Corse Arménie - Préfecture de Haute Corse, l'impossible rencontre
La Corse, cette île paradisiaque terre de liberté suivant le précepte de Pascal Paoli a toujours accueilli les réfugiés de tous bords.
CORSE ARMÉNIE-PREFECTURE DE HAUTE CORSE
L’IMPOSSIBLE RENCONTRE
La Corse, cette île paradisiaque terre de liberté suivant le précepte de Pascal Paoli a toujours accueilli les réfugiés de tous bords. Dans les années 1700 les grecs furent sauvés des turcs par les génois alors en poste en Corse qui leur offrirent le territoire de Paomia pour s’installer. Au début du 20ème siècle de 1915 à 1923 la Turquie expansionniste s’en prenait aux arméniens et perpétraient le premier génocide du siècle faisant 1,5 million de victimes. Certains réussir à fuir et se répandirent partout dans le monde et en Corse. Il faut savoir que la Turquie actuelle ne tolère aucune autre confession que l’Islam et persécute les autres pratiquants, particulièrement les chrétiens d’Orient.
Le Comité de Jumelage Corse-Arménie a recensé 3500 arméniens qui résident, vivent et travaillent en Corse. Cette population docile et discrète, bien intégrée participant à toutes les commémorations civiles et militaires n’a-t-elle que le droit de se taire ? Peut-il en être autrement ? Les arméniens français n’auraient-ils pas les mêmes droits et devoirs que les autres ? Ils se sont battus dans les rangs de l’armée française depuis toujours, leurs noms sont inscrits sur les monuments aux morts. Avec un peu d’espoir Missak Manouchian va peut-être « entrer » au Panthéon au bout de tant de décennies. Il s’agissait d’un groupe terroriste nous rétorque-t-on ! si l’on se place côté allemand c’est compréhensible, mais pour la résistance française c’était des activistes au même titre que les Guy Mocquet, le préfet Moulin et tant d’autres qui luttaient contre la terreur nazie. Le 24 avril le monde entier l’Europe, l’Australie, les Etats-Unis, la Russie ou le Proche-Orient ont commémoré ce génocide en mémoire aux victimes de l’entreprise d’extermination des arméniens et des chrétiens de l’Empire ottoman. A Bastia le rassemblement devant la préfecture n’était pas une « commémoration officielle » pour raison de discordance entre l’Etat et l’Assemblée de Corse.
Il y a trois ans au moment de la « guerre de 44 jours » l’Assemblée de Corse réitérait la reconnaissance du génocide arménien, le soutien aux arméniens dans leurs droits à l'autodétermination et la reconnaissance de la République d’Artsakh. Cette motion votée à l'unanimité politique sur l'île avait ensuite était reprise dans ses grandes lignes par l'ensemble des régions françaises, des grandes villes comme Paris Lyon Marseille ou Aix-en-Provence… ce qui déplut dans les hautes sphères de l’Etat. Il fut rappelé que cette décision n’était en aucun cas du rôle institutionnel de l’Assemblée de Corse de se prononcer sur des sujets internationaux et signalé que le peuple arménien n’avait aucun lien avec la Corse si ce n’est le désir de voir aboutir une lutte de libération nationale. Belle méconnaissance historique dudit peuple.
Les liens entre la Corse et les arméniens selon les archives et les études que l'on peut consulter à l'université de Corte datent du 12ème siècle. La Corse et les ports du cap faisaient commerce avec les marchands de corail venant de Livourne dont la plupart étaient arméniens, la Corse n’était pas encore française et les liens ente les deux peuples existaient déjà.
A l’époque de Pascal Paoli ce sont des navigateurs arméniens qui amèneront le futur évêque de Rome désigné par le Vatican pour administrer la nouvelle république corse alors indépendante. La liste serait longue des contacts entre Arménie et Corse. Aujourd’hui la seule ville où la commémoration officielle est « obligatoire » c’est Paris, pour les autres villes et régions c’est au bon vouloir du préfet s’il veut l’organiser ou pas. Ce qui s’est produit à Bastia avec le préfet de Haute Corse qui a mille prétextes pour ne pas rencontrer le CJCA (retraites, Yvan Colonna, désamiantage des locaux). La France a mis 80 ans à reconnaître le génocide arménien mais les récipiendaires n’ont toujours pas droit en 2023 aux hommages dans la dignité, pas le moindre arbrisseau ou stèle pour déposer une gerbe, une honte ! Les arméniens de Corse continueront le combat pour la justice et la liberté contre vents et marées. Gloire à la Corse et au peuple arménien libre et honneur aux martyrs.
Danielle Campinchi
CJCA (Corse Arménie)
cjca.bastia@gmail.com
L’IMPOSSIBLE RENCONTRE
La Corse, cette île paradisiaque terre de liberté suivant le précepte de Pascal Paoli a toujours accueilli les réfugiés de tous bords. Dans les années 1700 les grecs furent sauvés des turcs par les génois alors en poste en Corse qui leur offrirent le territoire de Paomia pour s’installer. Au début du 20ème siècle de 1915 à 1923 la Turquie expansionniste s’en prenait aux arméniens et perpétraient le premier génocide du siècle faisant 1,5 million de victimes. Certains réussir à fuir et se répandirent partout dans le monde et en Corse. Il faut savoir que la Turquie actuelle ne tolère aucune autre confession que l’Islam et persécute les autres pratiquants, particulièrement les chrétiens d’Orient.
Le Comité de Jumelage Corse-Arménie a recensé 3500 arméniens qui résident, vivent et travaillent en Corse. Cette population docile et discrète, bien intégrée participant à toutes les commémorations civiles et militaires n’a-t-elle que le droit de se taire ? Peut-il en être autrement ? Les arméniens français n’auraient-ils pas les mêmes droits et devoirs que les autres ? Ils se sont battus dans les rangs de l’armée française depuis toujours, leurs noms sont inscrits sur les monuments aux morts. Avec un peu d’espoir Missak Manouchian va peut-être « entrer » au Panthéon au bout de tant de décennies. Il s’agissait d’un groupe terroriste nous rétorque-t-on ! si l’on se place côté allemand c’est compréhensible, mais pour la résistance française c’était des activistes au même titre que les Guy Mocquet, le préfet Moulin et tant d’autres qui luttaient contre la terreur nazie. Le 24 avril le monde entier l’Europe, l’Australie, les Etats-Unis, la Russie ou le Proche-Orient ont commémoré ce génocide en mémoire aux victimes de l’entreprise d’extermination des arméniens et des chrétiens de l’Empire ottoman. A Bastia le rassemblement devant la préfecture n’était pas une « commémoration officielle » pour raison de discordance entre l’Etat et l’Assemblée de Corse.
Il y a trois ans au moment de la « guerre de 44 jours » l’Assemblée de Corse réitérait la reconnaissance du génocide arménien, le soutien aux arméniens dans leurs droits à l'autodétermination et la reconnaissance de la République d’Artsakh. Cette motion votée à l'unanimité politique sur l'île avait ensuite était reprise dans ses grandes lignes par l'ensemble des régions françaises, des grandes villes comme Paris Lyon Marseille ou Aix-en-Provence… ce qui déplut dans les hautes sphères de l’Etat. Il fut rappelé que cette décision n’était en aucun cas du rôle institutionnel de l’Assemblée de Corse de se prononcer sur des sujets internationaux et signalé que le peuple arménien n’avait aucun lien avec la Corse si ce n’est le désir de voir aboutir une lutte de libération nationale. Belle méconnaissance historique dudit peuple.
Les liens entre la Corse et les arméniens selon les archives et les études que l'on peut consulter à l'université de Corte datent du 12ème siècle. La Corse et les ports du cap faisaient commerce avec les marchands de corail venant de Livourne dont la plupart étaient arméniens, la Corse n’était pas encore française et les liens ente les deux peuples existaient déjà.
A l’époque de Pascal Paoli ce sont des navigateurs arméniens qui amèneront le futur évêque de Rome désigné par le Vatican pour administrer la nouvelle république corse alors indépendante. La liste serait longue des contacts entre Arménie et Corse. Aujourd’hui la seule ville où la commémoration officielle est « obligatoire » c’est Paris, pour les autres villes et régions c’est au bon vouloir du préfet s’il veut l’organiser ou pas. Ce qui s’est produit à Bastia avec le préfet de Haute Corse qui a mille prétextes pour ne pas rencontrer le CJCA (retraites, Yvan Colonna, désamiantage des locaux). La France a mis 80 ans à reconnaître le génocide arménien mais les récipiendaires n’ont toujours pas droit en 2023 aux hommages dans la dignité, pas le moindre arbrisseau ou stèle pour déposer une gerbe, une honte ! Les arméniens de Corse continueront le combat pour la justice et la liberté contre vents et marées. Gloire à la Corse et au peuple arménien libre et honneur aux martyrs.
Danielle Campinchi
CJCA (Corse Arménie)
cjca.bastia@gmail.com