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Et voilà, c'est la rentrée

On ne pouvait pas s'y tromper, c'est bien la fin des vacances !

Et voilà, c’est la rentrée



L’habituel mercato, les débats sur l’allocation de rentrée, les questions sur les orientations et les programmes, les problématiques des fournitures scolaires, les critiques sur le ministre de l’Éducation nationale, les difficultés de recrutement des profs, tous les ingrédients habituels étaient au rendez-vous. On ne pouvait pas s’y tromper, c’est bien la fin des vacances et le retour des enfants en classe.



Fournitures en tout genre

Les médias se sont pas mal emballés sur la tenue, avec l’interdiction de l’abaya à l’école, relançant le sujet des stigmatisations religieuses. C’est pourtant un non-sujet puisque la mesure existe déjà : une circulaire de 2022, diffusée par l’ancien ministre de l’Éducation nationale, précisait les modalités d’application de la loi de 2004 sur l’interdiction de l’affichage religieux. La laïcité dans le cadre scolaire est un principe, pas une nouveauté. Les tenues vestimentaires des écoliers font souvent l’objet de débat. À tel point que le port de l’uniforme est presque réclamé par certains. Presque aussi fort que la transformation de l’allocation de rentrée scolaire en bons d’achat au prétexte que cette ARS serait utilisée pour acheter des écrans plats et autres équipements non scolaires. Cette allocation de rentrée scolaire concerne 3 millions de familles au niveau national, 12 000 foyers en Corse (soit 17 000 élèves). Le montant de l’allocation se situe cette année à environ 400 €. La Caisse d’allocations familiales (CAF) a publié plusieurs études qui vont à l’encontre de l’idée reçue, cette aide étant surtout utilisée pour les fournitures scolaires et les vêtements, puis par les services liés à l’école comme la cantine, les affaires de sport ou de loisirs. Aucune autre étude sérieuse ne vient confirmer l’hypothèse de la mauvaise utilisation de l’ARS.


Polémiques en tout genre

Une autre polémique a défrayé la chronique de cette rentrée, celle du marché des transports scolaires du grand Ajaccio, avec les 175 lignes du Pumonte. Cette année, c’est l’offre de la société Phoenix qui rafle la mise, pour le plus grand mécontentement des opérateurs du secteur, qui ont décidé de faire appel de cette décision auprès du tribunal administratif. Les ramassages scolaires pourraient connaître des couacs. Autre sujet, celui du calendrier scolaire. En Corse, à l’instar des départements et territoires d’Outre-Mer, c’est le recteur d’académie qui définit, par arrêté pour trois ans, le calendrier scolaire de son académie, en tenant compte des particularités locales. Le rectorat propose le calendrier qu’il soumet pour avis consultatif à la Collectivité territoriale de Corse. Ce qui fait écho à cette autre polémique, sur le nombre de jours de vacances, que le chef de l’État voudrait raccourcir, notamment pour les élèves à la traine, pour leur permettre de faire du rattrapage. Pourtant les 16 semaines de repos sont dans la moyenne européenne selon les chiffres de l’OCDE. La particularité française réside dans l’alternance de 7 semaines de cours suivie de deux semaines de congés, soit quatre congés intermédiaires de deux semaines. Une régularité défendue par les chronobiologistes, qui a du mal à résister au lobby du tourisme, qui obtient que les vacances soient décalées par zone.


Rythme scolaire

Avec environ 9 000 heures d’enseignement obligatoire, la France fait partie des pays qui comptent le plus d’heures de cours en Europe. On a par exemple 4 320 heures de cours au primaire quand les Européens en ont en moyenne 2 956 et 3 784 heures au collège contre 2 956 en moyenne. Paradoxalement, on est aussi le pays qui compte le moins de jours de classe à l’école et au collège avec environ 162 jours contre de 170 à 190 en moyenne en Europe. D’où des emplois du temps si chargés, tant pour les élèves que pour les enseignants, ce qui expliquerait en partie les difficultés et les inégalités constatées dans le système éducatif français. Car le temps d’instruction en classe représente une grande partie de l’investissement public consacré à l’apprentissage des élèves dans le cadre institutionnel. La rémunération des enseignants, l’entretien des infrastructures scolaires et le coût des autres ressources requises sont les principaux postes de dépenses de l’éducation. Aujourd’hui, le défi majeur n’est pas dans l’uniforme, mais plutôt dans l’adaptation des ressources aux besoins des élèves et l’optimisation de l’utilisation du temps.


Maria Mariana
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