Italie et Espagne : Les droites ont trouvé la bonne recette
Le mix libéralisme économique et social et conservatisme sociétal l’a emporté car, étant le produit de partis qui savent s’unir et relativiser leurs différences, il est apparu crédible et capable de gagner.
Italie et Espagne : les droites ont trouvé la bonne recette
Le mix libéralisme économique et social et conservatisme sociétal l’a emporté car, étant le produit de partis qui savent s’unir et relativiser leurs différences, il est apparu crédible et capable de gagner.
Après le premier tour (14 et 15 mai), cela se dessinait. Après le second (28-29 mai), la tendance a été confirmée. Les scrutins municipaux ayant eu lieu dans plusieurs régions d’Italie ont confirmé la victoire de la coalition s’affichant de centre droit comprenant les partis Fratelli d’Italia (post-fasciste), Lega (populiste) et Forza Italia (centre, populiste) ; partis dont les leaders sont respectivement Giorgia Meloni, la présidente du Conseil des ministres, Matteo Salvini, vice-président du Conseil des ministres, Ministre des Infrastructures et de la Mobilité durable, et Silvio Berlusconi ; partis appliquant depuis leur accession au pouvoir une politique mêlant le libéralisme économique et social et le conservatisme sociétal. Outre s’emparer de petites et moyennes communes, la coalition a remporté dix grandes municipalités sur treize, ajoutant Latina, Ancône et Brindisi à son escarcelle et conservant Sondrio, Trévise, Imperia, Catane, Massa, Pise et Sienne.
Le Parti Démocrate (centre gauche) a dû se contenter de conquérir Vicence et de conserver Brescia et Teramo. « Le centre droit remporte ces élections locales et confirme son consensus parmi les Italiens, son enracinement et sa force » s’est réjouie Giorgia Meloni. « On ne peut pas le nier, très bon effet Schlein » a lancé Matteo Salvini, ironisant sur l’effet attractif que les sondages et de nombreux électeurs de gauche prêtaient à la toute nouvelle secrétaire du Parti Démocrate Elly Schlein. Cette dernière a d’ailleurs reconnu que le centre gauche avait subi une « défaite cuisante ».
Vers un nouveau cycle politique
En Espagne, lors des élections municipales et régionales ayant eu lieu le 29 mai dernier, les partis situés à droite sur l’échiquier politique et représentant globalement comme la coalition au pouvoir en Italie une démarche politique mêlant le libéralisme économique et social et le conservatisme sociétal, ont eux aussi cartonné. Sur dix régions gouvernées par les socialistes, directement ou dans le cadre d'une coalition, le Parti Populaire (droite) en conquis six. Il a conservé les deux régions qu’il détenait (Madrid, Murcie). Il a arraché à la gauche les mairies de Valence et de Séville, troisième et quatrième villes du pays. La défaite de son parti - le PSOE (socialiste) - a été si cuisante que le Premier ministre Pedro Sánchez a décidé de dissoudre le Parlement (Cortès) et de convoquer des élections générale et expliqué : « Comme président du gouvernement et comme secrétaire général du Parti socialiste, j'assume et je pense qu'il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire ». Alberto Núñez Feijóo, le leader du Parti Populaire, a bien entendu crié victoire et clamé son optimisme : « Nous avons gagné nettement et nous avons fait le premier pas vers un nouveau cycle politique ». Les élus de son parti auront toutefois besoin, pour gouverner dans plusieurs régions, du soutien de Vox, un parti situé à droite du Parti Populaire, souvent qualifié de post-franquiste. En effet, Vox a fortement progressé et jouera un rôle déterminant dans la formation de gouvernements régionaux notamment dans trois régions (Aragon, Baléares, Valence).
Crédible et capable de gagner
Le mix libéralisme économique et social et conservatisme sociétal l’a emporté car, étant le produit de partis qui savent s’unir et relativiser leurs différences, il est apparu crédible et capable de gagner. Ce qui a mobilisé l’électorat naturel des partis concernés. Les partis de centre-gauche et la gauche n’ont pas de projet et sont incapables de s’unir. Ce qui a conduit une partie de leur électorat naturel à s’abstenir. C’est ce qui ressort des commentaires aussi bien en Italie qu’en Espagne.
En Italie, outre un constat de division des opposants au gouvernement Meloni, on a pu lire concernant le Parti Démocrate et sa toute nouvelle secrétaire Elly Schlein : « La fraîcheur de la succès surprise aux primaires est terminé. Elle a servi pour les élections et pour redonner espoir à l’électorat de centre-gauche […] Mais cela ne pouvait pas suffire et en fait, au premier test concret et véritable sur le territoire, ce n’était pas suffisant. Un projet était nécessaire, et ce projet n’existe pas. »
En Espagne, sur fond de constat que le gouvernement Sanchez et le PSOE conduisent une politique essentiellement gestionnaire, que Podemos (gauche radicale), qui s’est effondré, critique cette politique sans proposer un véritable projet alternatif et que les deux formations sont allées chacune de leur côté au combat, il a été écrit concernant la percée de Vox : « Ce résultat signe l’entrée de l’Espagne dans la vague populiste européenne […] Une combinaison inédite entre un néolibéralisme économique et un conservatisme sociétal, qui comprend la défense de la « civilisation chrétienne ». Une ligne au fond très proche de celle du Parti Populaire et donc une compatibilité qui aujourd’hui régionale sera probablement très bientôt nationale.
Alexandra Sereni
Le mix libéralisme économique et social et conservatisme sociétal l’a emporté car, étant le produit de partis qui savent s’unir et relativiser leurs différences, il est apparu crédible et capable de gagner.
Après le premier tour (14 et 15 mai), cela se dessinait. Après le second (28-29 mai), la tendance a été confirmée. Les scrutins municipaux ayant eu lieu dans plusieurs régions d’Italie ont confirmé la victoire de la coalition s’affichant de centre droit comprenant les partis Fratelli d’Italia (post-fasciste), Lega (populiste) et Forza Italia (centre, populiste) ; partis dont les leaders sont respectivement Giorgia Meloni, la présidente du Conseil des ministres, Matteo Salvini, vice-président du Conseil des ministres, Ministre des Infrastructures et de la Mobilité durable, et Silvio Berlusconi ; partis appliquant depuis leur accession au pouvoir une politique mêlant le libéralisme économique et social et le conservatisme sociétal. Outre s’emparer de petites et moyennes communes, la coalition a remporté dix grandes municipalités sur treize, ajoutant Latina, Ancône et Brindisi à son escarcelle et conservant Sondrio, Trévise, Imperia, Catane, Massa, Pise et Sienne.
Le Parti Démocrate (centre gauche) a dû se contenter de conquérir Vicence et de conserver Brescia et Teramo. « Le centre droit remporte ces élections locales et confirme son consensus parmi les Italiens, son enracinement et sa force » s’est réjouie Giorgia Meloni. « On ne peut pas le nier, très bon effet Schlein » a lancé Matteo Salvini, ironisant sur l’effet attractif que les sondages et de nombreux électeurs de gauche prêtaient à la toute nouvelle secrétaire du Parti Démocrate Elly Schlein. Cette dernière a d’ailleurs reconnu que le centre gauche avait subi une « défaite cuisante ».
Vers un nouveau cycle politique
En Espagne, lors des élections municipales et régionales ayant eu lieu le 29 mai dernier, les partis situés à droite sur l’échiquier politique et représentant globalement comme la coalition au pouvoir en Italie une démarche politique mêlant le libéralisme économique et social et le conservatisme sociétal, ont eux aussi cartonné. Sur dix régions gouvernées par les socialistes, directement ou dans le cadre d'une coalition, le Parti Populaire (droite) en conquis six. Il a conservé les deux régions qu’il détenait (Madrid, Murcie). Il a arraché à la gauche les mairies de Valence et de Séville, troisième et quatrième villes du pays. La défaite de son parti - le PSOE (socialiste) - a été si cuisante que le Premier ministre Pedro Sánchez a décidé de dissoudre le Parlement (Cortès) et de convoquer des élections générale et expliqué : « Comme président du gouvernement et comme secrétaire général du Parti socialiste, j'assume et je pense qu'il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire ». Alberto Núñez Feijóo, le leader du Parti Populaire, a bien entendu crié victoire et clamé son optimisme : « Nous avons gagné nettement et nous avons fait le premier pas vers un nouveau cycle politique ». Les élus de son parti auront toutefois besoin, pour gouverner dans plusieurs régions, du soutien de Vox, un parti situé à droite du Parti Populaire, souvent qualifié de post-franquiste. En effet, Vox a fortement progressé et jouera un rôle déterminant dans la formation de gouvernements régionaux notamment dans trois régions (Aragon, Baléares, Valence).
Crédible et capable de gagner
Le mix libéralisme économique et social et conservatisme sociétal l’a emporté car, étant le produit de partis qui savent s’unir et relativiser leurs différences, il est apparu crédible et capable de gagner. Ce qui a mobilisé l’électorat naturel des partis concernés. Les partis de centre-gauche et la gauche n’ont pas de projet et sont incapables de s’unir. Ce qui a conduit une partie de leur électorat naturel à s’abstenir. C’est ce qui ressort des commentaires aussi bien en Italie qu’en Espagne.
En Italie, outre un constat de division des opposants au gouvernement Meloni, on a pu lire concernant le Parti Démocrate et sa toute nouvelle secrétaire Elly Schlein : « La fraîcheur de la succès surprise aux primaires est terminé. Elle a servi pour les élections et pour redonner espoir à l’électorat de centre-gauche […] Mais cela ne pouvait pas suffire et en fait, au premier test concret et véritable sur le territoire, ce n’était pas suffisant. Un projet était nécessaire, et ce projet n’existe pas. »
En Espagne, sur fond de constat que le gouvernement Sanchez et le PSOE conduisent une politique essentiellement gestionnaire, que Podemos (gauche radicale), qui s’est effondré, critique cette politique sans proposer un véritable projet alternatif et que les deux formations sont allées chacune de leur côté au combat, il a été écrit concernant la percée de Vox : « Ce résultat signe l’entrée de l’Espagne dans la vague populiste européenne […] Une combinaison inédite entre un néolibéralisme économique et un conservatisme sociétal, qui comprend la défense de la « civilisation chrétienne ». Une ligne au fond très proche de celle du Parti Populaire et donc une compatibilité qui aujourd’hui régionale sera probablement très bientôt nationale.
Alexandra Sereni