Bio en perte de vitesse
Des études ont révélé un recul inédit des ventes de produits Bio
Bio en perte de vitesse
Des études ont révélé un recul inédit des ventes de produits bio, aussi bien en grandes surfaces qu’en magasins spécialisés. Même constat du côté des conversions. L’inflation galopante explique en partie ce recul. Le problème serait aussi structurel, tout le bio ne pouvant être produit sur le territoire. En France, 86 % des consommateurs privilégient à présent le local.
Labels à foison
Selon la définition de l’Insee, « L’agriculture biologique est un mode de production agricole qui exclut l’emploi de substances de synthèse, telles que les pesticides, les médicaments ou les engrais de synthèse, et celle d’organismes génétiquement modifiés. » Sur le papier, c’est alléchant. Mais dans la réalité, le bio tel que le concevaient ses pionniers dans les années 60 a bien changé : il s’est développé à une échelle industrielle et planétaire, souvent au détriment de la qualité. Pour reconnaître un produit biologique aujourd’hui, le consommateur dispose de deux repères : l’Eurofeuille, logo bio européen, et la marque AB. Seuls les produits issus de l’agriculture biologique peuvent en être revêtus », rappelle-t-on à l’INAO (Institut National de l’Origine et de la qualité). Le cahier des charges bio européen ne cesse d’évoluer pour démarquer les produits vraiment bio, des autres. Depuis le 1er janvier 2022, une nouvelle version du règlement (CE) no 2018/848 est applicable par l’ensemble des États membres de l’UE, mais aussi par tout pays qui souhaite exporter du bio sur le marché européen. Ainsi, les cultures hors-sol comme l’hydroponie et la culture en bac sont interdites. Il est aussi interdit d’employer des nanomatériaux dans les produits alimentaires bio transformés. Les petits producteurs peuvent se regrouper pour demander une certification « Bio » collective et ainsi limiter les coûts. Car passer au bio et obtenir le label est un réel investissement. Une étude encourage l'utilisation des systèmes de certification dans les plans stratégiques nationaux, tout en alertant sur le risque sur l’étendue du label : plus le label est vaste, moindre est la plus-value, et la gratification financière pour les agriculteurs peut même être nulle.
Un marché bio en dents de scie
La distinction entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle permet de pratiquer des prix plus rémunérateurs. Les grands distributeurs et les distributeurs spécialisés se sont emparés du marché du bio, qui a cru pendant des années. Mais l'Agence française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture biologique a récemment publié les chiffres pour 2021, indiquant pour la première fois une évolution négative de -1,3 %. Après avoir doublé entre 2015 et 2020, les ventes bio marquent le pas en 2021, particulièrement en distribution généraliste et pour certains rayons comme la crèmerie et les œufs. La vente directe et les artisans-commerçants restent dynamiques portés par des familles de produits comme le vin, la bière ou la boulangerie. Le vin est d’ailleurs un des produits bio le plus exporté. 17 % du vignoble français est certifié ou en conversion. La Corse est la région « la plus bio de France » avec 28,3 % des surfaces de vigne en bio. Avec 28 347 hectares dédiés à l’agriculture biologique, la Corse est à la 3e région française. En revanche, comme dans tout l’Hexagone, le nombre de producteurs en conversion est en baisse.
Un état d’esprit
Tandis que le bio semble en perte de vitesse, les consommateurs plébiscitent de plus en plus les circuits courts et les produits locaux, car ils y voient un double bénéfice : la réduction de l’empreinte carbone et une consommation plus saine. Depuis que l’inflation galope, le consommateur regarde aussi le prix pour faire son choix, car entre local et bio, il privilégiera le meilleur rapport qualité/prix.
En Corse, les circuits courts sont très populaires et de plus en plus accessibles. Déjà en 2020, selon un sondage réalisé par Parole de Corse-opinion of Corsica_ C2C, les Corses étaient des adeptes de l’achat local. Les circuits courts et ventes en direct du producteur au consommateur ont plusieurs avantages : prix, empreinte écologique, soutien au tissu local et social. Mais est-ce réellement une concurrence quand l’un des piliers de l’agriculture biologique repose sur les produits locaux et de saison, et les moins transformés possibles ? Le meilleur chemin, de la fourche à la fourchette, tant pour la santé de la planète que pour la nôtre, c’est le plus court !
Maria Mariana
Des études ont révélé un recul inédit des ventes de produits bio, aussi bien en grandes surfaces qu’en magasins spécialisés. Même constat du côté des conversions. L’inflation galopante explique en partie ce recul. Le problème serait aussi structurel, tout le bio ne pouvant être produit sur le territoire. En France, 86 % des consommateurs privilégient à présent le local.
Labels à foison
Selon la définition de l’Insee, « L’agriculture biologique est un mode de production agricole qui exclut l’emploi de substances de synthèse, telles que les pesticides, les médicaments ou les engrais de synthèse, et celle d’organismes génétiquement modifiés. » Sur le papier, c’est alléchant. Mais dans la réalité, le bio tel que le concevaient ses pionniers dans les années 60 a bien changé : il s’est développé à une échelle industrielle et planétaire, souvent au détriment de la qualité. Pour reconnaître un produit biologique aujourd’hui, le consommateur dispose de deux repères : l’Eurofeuille, logo bio européen, et la marque AB. Seuls les produits issus de l’agriculture biologique peuvent en être revêtus », rappelle-t-on à l’INAO (Institut National de l’Origine et de la qualité). Le cahier des charges bio européen ne cesse d’évoluer pour démarquer les produits vraiment bio, des autres. Depuis le 1er janvier 2022, une nouvelle version du règlement (CE) no 2018/848 est applicable par l’ensemble des États membres de l’UE, mais aussi par tout pays qui souhaite exporter du bio sur le marché européen. Ainsi, les cultures hors-sol comme l’hydroponie et la culture en bac sont interdites. Il est aussi interdit d’employer des nanomatériaux dans les produits alimentaires bio transformés. Les petits producteurs peuvent se regrouper pour demander une certification « Bio » collective et ainsi limiter les coûts. Car passer au bio et obtenir le label est un réel investissement. Une étude encourage l'utilisation des systèmes de certification dans les plans stratégiques nationaux, tout en alertant sur le risque sur l’étendue du label : plus le label est vaste, moindre est la plus-value, et la gratification financière pour les agriculteurs peut même être nulle.
Un marché bio en dents de scie
La distinction entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle permet de pratiquer des prix plus rémunérateurs. Les grands distributeurs et les distributeurs spécialisés se sont emparés du marché du bio, qui a cru pendant des années. Mais l'Agence française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture biologique a récemment publié les chiffres pour 2021, indiquant pour la première fois une évolution négative de -1,3 %. Après avoir doublé entre 2015 et 2020, les ventes bio marquent le pas en 2021, particulièrement en distribution généraliste et pour certains rayons comme la crèmerie et les œufs. La vente directe et les artisans-commerçants restent dynamiques portés par des familles de produits comme le vin, la bière ou la boulangerie. Le vin est d’ailleurs un des produits bio le plus exporté. 17 % du vignoble français est certifié ou en conversion. La Corse est la région « la plus bio de France » avec 28,3 % des surfaces de vigne en bio. Avec 28 347 hectares dédiés à l’agriculture biologique, la Corse est à la 3e région française. En revanche, comme dans tout l’Hexagone, le nombre de producteurs en conversion est en baisse.
Un état d’esprit
Tandis que le bio semble en perte de vitesse, les consommateurs plébiscitent de plus en plus les circuits courts et les produits locaux, car ils y voient un double bénéfice : la réduction de l’empreinte carbone et une consommation plus saine. Depuis que l’inflation galope, le consommateur regarde aussi le prix pour faire son choix, car entre local et bio, il privilégiera le meilleur rapport qualité/prix.
En Corse, les circuits courts sont très populaires et de plus en plus accessibles. Déjà en 2020, selon un sondage réalisé par Parole de Corse-opinion of Corsica_ C2C, les Corses étaient des adeptes de l’achat local. Les circuits courts et ventes en direct du producteur au consommateur ont plusieurs avantages : prix, empreinte écologique, soutien au tissu local et social. Mais est-ce réellement une concurrence quand l’un des piliers de l’agriculture biologique repose sur les produits locaux et de saison, et les moins transformés possibles ? Le meilleur chemin, de la fourche à la fourchette, tant pour la santé de la planète que pour la nôtre, c’est le plus court !
Maria Mariana