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Casell'Arte à Venaco / Fabbrica culturale

Toute l'année des résidsences d'écriture de scénario et d'arts visuels

Casell’Arte à Venaco

Fabbrica culturale



Toute l’année des résidences d’écriture de scénario et d’arts visuels. Des master classes. Des concerts. Des rencontres. Des actions en direction des scolaires et du public local… Ainsi se présente Casell’Arte à Venaco.



L’idée de Casell’Arte revient à Jean Emmanuel Pagni, comédien, soutenu par son ami, Paul Rognoni, producteur et réalisateur. Originaire de Venaco JE. Pagni était décidé à profiter du cadre magnifique de l’hôtel E Caselle fondé par sa famille pour doper la création artistique et parallèlement redynamiser sa microrégion en lui réinsufflant de la vie. Son initiative tombait à pic puisqu’au même moment la Collectivité de Corse cherchait des lieux situés à l’intérieur de l’île pour accueillir des artistes en résidence et revitaliser des territoires somnolant. Résultat, Casell’Arte a pu démarrer sur des chapeaux de roue en 2019 en lançant d’abord des résidences d’écriture de scénario puis des résidences pour des plasticiens.

Très vite l’isolement que certains pouvaient ressentir en zone rurale s’est transformé en un indéniable attrait aux yeux de scénaristes en manque de calme. A Casell’Arte, en effet, ils bénéficient d’une tranquillité indispensable à l’avancement de leur travail.

Dès 2019 les responsables de cette Fabbrica culturale entreprenait des modernisations afin de disposer d’une salle de projection et de spectacle. Deux ans plus tard ils menaient à bien la réalisation d’une structure en bois sophistiquée, L’Ossiderium, pour leur permettre de monter des spectacles, des projections, des rencontres, des expérimentations au niveau du son.

En 2021, ce sont quatre résidences d’écriture de scénario (fiction, animation, documentaire) qui ont pu se dérouler à Casell’Arte et deux autres ont concerné les arts visuels avec Nazanin Pouyandeh qui a séjourné deux mois à Venaco et avec Clarisse Tranchard, qui est resté un mois sur place. Entre juillet et octobre derniers, grâce à L’Ossiderium, six concerts et une projection de film sous les étoiles ont été proposé aux Venacais.

Au plan cinématographique la Fabbrica culturale a obtenu le label du CNC (Centre national du cinéma) et de l’ACID de Cannes (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), qui a choisi de sélectionner pour ce mois-ci, « I Comete » de Pascal Tagnati.

Cent quatre vingt dix huit scénaristes ont postulé à la prochaine résidence de Casell’Arte. Au final sept d’entre eux ont été retenus en fiction et cinq en documentaire dont trois Corses, les autres venant d’Italie, du Portugal, de France, d’Algérie et de Scandinavie…

Un beau succès !




Les partenariats
Université de Corse : Fab Lab, Paoli Tech, IUT.
Cinémathèque de la Corse, Cinetica, Le Régent, Una Volta, Nuits Med, Casa Conti et FRAC de Corse, Le Rézo, Art et Noces Troubles…


                  ENTRETIEN AVEC JEAN EMMANUEL PAGNI

Comment appréhendez-vous l’expérience Casell’Arte au bout de trois ans d’expérience ?
On est animé par une volonté de se battre pour que la création soit dynamique et de plus en plus diversifiée. D’ailleurs une fois le cadre posé tout devient possible. On est bien décidé aussi à imprimer une démarche qui s’inscrive au mieux dans le territoire de notre microrégion ainsi qu’à faire rayonner en Corse et au-delà de l’île les talents que nous recevons à Casell’Arte en résidence.


Pourquoi avoir mis l’accent d’emblée sur l’écriture de scénario ?
Parce que l’écriture scénaristique est notre spécialité, notre nerf de la guerre !... Parce que ça part de nous. Parce que c’est notre univers. Dans nos résidences nous abordons les trois genres que sont la fiction, l’animation – peu proposée autre part – et le documentaire qui est un médium que nous adorons. Bientôt on prévoit en outre d’organiser l’écriture de scénario de séries.


Les gens de l’audiovisuel, du cinéma ont-ils été tout de suite réceptifs à vos propositions de résidence ?
Notre audience a été en progression. Cela a commencé en douceur puis après notre troisième résidence nous avons reçu de très nombreuses candidatures au point d’être débordé. On essaie également d’être à l’écoute de ceux qui ont été nos résidents. Nous leur demandons des retours sur ce qu’ils ont fait et appris à Casell’Arte. C’est là un moyen de nous adapter. Nous avons la même attitude en ce qui concerne les master classes que viennent animer des professionnels de l’image sur un ou deux jours.


Les intervenants sont-ils facilement séduits par Casell’Arte ?
Ils se révèlent très sensibles à notre démarche et à nos propositions. Ils adhèrent encore complètement au fait que nos résidences durent trois semaines. Un temps long qui se révèle fructueux.


A côté des résidences d’écriture de scénario vous en organisez d’autres consacrées aux arts visuels. Pour quelles raisons ?
Nous avons pensé que le regard d’un plasticien, d’une plasticienne pouvait apporter beaucoup à la mise en valeur de notre territoire. Simultanément cela a représenté un nouveau challenge. On a voulu faire avec les arts visuels ce que l’on faisait avec l’écriture de scénario… On a offert une totale liberté aux artistes et on leur a accordé toutes les facilités possibles.


Comment concevez-vous vos résidences d’écriture de scénario ?
Elles dépassent largement le cadre de l’hébergement puisqu’elles consistent en laboratoire d’écriture, d’expérimentations, de mise en contact avec des professionnels de l’audiovisuel et du cinéma. Les résidents travaillent de leur côté tout en étant en interaction avec les autres et avec les intervenants. Parmi nous il n’ont pas d’’obligation de résultat ce qui leur enlève de la pression. Ce qui se passera après la résidence ?... Nous espérons que les graines semées porteront des fruits. On a constaté que certains résidents ont rencontré des producteurs, que d’autres restent en relation avec des intervenants… Ce qui nous importe c’est que leurs projets – à tous – se concrétisent.


Vous avez doté Casell’Arte d’une structure très originale, L’Ossiderium. Cela allait-il de soi ?
Assurément car notre volonté était de disposer d’un outil de diffusion et d’expérimentation très pointu. Nous voulions un lieu où recevoir du public et qui soit en même temps un espace de recherche en matière de son pour des musiciens. Cet Ossiderium ou « bouche des étoiles » est composé d’une chambre acoustique qui est une station de mesures acoustiques et d’une structure d’assise. Il a été réalisé grâce au concours du Fab Lab, pôle innovation et développement de l’université de Corse pour la maquette, de l’Ecole d’ingénieurs Paoli Tech, des Charpentiers de Corse pour les études et la construction. A la base c’est un projet SMITH et Diplomates à la renommée internationale.


Quelle est votre implication quant à la promotion de langue corse ?
Elle a d’autant plus sa place à Casell’Arte que nous sommes à Venaco en territoire corsophone. Nous avons ainsi participé à Festa di a lingua corse – Parole sbagliata. A cet effet nous avons allié l’art et la langue corse dans l’espace public. Avec l’artiste, Jacqueline Desanti,des ados, des adultes ont créé des affiches qui ont été exposées à la médiathèque Saint Jean d’Ajaccio. Un atelier s’est également tenu avec les écoliers de Venaco animé par des experts en langue corse et en arts plastiques.


Vous prévoyez la construction d’un atelier de pratiques artistiques. A qui le destinez-vous ?
Il doit recevoir des sessions à l’adresse des publics de notre territoire, en particulier les élèves de Venaco. On désire également accueillir des jeunes des classes cinéma de Bastia, Porto Vecchio, Ajaccio pour une journée en résonance avec les participants aux résidences d’écriture de scénario.

Propos recueillis par M.A-P
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