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La galère de la coûteuse garde ders enfants

Les tourments des jeunes parents

La galère de la coûteuse garde des enfants

Alors que la rentrée est déjà bien entamée, que chacun s’active à s’inscrire aux activités, que les étudiants reprennent eux aussi le chemin des études, les parents de jeunes enfants sont plongés dans les tourments de la garde de leurs chérubins. Un chemin de croix qui a un coût.


Garde très encadrée

Inscrire son enfant dans une crèche ne devrait pas poser de problème. Et pourtant… Il faut déjà trouver une place. Et ensuite, faire confiance. Cet été a été marqué par l’annonce de faits divers sordides dans les établissements de garde pour enfants. Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, a saisi l’inspection générale des affaires sociales (Igas), après la mort par empoisonnement d’une fillette de 11 mois le 22 juin dernier dans une crèche lyonnaise du groupe People & Baby (700 établissements en France). L’employée qui avait fait ingérer un produit caustique a été écrouée. Le lendemain, une mère accusait une employée d’un autre établissement du groupe d'avoir violemment secoué son fils. Des affirmations contestées. L’Igas a donc pour mission d'apporter « des éclaircissements quant aux facteurs qui, dans le cadre général des modes d’accueil, auraient pu concourir à l’installation de situations de danger ou de maltraitance ». Cela devrait conduire à des évolutions réglementaires susceptibles d’être mises en œuvre dès cet automne.
Des dispositions législatives et réglementaires sont déjà établies pour garantir le respect de la santé, physique ou mentale ou l’éducation des enfants accueillis. La Protection maternelle et infantile (PMI) des régions accorde l’agrément à chaque établissement sur la base de critères stricts, comme les taux légaux d'encadrement. La loi limite à 5 le nombre d'enfants non marchant par éducateur. Pourtant, le manque d’effectif diplômé allié à des objectifs de rentabilité tend l’atteinte de cette disposition et incite les personnels, parfois non qualifiés, à la maltraitance. Partout en France, le secteur de la petite enfance fait face à une pénurie de personnel.

Parcours du combattant

Structurellement, toutes les régions ne se valent pas. En matière de garde pour enfants, en Corse, les établissements sont inégalement répartis sur le territoire. À tel point que les parents de jeunes enfants sont contraints de jongler entre plusieurs modes de garde, voire de sacrifier leur situation professionnelle. Que les structures d’accueil soient publiques, privées ou associatives, l’offre est inférieure à la demande. Même le nombre d’assistantes maternelles et les haltes-garderies ne suffisent pas toujours pour répondre aux besoins.
Selon des chiffres publiés en juillet par la Caisse nationale d'allocations familiales, près de la moitié des quelque 17.000 crèches manquent de personnel. Plus de 9500 places, sur quelque 471.000, sont « fermées ou inoccupées à cause d'une difficulté de recrutement ». La Haute-Corse compte trente-huit établissements d'accueil collectif du jeune enfant (EAJE). En sept ans, le nombre d'établissements a doublé (17 à 38), grâce aux crèches privées, qui affichent complet.

Prix prohibitifs

En juillet, l’inflation a atteint 6,1 % sur un an. Dans le même temps, recourir à une garde à domicile coûtera près de 3 % supplémentaires sur la même période. Afin de pouvoir s’offrir ce service, un ménage français devra débourser en moyenne 9,70 € de l’heure (9,61 € en Corse). Par rapport à 2021, cela représente une hausse horaire de 28 centimes. D'après une enquête de l'entreprise de services à domicile Yoopies, le coût de la garde des enfants à domicile est en hausse en moyenne de 2,97 % : le tarif horaire est passé de 9,70 € en 2022 contre 9,42 € en 2021. Dans ce contexte économique tendu, de nombreux ménages voient leur pouvoir d’achat diminuer. Face à cela, les assistants(es) maternels (les) soulagent les parents et ne répercutent que très peu l’inflation sur leur taux horaire. En effet, à la rentrée 2022, on observe une hausse de moins de 2 % pour le tarif horaire des assistants(es) maternels (les). Le prix moyen des assistantes maternelles en Corse s’élève à 4,54 € (contre 3,69 € pour la moyenne nationale par heure par enfant). Une façon pour les assistantes maternelles d’être solidaires avec les parents, alors que leurs frais augmentent considérablement avec notamment 33 % de hausse des prix de l’énergie sur un an au mois de juin. On peut donc s’attendre à une hausse des prix de la garde d’enfant dans les mois à venir.

Maria Mariana
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