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La bombe du problème migratoire

La question de l'immigration est en train de torpiller les politiques des différents pays européens.

La bombe du problème migratoire


La question de l’immigration est en train de torpiller les politiques des différents pays européens. Pas un qui puisse échapper à cette spirale infernale qui pourrit les rapports entre les partis et entre les citoyens. Un million d’immigrés parviennent chaque année à entrer en Europe. Ça n’est pas grand chose en soi pour un ensemble de 450 millions de personnes. Et pourtant c’est aujourd’hui le sujet premier qui divise.

Une pression de plus en plus forte


Faire comme si la question migratoire n’existait pas est parfaitement irresponsable. Non seulement elle est bel et bien présente dans l’esprit des Européens, mais elle ne peut que s’aggraver dans les années à venir compte tenu du changement climatique et de la hausse démographique en Afrique. C’est désormais une question qu’il faut prendre à bras le corps d’autant qu’elle apparaît comme une solution pour lutter contre le vieillissement inéluctable de la population européenne. Mais, qu’on le veuille ou non, le ressenti, l’affect sont désormais des composantes incontournables de prises de décision politique. Or le sentiment d’invasion est en train de porter sur le trône les partis populistes d’extrême-droite. Il grandit jusque dans les rangs de la gauche puisque selon un récent sondage la moitié des sondés se réclamant des Insoumis estimaient « qu’il y avait trop d’immigrés » tandis que les Verts sont également divisés.

Le chiffre incontournable des élections


Un sondage vaut ce qu’il vaut, mais c’est un indicateur dont il faut tenir compte. Ils ne représentent que l’ombre de valeurs, mais qui peut nier qu’aujourd’hui un vent mauvais souffle sur l’Europe. Le 29 août dernier, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités appelait dans le quotidien Le Monde à sortir de « l’ivresse des sondage » et titrait sa tribune « le pourcentage de ceux qui estiment qu’il y a “trop” d’immigrés est en forte baisse depuis plusieurs années ». Et pour étayer sa thèse, il ne craignait pas de s’appuyer justement sur des sondages. Néanmoins, il est un sondage à taille réelle qui donne un autre ton : les élections qui voient l’extrême-droite progresser régulièrement jusqu’à menacer d’emporter en 2027 la présidentielle. Il ne fait aucun doute que la question migratoire est devenue au fil des ans le principal carburant du RN, de Zemmour et Dupont-Aignant. Le nier revient à s’aveugler.

Une loi sur l’immigration ?


LFI a raison quand il dénonce « l’immigration choisie » la qualifiant « d’opération de pillage de la matière grise ». L’un des facteurs de l’immigration est la misère causée par le non-développement des pays africains. On peut gloser à l’infini sur les raisons de ce non-développement. L’important est de permettre aux « sachants » de rester dans leur pays pour lui faire profiter de son savoir. Il n’en reste pas moins que l’immigration massive n’est désormais plus acceptée par les Français, et ce, de façon massive.
À la question : « Faut-il arrêter l’immigration extra- européenne en France ? », ils sont 64 des Français, toutes tendances politiques et catégories sociales, à répondre oui. Dans le détail, 66 % des hommes y sont favorables, contre 63 % des femmes interrogées. Il existe toutefois des disparités plus importantes au sein des classes d’âge observées. Si les 18-24 ans ne sont favorables à la question qu’à 52 %, la position des 50-64 ans est en revanche plus tranchée avec 75 % d’avis favorables. Et la gauche n’est pas la dernière à penser ainsi. Plus de 50 % des électeurs de gauche estiment que les immigrés sont trop aidés par l’État et posent des problèmes de sécurité ! Et entre 40 et 50 % y voient même une menace culturelle !

Préserver les émigrés installés


La problématique est donc double : intégrer les immigrés présents sur le sol national, qui y font leur vie et qui y travaillent. Il serait donc souhaitable que celles et ceux qui sont dans cette situation sans posséder de papiers soient régularisés. Ils sont souvent là depuis des années et ont démontré leur volonté de devenir français. Il est toutefois nécessaire de rétablir des frontières au sein de l’Europe serait-ce pour casser le trafic épouvantable des mafias qui opèrent au grand jour.
La division des pays européens a démontré l’inanité des politiques nationalistes. Aujourd’hui Meloni se trouve aux prises avec ses « camarades » hongrois, polonais qui refusent d’accueillir les migrants qui ont réussi à débarquer en Italie. Néanmoins, ne nous leurrons pas : on n’arrête pas le désespoir. Et qui prendrait le risque de tirer aux canons sur les hordes de misérables qui cherchent le bien-être dans les pays riches ? Les solutions au phénomène migratoire sont donc appelées à être empiriques et vraisemblablement peu efficaces aux yeux de citoyens qui recherchent un bouc émissaire à leurs angoisses.

GXC
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