• Le doyen de la presse Européenne

Empêcher l'humanité de se suicider

La nature est sans pitié : lorsqu'une espèce cesse d'avoir son utilité au sein de son écosystème, elle dépérit, s'affaiblit et finit par disparaître.

Empêcher l'humanité de se suicider


La nature est sans pitié : lorsqu'une espèce cesse d'avoir son utilité au sein de son écosystème, elle dépérit, s'affaiblit et finit par disparaître. L'humanité est une espèce parmi d'autres et, à bien étudier son cheminement, on est droit de se demander si elle ne suit pas ce funeste cheminement.


Quand la force devient une faiblesse


Il est toujours difficile lorsqu'on est observateur et acteur à la fois de constater avec objectivité sa propre dégénérescence et d'en conclure que finalement tout cela va s'achever dans le grand néant. Pourtant, la longue marche de l'humanité donne le sentiment d'un dialogue faussé avec sa propre intelligence. Nous avons usé et abusé de termes comme bonheur, progrès, égalité pour enfin comprendre que tous portaient en eux leur contraire. Le progrès technologique était, selon la raison des Lumières, porteur d'égalité sociale, de citoyenneté et de sagesse.
Hélas, la révolution industrielle, acmé du progrès, si elle a en moyenne élevé le niveau de vie des terriens a aussi fabriqué l'homme consommateur, la pollution et la destruction de notre écosystème. Il est vrai que la médecine a allongé la moyenne de vie des hommes mais elle a aussi favorisé une démographie galopante qui détruit la nature aussi sûrement qu'une marabunta, cette migration de fourmis légionnaires qui dévore toute forme de vie sur son passage. Le plus étrange est que l'apparente puissance cache toujours une insigne faiblesse comme si l'humanité s'était transformée en une Rome décadente que détruiraient des barbares mais qui dans ce cas précis ne seraient autres que les hommes eux-mêmes. Car aujourd'hui, les nations dominantes s'effondrent sous le poids de leur propre gravité. Leurs populations régressent. Leur espérance de vie baisse alors que le marqueur même du progrès était une progression de cette espérance. Leur taux de fécondité s'affaisse tandis que leur obésité croit.

Un grand corps malade


Mais notre mutation va plus loin. Notre civilisation humaine mute. On pourra me raconter tout ce qu'on veut sur le respect dû aux personnes mais le fait qu'une partie significative de l'état-major américain soit transgenre n'est pas une formidable victoire pour la nature humaine. Que des êtres soient soumis à des impératifs qui les dominent n'est pas dérangeant en soi. Mais que des phénomènes ultraminoritaires — qu'il convient de respecter en tant que minorité — deviennent les étendards de la principale puissance mondiale a quelque chose d'inquiétant. La tyrannie poutinienne ou les pitreries sinistres du dictateur de la Corée du Nord ne sont pas là non plus pour rassurer. Tout cela pourrait bien ressembler aux symptômes d'un immense corps malade atteint par une maladie auto-immune.
Car ce qui apparaît peu à peu sous forme de palimpseste est la haine de soi. L'homme déteste l'homme. Les religions poussent dans ce sens, elles qui affirment que les malheurs actuels sont la punition administrée par un Dieu mécontent. Et quand on y réfléchit bien l'explication est loin d'être bête si on considère que Dieu aurait fait l'homme à son image. C'est donc sa propre inconduite qu'il sanctionne. Ce qui est évidemment accablant.

Un besoin de transcendance et d'idéal


De quoi aurait besoin l'homme pour à nouveau croire en lui et cesser de se vautrer dans le masochisme repentiste ? Mais de transcendance tout simplement. Je ne veux pas simplement parler de la capacité à voir au-delà de sa petite personne. Sur ce plan-là nous avons tout ce qu'il faut : les droits de l'homme, l'antiracisme voir les nationalismes etc. Non, je veux parler d'une vraie, de celles qu'apportaient autrefois les religions et plus particulièrement le christianisme.
Se penser à travers l'autre mais aussi croire qu'une force supérieure nous domine, que les maux qui nous frappent tiennent à notre irrespect de lois qui s'imposent à tous voilà qui pourrait remettre l'humanité sur les rails. Essayons d'oublier ces fariboles prétentieuses qui, en nous plaçant au-dessus des contingences animales, nous ont autorisés à violer ces lois transcendantales et nous ont menés à détruire notre propre socle vital.
Considérons l'homme comme le bûcher de nos propres vanités et sachons reconnaître notre humble place dans le concert de la Vie. Bref, cessons de considérer le progrès comme le moteur de l'histoire. Car ce moteur est tout simplement notre capacité à trouver une harmonie naturelle et spirituelle afin de nous trouver en accord avec notre être profond. Sans une telle transcendance, il faudra s'attendre au pire car nous ne serons jamais que les pires prédateurs que la terre ait connu.

GXC
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