Un appel de la coordination Terra
Leur responsabilité pleine et entière dans la crise des déchets
Pour les signataires de l'appel ces présidents portent une responsabilité majeure puisque ces organismes sont producteurs de presque la moitié des déchets ménagers enfouis soulignant qu' « en cinq ans le poids des déchets résiduels aurait pu être réduit de 60 % si le tri et la collecte avaient été organisés correctement dès la crise de 2015 ». La coordination pose alors trois questions : Pourquoi n’avoir pas généralisé la collecte des 5 flux au porte à porte, prioritairement celle des déchets alimentaires (1/3 du poids de nos poubelles), obligatoire pour 2023 ? Pourquoi n’avoir pas créé de plateformes de compostage de proximité dès la première crise ? Pourquoi n’avoir pas mis en place la tarification incitative ?
Une obligation pour tous
La coordination rappelle que la réduction des déchets, le tri et le recyclage sont « une obligation prioritaire, en partie définie par la Réglementation Européenne, la Loi de Transition Énergétique votée par l'Assemblée Nationale et les Plans Déchets votés par l'Assemblée de Corse ». S'opposant de manière péremptoire à l'incinérateur la Coordination dénonce en bloc les « centres de « tri valorisation » alors que l’expérience prouve qu’elles trient mal, coûtent cher et qu’elles servent à justifier d’autres investissements encore plus coûteux, comme les usines de CSR (Combustibles Solides de Récupération) ».
L'incompétence du Syvadec
La coordination accuse le Président du Syvadec « de ne pas avoir pas mis en place les installations de proximité qui auraient permis de réduire les déchets et de limiter les transports et lui demande pourquoi il n'a pas multiplié les stations de compostage de proximité précisant que sur les deux plateformes créées, à Vighjaneddu et Corti, celle-ci inaugurée en 2019, ne fonctionne toujours pas. Du coup, les déchets accumulés en balles depuis 4 mois dans les décharges provisoires ne pourront dans l’urgence être traités que par l’exportation. Selon la coordination des "solutions pérennes, beaucoup moins onéreuses et plus rapides à mettre en œuvre, qui diviseraient par cinq les besoins d’enfouissement, tout en diminuant considérablement les nuisances ».
Les solutions pérennes de gestion et de réduction des déchets
La coordination égrène ces solutions : la généralisation du tri des 5 flux (en priorité les déchets alimentaires, qui en mélange contaminent tous les autres, mais qui compostés sont une vraie richesse) ; la collecte selon un calendrier au porte à porte, en bac ou en sac, permettant le contrôle de la pureté des flux triés ; la tarification incitative : l’usager paie une part fixe et une part variable en fonction du poids ou du volume de ses déchets résiduels (poubelle noire) ; le choix d’installations de proximité permettant la réduction des coûts de transport.
Quelques remarques
Ce communiqué m'a été transmis par Catherine Fieschi, l'une des militants de Zeru Frazu après une discussion cordiale d'une heure et demie. Elle désirait me parler pour contester mon choix raisonné pour l'incinérateur exprimé à la télévision. Je lui ai fait valoir que la pollution générée par les incinérateurs nouvelle génération est en tout état de cause moindre que celle produite par la centrale du Vazziu ou les ferries et autres bateaux de croisière qui abordent nos ports. Ça n'est pas pour moi une solution idéale mais pas plus que l'enfouissement dont les résidus finissent inexorablement par polluer les cours d'eau souterrains et moins encore que les décharges clandestines qui commencent à être découvertes sur notre territoire faute de solutions. Alors que faire ? J'ai le triste sentiment que les êtres humains ne progressent qu'à coups de catastrophe. La première va nous tomber dessus en juin quand seront fermés tous les centres d'enfouissement ouverts. Il faudra bien alors trouver des solutions transitoires. Elles seront coûteuses et donc douloureuses pour le citoyen tout au moins le contribuable c'est-à-dire 47 % des citoyens. Néanmoins, je trouve réconfortant ce type d'appel comme les actions des associations de défense de l'environnement et d'Extinction Rébellion Corsica. Les citoyens ont toujours raison de faire entendre leur voix et de secouer des élus léthargiques ou craintifs.
Je ne demande qu'à être convaincu que l'incinérateur n'est pas une bonne solution. C'est la raison de cet article.