Il faut surtout réduire la pauvreté, les Restos du Coeur sont à la peine
En plus de l’aide réelle apportée aux plus démunis, l’effondrement de cette association représenterait une catas-trophe psychologique pour les habitants de la France les plus démunis. Dans un même temps, jamais autant de dividendes n’ont été versés aux ac
Il faut surtout réduire la pauvreté
Les Restos du Cœur sont à la peine. Face à la hausse vertigineuse des prix et à l’augmenta-tion du nombre de pauvres, il leur manque 35 millions de francs. En plus de l’aide réelle apportée aux plus démunis, l’effondrement de cette association représenterait une catas-trophe psychologique pour les habitants de la France les plus démunis. Dans un même temps, jamais autant de dividendes n’ont été versés aux actionnaires des grandes sociétés côtées en bourse.
Les Restos du cœur en chiffres
88 000 bénévoles se mobilisent pour organiser la collecte. Dans plus de 7 000 supermarchés dans toute la France, les Restos espèrent collecter 9000 tonnes de denrées alimentaires et de produits d’hygiène. 165 millions de repas seront distribués cette année. C’était 142 millions l’an dernier. Et 75 millions en 2006. Cette année les inscriptions aux Restos ont augmenté de 22 %. Cette année 87 000 tonnes de denrées ont été récoltées. Ils ont accueilli plus de 110 000 enfants de moins de trois ans, 16 % de plus en un an. Un peu plus d’un million de personnes ont fait appel aux Restos du Cœur soit 160 000 de plus en une année. Les moins de 25 ans constituent la moitié des bénéficiaires. Chez les 0 à 3 ans, ils sont 16 % de plus qu’il y a trois mois. Ce sont autant de signes d’une précarité qui, de façon insidieuse, ronge la société française. Pourquoi utiliser le qualificatif d’insidieux ? Parce que la misère reste relativement invisible en France. On parle beaucoup d’un immobilier qui se vend ou ne se vend pas. Mais le mal-logement accompagne la pauvreté. Désormais, des personnes qui ont un travail ne peuvent plus payer leurs loyers, l’électricité ou le chauffage.
Les aides publiques
Depuis 1987, l’Union européenne (UE) fournit une aide alimentaire aux Restos du Cœur. Aujourd’hui, un repas sur quatre est distribué par les Restos du Cœur provient d’un financement européen, via le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). En France quatre associations bénéficient du fonds européen et récupèrent les produits achetés : la Fédération française des banques alimentaires, le Secours populaire français, la Croix rouge française et les Restos du cœur. Ces associations auxquelles il faut ajouter le Secours catholique distribuent des denrées alimentaires à plus de cinq millions de personnes démunies en France. Les Restos du Cœur se sont inscrits dans plusieurs volets du plan France Relance et ont bénéficié à ce titre d’un soutien important de l’État dans plusieurs domaines : transition numérique de l’association, renouvellement de la flotte de véhicules, création de nouvelles activités, équipement pour les ateliers de cuisine…
Le cri d’alarme de Patrice Douret, le directeur bénévole des Restos
« On constate une augmentation de 12 % des personnes inscrites et accueillies depuis avril dernier. On compte aussi 15 % de familles supplémentaires. (… ) Ces chiffres nous inquiètent au plus haut point », a déclaré Patrice Douret. « Ce sont des personnes qui font face à une hausse importante des prix de produits essentiels comme les couches, les petits pots», explique-t-il. « On voit aussi de plus en plus de familles à la rue.» Il faut néanmoins prendre conscience que le combat est inégal : la pauvreté grandit en France. Le rapport de l’Observatoire des Inégalités note dans son rapport annuel : « Au-delà de la grande pauvreté, plus de cinq millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté à 50 % du niveau médian, soit 8 % de la population. La géographie de la pauvreté montre que les plus défavorisés habitent dans les grandes villes (36,5 %) ou à proximité dans des villes de banlieue (26,4 %). Notamment en raison de leur parc social important et de la proximité avec les bassins d’emploi… Un premier chiffre donne l’ampleur de la crise des inégalités en France : le pays compterait plus de 4,8 millions de pauvres, gagnant moins de 940 euros mensuels (soit 50 % du salaire médian). Près de 8 % de la population française vivrait donc sous ce seuil de pauvreté, et ce, pour les données 2020, soit avant la crise sanitaire et la crise de l’inflation qui a durement frappé les ménages les moins aisés.»
Les plus riches prospèrent
Ce constat est d’autant plus alarmant qu’à l’autre bout de l’échelle, les 1 % les plus riches, soit plus de 600 000 personnes, gagnent près de 7 200 euros par mois après impôts. L’écart est donc immense, puisque les 1 % les plus riches gagnent en France près de 8 fois plus que pratiquement 5 millions de pauvres. Ces écarts de revenus se lisent à toutes les échelles : les 0,1 % les plus riches, soit 63 000 personnes, gagnent chaque mois près de 17 500 euros nets, soit près de 10 fois plus que ce que gagnent la moitié des Français. En termes de catégorie sociale, même chose : les cadres gagnent ainsi chaque mois près de 2 500 euros nets de plus que les employés en moyenne. C’est pratiquement deux SMIC d’écart. Et plus inquiétant encore, dans son discours de rentrée, le président de la République n’a, à aucun moment parlé de pauvreté et de crise climatique qui devraient pourtant être déclarées « grandes causes nationales.»
GXC
Les Restos du Cœur sont à la peine. Face à la hausse vertigineuse des prix et à l’augmenta-tion du nombre de pauvres, il leur manque 35 millions de francs. En plus de l’aide réelle apportée aux plus démunis, l’effondrement de cette association représenterait une catas-trophe psychologique pour les habitants de la France les plus démunis. Dans un même temps, jamais autant de dividendes n’ont été versés aux actionnaires des grandes sociétés côtées en bourse.
Les Restos du cœur en chiffres
88 000 bénévoles se mobilisent pour organiser la collecte. Dans plus de 7 000 supermarchés dans toute la France, les Restos espèrent collecter 9000 tonnes de denrées alimentaires et de produits d’hygiène. 165 millions de repas seront distribués cette année. C’était 142 millions l’an dernier. Et 75 millions en 2006. Cette année les inscriptions aux Restos ont augmenté de 22 %. Cette année 87 000 tonnes de denrées ont été récoltées. Ils ont accueilli plus de 110 000 enfants de moins de trois ans, 16 % de plus en un an. Un peu plus d’un million de personnes ont fait appel aux Restos du Cœur soit 160 000 de plus en une année. Les moins de 25 ans constituent la moitié des bénéficiaires. Chez les 0 à 3 ans, ils sont 16 % de plus qu’il y a trois mois. Ce sont autant de signes d’une précarité qui, de façon insidieuse, ronge la société française. Pourquoi utiliser le qualificatif d’insidieux ? Parce que la misère reste relativement invisible en France. On parle beaucoup d’un immobilier qui se vend ou ne se vend pas. Mais le mal-logement accompagne la pauvreté. Désormais, des personnes qui ont un travail ne peuvent plus payer leurs loyers, l’électricité ou le chauffage.
Les aides publiques
Depuis 1987, l’Union européenne (UE) fournit une aide alimentaire aux Restos du Cœur. Aujourd’hui, un repas sur quatre est distribué par les Restos du Cœur provient d’un financement européen, via le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). En France quatre associations bénéficient du fonds européen et récupèrent les produits achetés : la Fédération française des banques alimentaires, le Secours populaire français, la Croix rouge française et les Restos du cœur. Ces associations auxquelles il faut ajouter le Secours catholique distribuent des denrées alimentaires à plus de cinq millions de personnes démunies en France. Les Restos du Cœur se sont inscrits dans plusieurs volets du plan France Relance et ont bénéficié à ce titre d’un soutien important de l’État dans plusieurs domaines : transition numérique de l’association, renouvellement de la flotte de véhicules, création de nouvelles activités, équipement pour les ateliers de cuisine…
Le cri d’alarme de Patrice Douret, le directeur bénévole des Restos
« On constate une augmentation de 12 % des personnes inscrites et accueillies depuis avril dernier. On compte aussi 15 % de familles supplémentaires. (… ) Ces chiffres nous inquiètent au plus haut point », a déclaré Patrice Douret. « Ce sont des personnes qui font face à une hausse importante des prix de produits essentiels comme les couches, les petits pots», explique-t-il. « On voit aussi de plus en plus de familles à la rue.» Il faut néanmoins prendre conscience que le combat est inégal : la pauvreté grandit en France. Le rapport de l’Observatoire des Inégalités note dans son rapport annuel : « Au-delà de la grande pauvreté, plus de cinq millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté à 50 % du niveau médian, soit 8 % de la population. La géographie de la pauvreté montre que les plus défavorisés habitent dans les grandes villes (36,5 %) ou à proximité dans des villes de banlieue (26,4 %). Notamment en raison de leur parc social important et de la proximité avec les bassins d’emploi… Un premier chiffre donne l’ampleur de la crise des inégalités en France : le pays compterait plus de 4,8 millions de pauvres, gagnant moins de 940 euros mensuels (soit 50 % du salaire médian). Près de 8 % de la population française vivrait donc sous ce seuil de pauvreté, et ce, pour les données 2020, soit avant la crise sanitaire et la crise de l’inflation qui a durement frappé les ménages les moins aisés.»
Les plus riches prospèrent
Ce constat est d’autant plus alarmant qu’à l’autre bout de l’échelle, les 1 % les plus riches, soit plus de 600 000 personnes, gagnent près de 7 200 euros par mois après impôts. L’écart est donc immense, puisque les 1 % les plus riches gagnent en France près de 8 fois plus que pratiquement 5 millions de pauvres. Ces écarts de revenus se lisent à toutes les échelles : les 0,1 % les plus riches, soit 63 000 personnes, gagnent chaque mois près de 17 500 euros nets, soit près de 10 fois plus que ce que gagnent la moitié des Français. En termes de catégorie sociale, même chose : les cadres gagnent ainsi chaque mois près de 2 500 euros nets de plus que les employés en moyenne. C’est pratiquement deux SMIC d’écart. Et plus inquiétant encore, dans son discours de rentrée, le président de la République n’a, à aucun moment parlé de pauvreté et de crise climatique qui devraient pourtant être déclarées « grandes causes nationales.»
GXC