Voyons voir
Levons les ambiguités
Voyons voir :Levons les ambiguïtés.
Pour soi-même, pour ceux qui nous lisent, précisons les lignes.
Un discours seulement nostalgique mène à l’impasse, quelque bien qu'il nous fasse en pansant les blessures de notre âme. Ce qui est mort est mort et ne ressuscitera pas. Le discours phare du général de Gaulle nous le rappelle : on peut regretter les splendeurs de la marine à voile et le charme de la lampe a huile, mais ça ne mène à rien. Nous sommes de notre temps, il nous faut nous accommoder de cela. Le peuple français de notre enfance ne reviendra pas, les bondes de la mondialisation ont cédé sous la pression démographique, tel le limes à la fin de l'empire romain d’occident, quand la capitale quitta Rome pour s’installer, pour la partie septentrionale de l’Empire, en Provence, ex provincia romana. Orange, Aix en Provence, Arles, Nîmes, les arènes en sont la preuve, ainsi que le pont du Gard.
Agricola, Cereales, l'Empereur Claude lui-même, les dignitaires romains de naissance ou d'ascendance gauloise sont légion, si l'on ose risquer ce mauvais jeu de mot..
Il faut le voir pour ne pas le croire, à la fin, tant les discours tenus tournent le dos à la raison. Ce qui en jeu c'est la France, dans son esprit et dans son âme, tel que Jules Michelet en a fait le portrait en en traçant la légende.
La France c'est sa langue plus que ses peuples puisqu'elle est condamnée à être l'addition de ceux qui la composent, les normands, les deux bretons, les deux basques et catalans, les auvergnats, les corses et les alsaciens, les lorrains et tous les autres, et même les autres autres. La France c'est la langue française et la beauté de son architecture et de son art. La pitié c'est le saccage qui en est fait.
La France, c'est d'abord l'histoire d'une famille, les capétiens, postérité d'Hugues Capet, maire du Palais, qui n'eut de cesse d'accroitre son territoire en dévorant ses rivaux pour en faire ses enfants. Ainsi des ducs de Bretagne, de Normandie, de Bourgogne ainsi que le royaume de Provence, et c'est la langue française, définie langue du Royaume par l'édit royal de Villers-Cotterêt. Quarante rois qui en mille ans ont fait la France. Faire partir l'histoire de France de la Révolution est une ânerie pour ignorants complexés et fanatiques. Lire Hippolyte Taine est urgent pour ces gens là ( Les Origines de la France contemporaine). Ruminer des sottises c'est comme mâchouiller du chewing-gum, c'est une activité de ruminant regardant passer les trains.
Ultra petita, comme disait nos anciens maîtres, c'est à dire outre la cause défendue, ou encore au delà des demandes exposées, le problème qui nous accable procède de l'assassinat de notre identité profonde, notre culture, au profit d'un barbouillis elgébétesque et wocard aux relents de vomi. Dans ce qu'elle a d'horrible et veule, la plèbe la plus crasseuse s'est emparée de concepts nihilistes et tapageurs qui lui sert de canot à moteur de la pensée, à bord duquel elle conduit une oeuvre de destruction de l'acquis social et moral de la société issue des lumières. C'est ainsi qu'elle recrute également des alliés, mus par la seule joie de détruire ce qui est beau et grand, son exact contraire. La voilà la tumeur, on le voit sur le champ de ruines qu'est devenu Paris. Que les mânes de Stephane Mallarmé se réveillent et viennent susurrer à l'oreille des malheureux auxquels on a volé leur paysage, le doux rêve intérieur du vierge, du vivace et du bel aujourd'hui en sa cruelle absence quand les tombereaux d'ordures ont supplanté l'ordre impérial de la ville des deux Napoléon. Il ne s'agit pas de pleurer la mort des français, il y aura toujours du personnel pour endosser les dépouilles de leur vêture approximative, mais la mort de la France qui fut un rêve absolu, de louis XIV à Charles De Gaulle. Les français se fabriquaient par l'assimilation et non par la fuligineuse intégration qui est au pays ce qu'est l'arrivée de la fouine au sein du poulailler. La génération spontanée cela n'existe pas, c'est de l'élémentaire logique, tous les amateurs de fromage habité vous le diront.
Le souci c’est l'école et surtout son absence ! Aussi l’ordre public et surtout son absence !
Il me revient en mémoire qu'un jour de salut il y a presque deux siècles, fut prononcée cette phrase : Il est temps que les bons se rassurent et que les méchants tremblent.
Oh, oui, qu’enfin !
Jean-François Marchi