• Le doyen de la presse Européenne

Le créppuscule d'un certain nationalisme ?

A quoi se résume aujourd'hui le nationalisme en Corse ?

Le crépuscule d'un certain nationalisme ?


À quoi se résume aujourd'hui le nationalisme en Corse ? Un parti majoritaire pris dans la nasse de la gestion régionale et qui prie tous les matins que Paris lui accorde quelques miettes ? Des groupes indépendantistes dont la revendication essentielle qui, comme la ligne de l'horizon, s'éloigne tandis qu'on tente de l'approcher ? Ou encore un slogan — autonomie — que l'on scande avec l'énergie des partisans de la méthode Coué, en pensant que la répétition du terme hurlé, grommelé, vagi, finira par accoucher d'une réalité ?

Le nationalisme maladie infantile de la maturité politique ?

Qu'on ne vienne pas me faire dire ce que je ne pense pas. L'idée de vouloir régir sa propre société est plus qu'honorable : elle est indispensable. C'est en quoi le nationalisme corse a été les prémisses d'une maturité dont la Corse avait une nécessité urgente pour exister au sein d'un monde en pleine mutation. Mais ce courant d'idées avait le choix entre deux voies : la première était de perpétuer le vieux sentier de randonnée de la Corse et s'inscrire dans la continuation du clanisme.
Qu'est-ce que le clanisme sinon une fonction parasitaire consistant à s'accrocher aux flancs d'une puissance bien en chair et de profiter des avantages qu'elle vous concède par intérêt ou par affectivité. La Corse serait en quelque sorte le rémora du requin français pour le meilleur et pour le pire. La deuxième option était de cesser de faire une fixation obsessionnelle sur des termes creux mais de tracer son chemin en usant du génie qui existe au sein de notre peuple.
En ce sens, comme le gauchisme était selon Lénine, la maladie infantile du communisme, le nationalisme serait la maladie infantile du corsisme, c'est-à-dire le stade nécessaire pour parvenir à la maturité.

Visteti un bastonu, pari un baronu

L'adolescence est un âge inermédiaire plein de charmes. Encore faut-il savoir s'en extraire pour ne pas ressembler à ces personnes d'âge mûr qui continuent de s'habiller jeune alors que leur silhouette s'est considérablement épaissie, que la chevelure s'est faite plus rare et que le regard s'est voilé. Car, quand on y regarde bien, il y a quelque chose de dégradant que d'affirmer que la Corse ne saurait démontrer sa valeur intrinsèque qu'à la condition d'obtenir de Paris une autonomie dont on se garde bien de dessiner les contours et encore moins d'expliquer ce qu’en serait le contenu.
Si ce n'est la volonté marquée et, en définitive, douteuse de vouloir mettre la main sur le revenu de l'impôt, on comprend mal en quoi l'autonomie revendiquée à cor et à cri changera fondamentalement la bonne marche de la maison corse. Ah si ! Donnez plus de prestance à ceux qui déjà occupent les postes les plus prestigieux de notre commandement suprême bien qu’ils n’aient jamais fait la démonstration de leur génie gestionnaire. Alors le nationalisme ne serait-il que le vêtement un rien usé d'un sempiternel clanisme condamné à faire sa mue une fois par siècle ?

La droite en embuscade

La droite corse a annoncé rompre avec la majorité après avoir flirté avec les idées nationalistes. Ses arguments sont percutants bien que fichtrement opportunistes.
Pour résumer, elle a décidé de quitter le navire simeoniste jugé en perdition prenant pour prétexte la non-condamnation des attentats perpétrés par la mystérieuse GCC contre les mairies et des élus. Il est vrai que l'avenir s'est considérablement assombri pour les nationalistes. Ceux qui croyaient au ciel macroniste désespèrent et ceux qui n'y croyaient n'offrent strictement aucune perspective alternative.
On peut penser que dans un tel contexte, la droite pourrait devenir une relève crédible. C'est possible mais à la condition de cesser de croire que le bonheur se nicherait au creux d'un slogan ; à la condition de parvenir à souffler sur les braises du génie corse et d'en faire naître des flammes plutôt que de l'étouffer par peur d'être dépassé ; à la condition d'offrir des perspectives aux jeunes et aux plus démunis plutôt que de demander toujours plus de subventions. Alors naîtra peut-être quelque chose qui ne s'appellera pas le nationalisme mais qui sera le digne héritier de l'esprit premier de ces Corses qui croyaient en la Corse et qui croyaient en ses capacités de se développer avec ses propres richesses, ses habitants sans avoir besoin de toujours tendre la main.

GXC
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