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Libération de la Corse, Ajaccio s'est souvenu

Samedi 9 septembre, les cérémonies de la Libération de la Corse se sont déroulées à Ajaccio, première ville française libérée en 1943.
Libération de la Corse : Ajaccio s’est souvenu

Samedi 9 septembre, les cérémonies de la Libération de la Corse se sont déroulées à Ajaccio, première ville française libérée en 1943.

Sur le cours Napoléon, Isaline Amalric Choury regarde la plaque dévoilée par le maire d’Ajaccio à la mémoire de son père, Maurice Choury, et des résistants du Front de libération national. Car c’est ici, au pied de l’immeuble Solferino situé face à la préfecture, que les patriotes levèrent l’insurrection qui permit de libérer la ville il y a 80 ans.

« Il y a beaucoup d’émotion, confie Isaline Amalric Choury, également nièce de Danielle Casanova. Il faut se souvenir que ce front unitaire extraordinaire qui s’est alors créé était une exception dans la Résistance. C’est ce qui a permis cette insurrection par un mouvement de masse incroyable et le courage des Corses. »

Entourée de collégiens venus assister aux commémorations, elle raconte : « Les Corses, tout seuls, se sont libérés grâce à une réflexion stratégique : le sentiment que les Italiens obéissent à Mussolini mais qu’il est en perte de vitesse et qu’il va tomber. Le bloc italo-allemand se désagrège. Il y a alors une montée en force du sentiment populaire de résistance dans la population corse. Il y a eu une intelligence de la communication. La résistance a ensuite fait le rapport de force. Elle est armée et apte à gagner sans l’aide des alliés. Mon père rédige alors l’appel aux armes qu’il rédige à Ajaccio le 8 septembre. »
Les résistants prendront le pouvoir le lendemain matin. Ajaccio devient la première ville française libérée.


« Un privilège d’être là »

Samedi dernier, à Ajaccio, les commémorations du 80ème anniversaire de la Libération de la Corse ont été rythmées par les témoignages et autres récits des résistants corses. Face aux autorités civiles et militaires, certains de leurs textes ont été lus par des scolaires.

« C’est un privilège d’être là aujourd’hui, explique Emilie, élève de troisième au collège Laetitia d’Ajaccio. Il y a beaucoup d’émotion : à la fois de la tristesse mais aussi du bonheur. Beaucoup de personnes sont mortes et ont donné leur vie pendant cette guerre ; d’autres ont réussi à survivre. On se demande comment ils y sont parvenus. C’est vraiment courageux de leur part. » « Beaucoup de gens de mon âge se sont battus à l’époque pour que nous puissions être libres aujourd’hui, poursuit Mathieu, élève dans la même classe. La Libération de la Corse et d’Ajaccio, j’en avais entendu parler dans des documentaires, en cours d’histoire avec ma classe, et aussi avec mon père et ma mère. »


Devoir de mémoire

Afin de perpétuer ce devoir de mémoire et de transmission, les services de la Ville d’Ajaccio avaient élaboré un circuit mémoriel, en collaboration avec l’Éducation nationale : visite de certains lieux - comme la cellule où Fred Scamaroni se donna la mort pour ne rien révéler de l’action de la résistance aux fascistes italiens -, ateliers, exposition ont jalonné cette journée du souvenir.

« Il est très important que cette journée soit la plus complète possible, explique Stéphane Sbraggia, maire d’Ajaccio. C’est un événement. À ce titre-là, il fallait donc déployer les moyens qui étaient appropriés pour faire en sorte que le plus grand nombre participe, comprenne et se recueille. Car c’est important de se rappeler et de transmettre. »

Une initiative qui a en quelque sorte donné le départ des commémorations des 80 ans de la Libération de la Corse qui se dérouleront tout au long du mois dans l’île. Selon une information de France 3 Corse, Emmanuel Macron pourrait venir y participer les 28 et 29 septembre prochains.


A.S
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