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La précarité en Corse, elle touche un habitant sur cinq

La crise financière, vécue par les Restos du Cœur et volontairement jetée sur le devant de la scène pour prévenir les citoyens de la catastrophe que nous vivons, touche aussi la Corse. Mais le véritable problème n'est évidemment pas seulement les millions

La précarité en Corse


La crise financière, vécue par les Restos du Cœur et volontairement jetée sur le devant de la scène pour prévenir les citoyens de la catastrophe que nous vivons, touche aussi la Corse. Mais le véritable problème n'est évidemment pas seulement les millions qui manquent mais bien l'extrême-pauvreté, dopée par l'inflation. En Corse, elle touche un habitant sur cinq ce qui rejoint hélas la moyenne nationale.


La précarité en Corse


On ne peut pas dire que la pécarité en Corse soit un sujet ignoré. Des associations s'en occupent avec beaucoup de passion. Lorsqu'on tape sur le net le terme de "précarité en Corse", apparaissent un nombre de rapports et d'organismes qui ont traité le sujet par dizaines. Et pourtant, elle grandit et touche désormais toutes les communes de notre île. Acteur incontournable de ce combat, le docteur Pernin est tous les fronts. Il intervient inlassablement pour dénoncer ce scandale social : « Le visage de la misère a changé, tout d’abord parce que maintenant, et cela fait un petit moment, les liens familiaux et sociaux se délitent pour beaucoup de raisons, or ils sont les deux premiers remparts contre la pauvreté. Quelqu’un qui n’a plus de famille et qui n’a pas de liens sociaux est tout nu devant la pauvreté, il est très fragilisé et en danger de mort.
Désormais, on voit des tas de gens qui sont touchés par la misère qu’on ne voyait pas avant, à commencer par les femmes, les familles avec des enfants, les personnes âgées ou encore les jeunes. Toutes les classes de la société sont maintenant touchées, et avec la crise des personnes qui étaient dans la moyenne vont tomber dans la pauvreté parce que les prix augmentent et pas leurs salaires. Ils vont être surpris, car ils ne sont pas préparés à cela. » Le docteur Pernin est membre de "Médecin du monde". Il est désormais responsable en Corse de la coordination inter-associative de lutte contre l’exclusion (CLE) qui regroupe 14 associations. Présents en Corse, ses militants le sont aussi dans le reste du monde comme en Ukraine. Il a à ses côtés Marie-France Andreozzi, nfirmière en psychiatrie à la retraite par ailleurs militante de"Per a Pace ", créée en 1992 durant la guerre en Bosnie. On trouve également Sarah Dugier, infirmière, de l’équipe mobile de précarité et de psychiatrie de l’Hôpital de Casteluccio.

Faire prendre conscience


Trop souvent la précarité en Corse n'est qu'un vulgaire argument politicien pour une fois encore se lamenter sur le sort réservé à notre île. La vérité est qu'elle est une conséquence d'un délitement des solidarités en tous genres et d'une dégradation au niveau planétaire des politiques économiques. Car, nous le constatons en Corse, si la précarité est en hausse, l'enrichissement d'une partie de la population aussi. Xavier Emmanuelli, secrétaire d'Etat sous Jacques Chirac et fondateur du SAMU social disait : "La pauvreté est structurelle, elle n'est pas dû au hasard". Elle doit être un problème politique majeur, là où actuellement elle est gérée par des associations et des structures médicales. Dans une micro société comme la nôtre, elle est la résultante des mutations de la société : l'isolement des personnes, les familles monoparentales, l'urbanisation au détriment des structures villageoises, l'égoïsme grandissant. Pourtant en Corse, grâce à des personnes comme le docteur Pernin, aux associations comme les Restos du Cœur, le Secours populaire, le Secours populaire, une première prise de conscience s'est opérée en 2017. La Corse a été la première région française à s'être dotée d'un plan de lutte contre la précarité et la pauvreté lors d'un vote de l'Assemblée de Corse le 30 mars de cette année-là

Aller plus loin


En novembre 2022 à l'initiative de la Collectivité de Corse, un portail intitulé Sulidarità a été mis en place. Il centralise toutes les aides et les dispositifs sociaux existant en Corse. Logement, soins, handicap, personnes âgées, emploi, jeunes, petite enfance, accès aux droits, toutes les catégories sont accessibles simplement. Seul problème : les plus précaires d'entre nous, et notamment les plus âgés, n'ont pas accès à l'internet. Il faut donc aider nos déshérités.
Sur le site "Je Veux Aider" on peut se proposer d’aider une association, une collectivité ou une organisation publique, de façon ponctuelle ou régulière, en physique ou à distance. Elle a été créée il y a 5 ans et compte désormais 460.000 bénévoles en France. En Corse, 44 missions sont actuellement proposées dans les secteurs de la solidarité et de l'insertion, de la protection de la nature, de l'éducation ou encore de la culture. Comme dans tous les combats, la solution n'est pas uniquement dans le recours à l'Etat mais dans l'investissement de tous. Car alors, en plus de l'aide effective, apparaît la dynamique de l'entraide et le bonheur des solidarités.

GXC
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