Gastronomie : ART'E GUSTU avril 2023, Valérie Hermé : << La Corse est une terre de produits d'exception >>
Présidente d’Art è Gustu, depuis 2012, Valérie Hermé dresse le bilan d’une première édition qui a tenu toutes ses promesses l’an dernier à Bonifacio. Elle évoque, bien sûr également, la manifestation de cette année marquée par la présence de personnalité
Valérie Hermé : « La Corse est une terre de produits d’exception »
Présidente d’Art è Gustu, depuis 2012, Valérie Hermé dresse le bilan d’une première édition qui a tenu toutes ses promesses l’an dernier à Bonifacio. Elle évoque, bien sûr également, la manifestation de cette année marquée par la présence de personnalités du monde culinaire de renom, de producteurs insulaires de grande qualité sans oublier une ouverture sur la Méditerranée avec la venue de producteurs libanais…
Quel bilan dressez-vous de la première édition à Bonifacio ?
Une édition extrêmement positive ! Une très belle manifestation. Mais il a fallu s’adapter. On est passé de 300 m² à 15000 m², de 50 à 137 personnes pour gérer l’ensemble. C’est un lieu plus ouvert qu’il a fallu analyser cette nouvelle implantation, appréhender, comprendre et filtrer les modes de circulation. On a certainement fait des erreurs que nous allons rectifier cette année. Le public était sans doute moins nombreux qu’à Aleria mais avec un très bon pouvoir d’achat puisque les résultats sont excellents. On a eu un public d’initiés et d’amateurs, tous ravis de venir découvrir ou redécouvrir des produits d’excellence. Tout a été quasiment complet sur les deux jours. L’équipe municipale et l’Office du Tourisme de Bonifacio ont accompli, en outre, un travail incroyable.
Peut-on dire que vous avez trouvé vos marques ?
Nous sommes bien partis mais nous avons encore besoin de temps. Il faut savoir que pour implanter le site à Aleria, tel qu’il l’était, il a fallu cinq années où nous avons tourné dans tous les sens. Une telle manifestation, de surcroît en extérieur, nécessite un gros travail en amont. Comment faire circuler les gens, créer des zones qui soient toutes vivantes, c’est très compliqué et cela ne se fait pas du jour au lendemain. Mais nous allons y arriver.
Evoquons le présent. Comment se présente cette édition 2023 ?
Nous sommes à deux semaines de l’ouverture et bien sûr, toutes nos équipes travaillent d’arrache-pied pour que ce soit, comme l’an dernier, une grande réussite. Restaurants, ateliers divers, masters classes, tout est déjà quasiment complet ! C’est déjà un énorme succès avant même l’ouverture. Les masters classes connaissent une grande côte de popularité, de surcroît cette année avec Glen Viel, que l’on ne présente plus et qui sera là où il a quasiment débuté puisqu’il fut le chef du restaurant « La caravelle » à Bonifacio. Il revient sur cette terre avec trois étoiles. Sa master classe a été bouclée en quatre jours. Le public l’attend avec impatience. Pour le reste, nous avons choisi d’agrandir l’espace street-food qui a très bien fonctionné l’an dernier. Nous avons également un nouvel espace « arte zuccherate », entièrement sucré avec la maison Pierre Hermé bien sûr mais aussi Vincent Guerlais, pâtissier de Nantes qui sera là avec ses recettes et les petits beurres de sa région, Pierre Geronimi et ses glaces. Il y a aussi « Arte manghja », différent d’« Arte Cucina ».
Le thème ?
Nous avons opté pour le veau et l’amande de Corse. Ce sont deux produits emblématiques de l’île qui ont une tradition culinaire très importante et marquée. Qui n’a pas goûté le veau aux olives de nos grands-mères ou les canistrelli aux amandes ? Ce fil rouge va, du reste, traverser toute l’édition. Pour ce qui est des artisans, nous sommes toujours sur une centaine, sélectionnés par nos soins à travers la qualité de tout ce qu’ils proposent. Il y aura le « noyau dur de ceux qui sont là depuis le début et quelques nouveaux, notamment issus de l’Extrême Sud.
Des nouveautés ?
On a souhaité ouvrir la manifestation sur la Méditerranée. Bonifacio est le lieu idéal pour accueillir des producteurs issus de pays et régions avoisinants. C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis très longtemps. Ainsi, et dans cette perspective, nous avons choisi d’inviter le Liban. Des artisans et producteurs seront là avec tout une gamme culinaire et artisanale issue de leur savoir-faire. Aussi des produits à consommer que d’autres, issus de l’art de la table : verrerie, assiettes...un stand-atelier avec saveurs du Liban seront là pour une magnifique expérience culinaire autour d’un duo de choc : les chefs Jean Fares et Georges Mehry de Liza…
De grands chefs venus d’ailleurs comme toujours ?
Tout à fait ! Outre Glen Viel et Pierre Hermé, nous aurons François Perret, chef du Ritz à Paris, Amandine Chaingnot, Claire Damon, Pierre Auger...Certains vont aborder la pâtisserie de façon glacée, ils font des choses extraordinaires. Il y aussi plein de monde sur les ateliers, autour du veau et de l’amande. Il fat savoir que tous auront pour mission de cuisiner ces deux produits. Tous les chefs et les artisans présents ont ce même fil rouge.
L’objectif ne serait-il pas de décliner une gastronomie insulaire à partir de produits corses ?
Nous sommes une terre de produits d’exception. On est moins une terre de gastronomie mais en associant des grands chefs qui apportent leur savoir-faire gastronomique, avec l’exigence qu’ils utilisent nos produits, nous pouvons déboucher, à terme, sur une gastronomie insulaire qui va pouvoir s’étaler au fil du temps. Tous ont déjà utilisé des échantillons de nos produits. Tout cela restera, ensuite, dans notre patrimoine.
Interview réalisée par Philippe Peraut
Présidente d’Art è Gustu, depuis 2012, Valérie Hermé dresse le bilan d’une première édition qui a tenu toutes ses promesses l’an dernier à Bonifacio. Elle évoque, bien sûr également, la manifestation de cette année marquée par la présence de personnalités du monde culinaire de renom, de producteurs insulaires de grande qualité sans oublier une ouverture sur la Méditerranée avec la venue de producteurs libanais…
Quel bilan dressez-vous de la première édition à Bonifacio ?
Une édition extrêmement positive ! Une très belle manifestation. Mais il a fallu s’adapter. On est passé de 300 m² à 15000 m², de 50 à 137 personnes pour gérer l’ensemble. C’est un lieu plus ouvert qu’il a fallu analyser cette nouvelle implantation, appréhender, comprendre et filtrer les modes de circulation. On a certainement fait des erreurs que nous allons rectifier cette année. Le public était sans doute moins nombreux qu’à Aleria mais avec un très bon pouvoir d’achat puisque les résultats sont excellents. On a eu un public d’initiés et d’amateurs, tous ravis de venir découvrir ou redécouvrir des produits d’excellence. Tout a été quasiment complet sur les deux jours. L’équipe municipale et l’Office du Tourisme de Bonifacio ont accompli, en outre, un travail incroyable.
Peut-on dire que vous avez trouvé vos marques ?
Nous sommes bien partis mais nous avons encore besoin de temps. Il faut savoir que pour implanter le site à Aleria, tel qu’il l’était, il a fallu cinq années où nous avons tourné dans tous les sens. Une telle manifestation, de surcroît en extérieur, nécessite un gros travail en amont. Comment faire circuler les gens, créer des zones qui soient toutes vivantes, c’est très compliqué et cela ne se fait pas du jour au lendemain. Mais nous allons y arriver.
Evoquons le présent. Comment se présente cette édition 2023 ?
Nous sommes à deux semaines de l’ouverture et bien sûr, toutes nos équipes travaillent d’arrache-pied pour que ce soit, comme l’an dernier, une grande réussite. Restaurants, ateliers divers, masters classes, tout est déjà quasiment complet ! C’est déjà un énorme succès avant même l’ouverture. Les masters classes connaissent une grande côte de popularité, de surcroît cette année avec Glen Viel, que l’on ne présente plus et qui sera là où il a quasiment débuté puisqu’il fut le chef du restaurant « La caravelle » à Bonifacio. Il revient sur cette terre avec trois étoiles. Sa master classe a été bouclée en quatre jours. Le public l’attend avec impatience. Pour le reste, nous avons choisi d’agrandir l’espace street-food qui a très bien fonctionné l’an dernier. Nous avons également un nouvel espace « arte zuccherate », entièrement sucré avec la maison Pierre Hermé bien sûr mais aussi Vincent Guerlais, pâtissier de Nantes qui sera là avec ses recettes et les petits beurres de sa région, Pierre Geronimi et ses glaces. Il y a aussi « Arte manghja », différent d’« Arte Cucina ».
Le thème ?
Nous avons opté pour le veau et l’amande de Corse. Ce sont deux produits emblématiques de l’île qui ont une tradition culinaire très importante et marquée. Qui n’a pas goûté le veau aux olives de nos grands-mères ou les canistrelli aux amandes ? Ce fil rouge va, du reste, traverser toute l’édition. Pour ce qui est des artisans, nous sommes toujours sur une centaine, sélectionnés par nos soins à travers la qualité de tout ce qu’ils proposent. Il y aura le « noyau dur de ceux qui sont là depuis le début et quelques nouveaux, notamment issus de l’Extrême Sud.
Des nouveautés ?
On a souhaité ouvrir la manifestation sur la Méditerranée. Bonifacio est le lieu idéal pour accueillir des producteurs issus de pays et régions avoisinants. C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis très longtemps. Ainsi, et dans cette perspective, nous avons choisi d’inviter le Liban. Des artisans et producteurs seront là avec tout une gamme culinaire et artisanale issue de leur savoir-faire. Aussi des produits à consommer que d’autres, issus de l’art de la table : verrerie, assiettes...un stand-atelier avec saveurs du Liban seront là pour une magnifique expérience culinaire autour d’un duo de choc : les chefs Jean Fares et Georges Mehry de Liza…
De grands chefs venus d’ailleurs comme toujours ?
Tout à fait ! Outre Glen Viel et Pierre Hermé, nous aurons François Perret, chef du Ritz à Paris, Amandine Chaingnot, Claire Damon, Pierre Auger...Certains vont aborder la pâtisserie de façon glacée, ils font des choses extraordinaires. Il y aussi plein de monde sur les ateliers, autour du veau et de l’amande. Il fat savoir que tous auront pour mission de cuisiner ces deux produits. Tous les chefs et les artisans présents ont ce même fil rouge.
L’objectif ne serait-il pas de décliner une gastronomie insulaire à partir de produits corses ?
Nous sommes une terre de produits d’exception. On est moins une terre de gastronomie mais en associant des grands chefs qui apportent leur savoir-faire gastronomique, avec l’exigence qu’ils utilisent nos produits, nous pouvons déboucher, à terme, sur une gastronomie insulaire qui va pouvoir s’étaler au fil du temps. Tous ont déjà utilisé des échantillons de nos produits. Tout cela restera, ensuite, dans notre patrimoine.
Interview réalisée par Philippe Peraut
