• Le doyen de la presse Européenne

Laurence Lorenzi, plasticienne << Récit des paysages >>

Une symphonie de signes. Des concertos de vibrations. Des opéras à la fois furtifs et éclatants de passion.

Laurence Lorenzi, plasticienne  « Récit des paysages »


Une symphonie de signes. Des concertos de vibrations. Des opéras à la fois furtifs et éclatants de passion. Voilà, l’ouvrage, « Laurence Lorenzi – récit des paysages », conçu par le poète, Antoine Graziani, publié par l’APEEM (Association pour l’Etude Ecologique du Maquis), créée par Denise Viale.



Les peintures à l’encre de Chine de Laurence Lorenzi reproduites dans le livre sont des fulgurances d’une artiste trop tôt disparue mais qui a marqué de sa trace le panorama culturel corse. Laurence morte trop jeune. Laurence artiste, poétesse, peintre, chercheuse, universitaire, attachée à la défense de l’écologie, fascinée par le maquis et les jardins. Laurence au travail pluriel interrompu par une disparition précoce.

Ses encres sont foisonnantes et introspectives. Elles sont jets intempestifs et chatoyants. Elles sont élégance graphique et révolte picturale. Elles sont mystères et cafouillis où le désordre s’ordonne en ordre. Ces encres sont le reflet d’étranges pulsions en ayant toutefois quelque chose de cartésien… qui ne conforte en aucun cas une attitude conformiste mais qui interroge, qui interpelle, qui impose une réflexion de fond sur le geste de peindre, sur la manière dont il capte les sensations et les reproduit. C’est là, peut-être, le plus significatif de ces œuvres.

Les peintures de Laurence Lorenzi retrouvée après sa mort par Renée Huc, sa mère, elle aussi plasticienne, sont stupéfiantes car on ne s’attend pas à une telle expressivité de la part d’une artiste réputée très intellectuelle. Personnalité multiple elle a exploré de très nombreuses pistes alliant théorie et pratique du terrain.

« Récit des paysages » survient à son retour en Corse après des années passées à Paris. Nulle plus qu’elle n’a investigué ce que représente le maquis corse dans sa symbolique et sa réalité. Champ d’expérimentation immense.

Ces encres que nous disent-elles ? Il ne faut pas se laisser piéger par une réponse hâtive et superficielle. Ces encres qui n’ont rien de figuratif et qui ne s’inscrivent p as dans l’abstraction sont l’écho, l’impact que le paysage imprime en nous dans le mouvement du souvenir, ainsi que l’écrit poétiquement Antoine Graziani dans la présentation du livre. Ces encres qui ont surgi de la main de la plasticienne d’une façon inattendue, soudaine, presque non voulue traduisent cependant une certaine humilité. Le blanc de la feuille de papier très ordinaire et le noir de l’encre font un contraste fort, dépouillé de superflu, singulier. Comment les paysages qu’ils soient vallées, montagnes, littoral voyagent-t-il en nous ? Comment peuvent-ils être restitués en une telle simplicité néanmoins sophistiquée.

Il y a à la bibliothèque patrimoniale Prelà un fonds, Laurence Lorenzi. L’institution assure encore la conservation de ces encres. « Récit des paysages » a pu être édité grâce à un partenariat financier de l’Office de l’Environnement de la Corse et au soutien du Conservatoire Botanique National Corse. A la fin de l’ouvrage on peut retrouver la liste des publications de l’artiste.

Michèle Acquaviva-Pache

  • · Laurence Lorenzi est également l’auteure du livre, « Le maquis corse », chez L’Harmattan.
  • · Prix de « Laurence Lorenzi – récit des paysages », 15 euros.
Partager :