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Grande Bretagne de plus en plus menacée par les séparatismes

Sous les coups répétés de la mondialisation, nous assistons - impuissants ou réjouis- à l'éclatement des états nations .......
Bretagne de plus en plus menacée par les séparatismes

Sous les coups répétés de la mondialisation, nous assistons - impuissants ou réjouis - à l’éclatement des états nations et à la puissance de la force centrifuge qui détruit jusqu’aux plus vieux ensembles planétaires. Ce qui est vrai pour l’Europe, l’est aussi pour les États-Unis, le Mexique, les puissances asiatiques. Mais, de façon o combien pernicieuse, voilà que même les provinces indépendantistes sont elle-même menacées par un séparatisme suis generis. Les puzzles anciens explosent. Voici l’exemple de l’Écosse et de la Grande Bretagne.


Un vieux séparatisme et une nation nouvelle

En 1603, Jacques VI d'Écosse devient aussi Jacques Ier d'Angleterre, mais l'union des couronnes laisse les parlements divisés. L'Écosse conserve son gouvernement sous le droit global de la Grande-Bretagne. La lutte entre les deux pays devint alors économique. Après la signature de l'acte d'union en 1707 par les parlements anglais et écossais, ceux-ci sont tous deux dissous et leurs pouvoirs sont dévolus au nouveau parlement de Londres qui devint le parlement de Grande-Bretagne.
Un parlement écossais a vu le jour en 1999. Il détient une partie des pouvoirs législatifs qui relevaient auparavant du Parlement Britannique. La première revendication pour un Parlement Écossais, en 1853, émane d'un mouvement proche du Parti conservateur et reçoit rapidement le soutien du Parti Libéral. Mais la question n'est pas jugée prioritaire et lorsque le projet de loi sur l'autonomie de l'Écosse est présenté au Parlement de Westminster en 1913, la procédure est interrompue par la Première Guerre mondiale.
En 1921 se forme la ligue nationale écossaise, dont le gros des troupes est concentré à Londres et réclame l'indépendance. Ces nationalistes vont collaborer avec le Parti écossais, organisation autonomiste fondée en 1932 par d'anciens membres du Parti conservateur. En 1934 ces deux mouvements fusionnent pour former le Parti National Écossais, qui commence par se battre pour l'autonomie avant de prendre fait et cause pour l'Indépendance. Les partisans de l'indépendance de l'Écosse sont toujours divisés face au mouvement autonomiste. Celui-ci compte nombre de défenseurs de l'union qui souhaitent une délégation des pouvoirs dans le cadre du Royaume-Uni. D'autres considèrent le mouvement autonomiste comme transition vers l'indépendance, d'autres encore militent pour une séparation immédiate.
Le sentiment indépendantiste domine également à l'extrême-gauche, où Solidarité et S.S.P. sont partisans d'une « indépendance socialiste de l'Écosse », et chez les Verts.
Le référendum sur l'indépendance de l'Écosse s'est déroulé le jeudi 18 septembre 2014, conformément à l'accord d'Édimbourg signé le 15 octobre 2012. La victoire du « non » a été annoncée le 19 septembre au matin : il a obtenu 55,3 % des suffrages exprimés contre 44,7 % pour le oui.

Le miracle de l’épidémie


Depuis deux évènements ont bouleversé la donne :

le Brexit contre lequel 63 % des électeurs d’Écosse ont voté et la Covid. Désormais – tout au moins dans les sondages – le vote indépendantiste est majoritaire. Cela est vrai dans les couches populaires mais aussi dans la bourgeoisie. Il n’en reste pas moins que l’affaire promet d’être compliquée. Car si elle devient indépendante l’Écosse devra demander à devenir partie prenante de l’Europe. Cela peut prendre des années.
Ensuite, l’Écosse compte beaucoup sur son pétrole de la mer du Nord. Mais voilà que les îles Shetland, détentrice d’une grande partie de cette manne énergétique, envisagent à leur tour de faire sécession encas sac d’indépendance écossaise et de renégocier leur statut avec la Grande-Bretagne.
De part et d’autre, on peut donc s’attendre à une crise majeure à la fois économique, sociale mais aussi existentielle. La Grande-Bretagne a entamé sa croissance au XIIIe siècle et l’a parachevée avec la fusion irlandaise en 1801. Or, aujourd’hui, voilà que certaines voix s’élèvent au pays de Galles pour également réclamer un référendum portant sur l’indépendance. D’amputation en amputation, la Grande Bretagne va bientôt se résumer à l’Angleterre.
Tout cela sur fond d’une gestion désastreuse et du Brexit et de la pandémie par le tragico-comique premier ministre Boris Johnson dont il se dit d’ailleurs qu’il envisage sérieusement de quitter son pays.
La Grande-Bretagne s’apprête à renier ses engagements sur le statut de l’Irlande du Nord condamnant ainsi toute possibilité de traité avec l’Europe. Auquel cas, il n’est pas impossible que s’amorce un processus d’unification de l’Irlande. Un vrai miracle de l’épidémie. Borinns Johson aura réussi en quelques années à réaliser le rêve de Philippe II d’Espagne, de Napoléon Ier et de Hitler : démanteler l’ensemble britannique.

GXC
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