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Vieillir en bonne santé ?

En 2023, en Corse, une personne sur trois est un sénior
Vieillir en bonne santé


En 2023, en Corse, une personne sur trois est un senior. Selon l’Insee, nous serons plus de 30 % à avoir 65 ans et plus en 2050… La probabilité de vivre centenaire n’a jamais été aussi élevée. Dans notre société, le bien vieillir est un véritable enjeu. Vieillir en bonne santé, ça se prépare.


Demain, tous centenaires ?

Depuis toujours, les cas d’extrême longévité ont toujours fasciné. Depuis que l’état civil et les recensements sont plus fiables, on peut dater la longévité plus précisément. Aujourd’hui, on compte les centenaires par milliers. Cette multiplication des centenaires et l’apparition de « super-centenaires », âgés de 110 ans ou plus, posent à nouveau la question de la limite de la longévité humaine. Selon l’Insee, la France est championne d’Europe avec 30 000 centenaires, dont 86 % de femmes, multipliant par 30 leur nombre depuis les années 1960-1970. La Corse devrait voir le nombre de ses centenaires exploser d'ici la moitié du XXIe siècle : 1 500 habitants pourraient ainsi franchir le cap du siècle d'existence, soit huit fois plus qu'en 2013. À l’échelle nationale, les projections de population pour 2070 envisagent, dans une population en France de 76,4 millions d’habitants, la part des 65 ans ou plus à 28,7 % ; celle des moins de 20 ans diminuant à 21,3 % et des 20 à 64 ans à 50,0 %.

Vieillir en forme

Les gains récents d’espérance de vie se sont aussi traduits par des gains d’espérance de vie en bonne santé. En 2021, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans était ainsi de 12,6 ans pour les femmes et 11,3 ans pour les hommes en France ; ce qui n’empêche pas l’Hexagone d’être descendu au septième rang mondial du vieillissement sans dépendance. Plusieurs plans de santé publique se sont succédé en France pour favoriser le « bien vieillir ». L’objectif de santé publique est d’améliorer la qualité de vie des personnes vieillissantes. Et donc d’éviter la dépendance au maximum. Car de récentes estimations laissent présager d’une augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes de 1,2 million en 2012 à 2,3 millions d’ici 2060. Aujourd’hui, les questions du « Bien vieillir » sont au cœur des problématiques du grand âge et du maintien de l’autonomie dans l’île. Ainsi, l’ASEPT (Association de Santé, d’Éducation et de Prévention sur les Territoires) Corse met en place des actions de prévention et d’éducation santé auprès des personnes de plus de 55 ans. Ses missions consistent à organiser avec les collectivités locales, des cycles d’ateliers gratuits et des événements thématiques sur les questions du « Bien vieillir » de la prévention santé et de l’autonomie, pour que les retraités soient acteurs de leur bien-être.

Coûts de vieux

À l’instar de Julie Galea, la doyenne de l’île, qui vit toujours chez elle à Bocognano à 108 ans, bien vieillir chez soi est le souhait de plus de 85 % des près de 15 millions de retraités en France. Or rester chez soi entre 65 et 85 ans représente un coût moyen évalué à 12 514 € sur une année, pour les seuls frais liés au vieillissement… et les dépenses moyennes pour en cas de perte d’autonomie s’établissent à 22 000 € par an (en 2019), tous niveaux de dépendance confondus. Si une vie n’a pas de prix, l’on sait que maintenir les personnes très âgées et dépendantes en vie a un coût. Le coût moyen de la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie était à 22 000 € en 2019 pour l’ensemble des bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : 35 000 € en établissement et 12 000 € à domicile, pour l’ensemble des GIR 1 à 4, soit les personnes les plus dépendantes).
À l’été 2020, une nouvelle branche a été ajoutée à la sécurité sociale, celle couvrant le risque « autonomie », financée sur le long terme et pilotée par la Caisse nationale des solidarités pour l’autonomie (CNSA). Le but est de permettre le déploiement effectif et universel de la politique du bien vieillir, dans tous les territoires. Pour accompagner le vieillissement des concitoyens chez eux, le Gouvernement porte une feuille de route, avec un investissement d’un milliard d’euros par an, d’ici 2025, en faveur du soutien à domicile.
Reste à trouver et former le personnel pour réaliser ce plan. D’où le plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge 2020-2024. Le Papy-boom pourrait être une aubaine pour de nombreux marchés en France, et une façon comme une autre de lutter contre l’âgisme (ou « racisme anti vieux »).

Maria Mariana
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