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Morphée, reviens !

Le sommeil occupe le tiers de notre vie

Morphée, reviens !

Le sommeil occupe le tiers de notre vie : à 60 ans, nous avons dormi 20 ans ! Pourtant, de plus en plus de troubles viennent perturber ce temps de repos indispensable au bien-être, sans compter les dégâts causés par les écrans. En période de fortes chaleurs, des troubles du sommeil peuvent survenir, à prendre avec sérieux, comme tous ceux liés au sommeil.


Dette de sommeil

Chaque individu a sa typologie du sommeil, c'est-à-dire besoin d'un temps de sommeil qui lui est propre. Petit ou grand dormeur, cela dépend des besoins. La durée moyenne de sommeil est de 8 heures, avec des périodes où l'organisme a une tendance naturelle à l'endormissement : la période nocturne, de minuit à sept heures du matin et le milieu d'après-midi, entre quatorze et seize heures en général. La privation de sommeil, même au cours d'une seule nuit, entraîne une dette de sommeil qui s'accroît jusqu'à ce qu'un sommeil suffisant soit obtenu. La somnolence excessive apparaît lorsque la dette de sommeil s'accumule. Aucun autre moyen que le sommeil ne peut annuler cette dette de sommeil et établir une vigilance normale. Dans la vie de tous les jours, de nombreuses personnes manquent de sommeil pendant leur semaine de travail, ce qui les oblige à dormir plus longtemps pendant les week-ends ou les vacances. Parfois, cette récupération de sommeil est insuffisante, et la somnolence excessive s'installera. Selon une récente étude, sept Français sur dix souffrent de troubles du sommeil, bien plus qu'il y a cinq ans. De nombreuses études ont décrit l’impact négatif à long terme du manque de sommeil sur l’état de santé : au-delà d’une dégradation de la qualité de vie, l’insomnie aggraverait les symptômes de maladies somatiques ou psychiatriques associées (douleurs chroniques, hypertension, dépression…).

Maladies du sommeil

Si le sommeil est généralement considéré comme réparateur, il peut aussi être une période à risque pour certains. En effet, quelques maladies cardiovasculaires ou respiratoires peuvent s'aggraver au cours du sommeil. D'autres maladies apparaissant au cours du sommeil, parmi lesquelles le syndrome d'apnées du sommeil, lié à des arrêts de la respiration nocturne, est préoccupant par ses conséquences cardio-vasculaires s'il n'est pas traité ; il touche près de 5 % de la population. Près d’un milliard de personnes dans le monde ont un syndrome d’apnées du sommeil (SAS) et à peine 20 % sont diagnostiquées à ce jour. Pour le diagnostiquer, il faut consulter un médecin spécialisé en pathologie du sommeil ou une clinique du sommeil, où pourront aussi être détectés les troubles du ronflement, ainsi que l’insomnie. Parmi plus de 80 maladies affectant le cours du sommeil, l'insomnie qui touche régulièrement près de 15 % de la population est évidemment la plus fréquente. La plupart d'entre nous en souffrent un jour ou l'autre, de manière plus ou moins prolongée. Depuis 2012, le congrès Cardiosleep réunit des experts du sommeil nationaux et internationaux. L’édition de 2023 s’est tenue du 29 juin au 1er juillet à Ajaccio notamment sur les thèmes de la PPC (dispositif de pression positive continue), du SAS, du bruxisme ou encore les objets connectés.

Couvre-feu digital

Si certains objets connectés peuvent aider à diagnostiquer des troubles du sommeil, il est déconseillé de dormir près de son téléphone portable ou de l’utiliser juste avant de dormir, pour jouer, surfer, regarder ses messages… 80 % des personnes dorment à proximité de leurs portables. Une habitude à bannir, car le téléphone diffuse de la lumière bleue, qui a pour effet de dérégler notre horloge biologique et de diminuer la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Pour éviter cela, l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance recommande d’imposer un « couvre-feu digital », c’est-à-dire de ne pas utiliser son téléphone portable au moins une heure avant de dormir. Pour trouver le sommeil, il est plutôt conseillé d’écouter de la musique douce ou de lire un livre. D’autant plus que dormir à proximité de son smartphone incite à l’hypervigilance, et donc stimule le cerveau inutilement. Sans compter que même si aucune étude n’a encore mesuré la dangerosité des ondes émises par les mobiles sur l’organisme, les radiofréquences émises pourraient favoriser le risque de développer un cancer ou une tumeur, mais aussi des troubles de l’attention. Dans le doute, il est conseillé de s’abstenir.

Maria Mariana
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