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A la recherche de Mel Gibson << Paoliwood >>

<< Paoliwood >> , une série documentaire percutante.
A la recherche de Mel Gibson  « Paoliwood »



« Paoliwood », une série documentaire percutante. Rythme vif, enlevé. Propos perspicaces, affutés. Quinze épisodes de quatre minutes. On ne s’ennuie jamais. On est tenu en haleine par la réalisation.

Si Pascal Paoli est le héros des héros corses, comment le faire connaître à l’extérieur tant son apport à l’époque et encore maintenant est important. N’a-t-il pas doté l’île d’une constitution avant même les fondateurs des Etats-Unis ! N’a-t-il pas ouvert la première université à Corse !

N’a-t-il pas formé une marine !... Lionel Dumas-Perrini, Julien Valli et Julien Fontaine, trente cinq ans tous les trois et travaillant tous les trois dans l’’audiovisuel se sont interrogés sur le moyen le plus efficace de faire découvrir au reste du monde la figure di u Babbu di a Patria.

Leur réponse et celle de leurs interlocuteurs glanés sur l’île : produire un grand film épique à la manière de « Braveheart » qui a révélé l’histoire de William Wallace, père de l’indépendance de l’Ecosse au XIII è siècle, farouche opposant aux Anglais, qui à la fin vont le battre militairement, l’arrêter, lui infliger une mort atroce. « Braveheart », réalisé et incarné par Mel Gibson, sorti en salle de cinéma en 1995 et oscarisé. Conclusion de Lionel et des deux Julien : proposer à cet homme, l’un des plus célèbres d’Hollywood, qui est comédien, producteur, cinéaste une fresque cinématographique sur Pascal Paoli.

Comment le contacter, le joindre, le rencontrer et lui remettre « Paoli Project » lorsqu’on est trois jeunes insulaires plutôt anonymes ? « Paoliwood » va devenir un « Looking for Mel Gibson », une quête effrénée. Elle nous conduit de Corte à Paris, au tournois de tennis de Roland Garros, de Bastia à Los Angeles en passant par Philadelphie et la maison de Jefferson, d’Ajaccio à Princeton et à l’université du même nom où un éminent spécialiste voit en Paoli « le George Washington de la Corse ».

Sur les traces de Mel Gibson nous mènent aussi à Centuri, à Hollywood, à Cannes. Il serait en outre impardonnable d’oublier Piazzole d’Orezza où se déroule une séquence savoureuse et pleine d’humour quand l’équipe de « Paoliwood », lors de la fête du village, implore Saint Antoine de les aider à trouver celui qu’elle cherche. Tout au long des épisodes on rencontre des personnages qui ouvrent des pistes potentielles… ou qui les ferment. Il y a Laetitia, chanteuse corse expatriée à L.A et son mari boxeur, Jonathan Cohen, acteur et réalisateur, Paul-Henri, cousin de Laetitia, ex-élève du lycée du Fango, François Vincentelli qu’on ne présente plus, Marco Orsatelli, coiffeur de stars et enfin Nadia Farès, comédienne qui à des racines insulaires et qui accueille Lionel et les deux Julien avec un « C’est vous qui avez appelé tous les copains ! Votre persévérance est admirable ». Au passage on apprend une grande nouvelle, un Corse installé au Costa Rica est instructeur de jet ski et possède une ferme de papillons ! Incroyable mais authentique.

L’âme ou l’esprit de Boswell – les deux à la fois en réfléchissant – planent comme de juste sur « Paoliwood ». Boswell, la bonne étoile, mais on se gardera d’en dire plus.

Michèle Acquaviva-Pache

A voir sur la plateforme France TV avant une prochaine diffusion sur Via Stella. « Paoliwood », une série épatante et trépidante.

ENTRETIEN AVEC LIONEL DUMAS-PERRINI

Comment vous est venue l’idée de « Paoliwood » ? Cette série on l’a faite à trois, plus un… On est des techniciens de l’audiovisuel. On tourne beaucoup en Corse et en bavardant avec les gens sur des tournages ou au café on a souvent entendu cette question : pourquoi n’y-a-t-il pas de film sur Paoli ? C’est devenu une ritournelle et on s’est rendu compte qu’elle reflétait une attente collective. Lorsqu’on interrogeait plus longuement nos interlocuteurs sur le type de blockbuster à réaliser, ils nous citaient comme référence, « Braveheart » de Mel Gibson.



Qu’est-ce qui vous a emballé vous et vos interlocuteurs insulaires en regardant « Braveheart »


Le côté épique. La superbe réalisation. « Braveheart » c’est du grand cinéma et j’ai même coulé une larme en le voyant. C’est ce genre de film qui serait parfait pour raconter l’histoire de Paoli. Parce qu’elle montre de grandes batailles. Parce que Pascal Paoli porte très haut l’idée de liberté. Parce qu’il fait réfléchir et appelle à faire marcher sa tête. Parce qu’en ouvrant la première université de l’île, il voulait que les Corses acquièrent des connaissances. A l’école primaire et au secondaire on apprend peu de choses sur un Babbu di a Patria. Je ne l’ai vraiment découvert qu’à la fac et combien il peut être proche d’un William Wallace, libérateur de l’Ecosse.



Présentez-nous votre équipe ?


On a trente cinq ans tous les trois. On s’est rencontré à l‘université de Corse. Julien Valli est ingénieur du son. Julien Fontaine est caméraman. Je me suis occupé de la réalisation. Dans notre équipe il y a également Oleksiy Dokuchayev, qu’on a eu comme stagiaire et qui est resté avec nous. Il a assuré le montage et les prises de vue lorsque l’on devait apparaitre tous les trois à l’image.



Cela fait une éternité que j’entends exprimer le vœu de voir réaliser un film sur Pascal Paoli. Pourquoi cela ne s’est-il pas fait ?

Je pense qu’on fantasme beaucoup sur Paoli sans se donner les moyens de réaliser un film. Il était indispensable de cibler quel cinéaste était le plus apte pour cette mission. Il était incontournable d’avoir en tête un grand nom du cinéma car une belle production historique coûte très chère… Je crois aussi que nous, Corses, éprouvons une sorte de timidité qui nous entraîne à nous sous-estimer.



Quelle est votre formation à vous trois ?

On a obtenu un DUT MMI (multimédia) délivré par l’IUT de Corse.



Documentaire ou fiction, qu’est-ce qui vous attire personnellement ?

A mes yeux la vraie vie est suffisamment riche pour que je fasse le choix du documentaire.



Pourquoi l’option de la série ?

Au départ on pensait à un documentaire classique de 52 minutes. Mais on a remarqué que ce qu’on avait tourné était très chapitré, avec pour chaque épisode une introduction et une conclusion. D’où notre décision de faire une série. On a emmagasiné des heures et des heures de rushs qu’on a découpé au montage. Certaines séquences ont dû être remises en scène, ainsi la procession de la fête de Saint Antoine dans mon village ou celle évoquant le tournois de tennis de Roland Garros. En tout le tournage nous a demandé près de trois ans en parallèle à notre travail de techniciens.



Comment s’est déroulé le tournage ?

Par une succession de rencontres fortuites, par des appels de personnes au courant de notre recherche, en fait on a progressé par des bouts de ficelle qui nous indiquaient des pistes possibles. Le plus dur c’était les mois où il ne se passait rien… mais c’est pareil dans la vraie vie et puis un coup de fil reçu et notre quête était relancée.



Avez-vous eu besoin d’un matériel spécial ?

On a simplement utilisé une caméra Sony FS5 qui est légère et adaptée à notre projet qui exigeait de la mobilité.



Qui vous a aidé à produire « Paoliwood » ?

J’ai ma société de production, « Pimento Prod ». On a été bien soutenu par « Mareterraniu », dirigée par ces professionnels confirmés que sont Paul Rognoni et Paul-Antoine Simonpoli. On a eu l’aide de la Collectivité de Corse et du CNC.



Va-t-il y avoir une saison 2 ?

Tant que le film ne se fera pas il y aura des saisons. La 2, on sait déjà quelle sera sa substance. On est déterminé à ce qu’un grand film soit réalisé sur Pascal Paoli.



Quelle est la personne qui vous a ouvert le plus de portes ?

Nadia Farès, la comédienne d’origines corses qui a tourné avec Mel Gibson et le connait bien. Tous les échos positifs nous ont conduit à elle.



Les films que vous aimez ?

Je suis bon public et cinéphile comme tout le monde. La dernière production de fiction que j’ai vue c‘est « Les trois mousquetaires », une réalisation qui fonctionne. Le récent documentaire qui a retenu mon attention : « Dont’mess witch cats » sur Netflix, qui raconte comment des internautes ont traqué un tueur en série.



Pourquoi ce titre, « Paoliwood » ?

On l’a pris comme nom de code. On l’a gardé parce que c’est un mot valise facile à retenir,qui montre aussi qu’on ne se prend pas au sérieux.

Propos recueillis par M. A-P










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