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Insecte publics n° 1

La star de cet automne et le plus grand fléau des loueurs

Insecte public n°1


Après voir affolé les réseaux sociaux, elles sont devenues la star de cet automne et le plus grand fléau des loueurs. Le futur costume d’Halloween à être en vedette pourrait être celui d’une punaise de lit. La psychose autour de cet insecte ne doit pas faire oublier que les infestations ont progressé depuis le début des années 1990 dans la plupart des pays développés.

Fléau mondial

D’après un rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation), pas moins de 11 % des Français ont déjà vu leur foyer infesté par la présence des punaises de lit. Cinq régions sont particulièrement touchées : l’Île-de-France, le Limousin, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Alsace et la Corse. Les punaises de lits ré-émergent en Corse depuis une dizaine d’années et impactent les établissements touristiques (refuges du GR, hôtels, gites, transports collectifs). Elles touchent toutes les catégories d’hébergement. L’infestation est difficile à mesurer, mais les spécialistes se réfèrent à la croissance d’activité des sociétés de désinsectisation et de détection canine : 889 000 interventions en 2020, 1,1 million en 2022. La punaise de lit (Cimex lectularius) est un parasite qui s’en prend aux humains et qui connaît un certain essor dans les villes du monde entier. Toutes les grandes villes sont touchées, New York, Hong Kong, Paris…. Les déplacements dans le monde ont augmenté ces dernières décennies, ce qui permet aux punaises de lit de se propager à travers le globe et de trouver de nouveaux hôtes tous les jours. Par la suite, les populations de punaises de lit ont largement garni leurs rangs durant ce temps-là, et beaucoup d’entre elles résistent désormais sans mal à une multitude de pesticides du marché. En effet, les punaises de lits ont été bien contrôlées pendant le XXe siècle grâce à l’utilisation des insecticides de synthèse, associée à l’amélioration des conditions de vie dans les habitats.

Impact sanitaire et économique

Contrairement à d’autres insectes hématophages, les punaises de lit ne transmettent pas de maladie à l’homme, mais sont responsables de nuisances parfois insupportables. Elles sont source de troubles psychologiques phobiques variés et traumatiques (isolement social, troubles du sommeil, fatigue, irritabilité, perte de confiance en soi). Une anémie est également possible en cas d'infestation sévère. Elles sont principalement connues pour les atteintes dermatologiques et allergiques qu'elles occasionnent allant de la simple piqûre à des manifestations généralisées pouvant s'apparenter à une urticaire. Des œdèmes de Quincke ont également été décrits. Les punaises de lit constituent aussi un problème économique. Selon l'Anses, s'attaquer à la désinfestation d'un lieu sinon à lutter contre la présence des insectes coûte en moyenne 230 millions d'euros par an, si l'on prend en compte la période de 2017 à 2022, et ce rien qu'en France. En 2019, le coût sanitaire a représenté 83 millions d’euros pour les Français, dont 79 millions d’euros associés à une baisse de la qualité de vie, aux troubles du sommeil et aux impacts sur la santé mentale, 1 million d’euros liés aux arrêts de travail et 3 millions d’euros environ au titre des soins physiques. Seuls des professionnels, disposant d'un certificat Certibiocide, peuvent éradiquer les punaises de lit. C’est une formation spécifique dispensée par les organismes de formation de la CS3D et signataires de la charte STOP PUNAISES du ministère de la Ville et du Logement. Une solution qui a un prix, près de 900 euros en moyenne.

Prévenir l’infestation

La punaise de lit est visible à l'œil nu. Elle est de forme ovale et est généralement de couleur brune (marron foncé) ou un peu rouge après s'être nourri de sang. Elle ne saute pas et ne vole pas. Une fois à l'âge adulte, la punaise de lit mesure entre 4 et 7 mm (équivalent à la taille d'un pépin de pomme). Les punaises de lit peuvent pondre jusqu'à 500 œufs par jour. Durant un repas, les punaises peuvent absorber six fois leur poids en sang. Face à cette problématique, le service public a publié des recommandations afin de prévenir tout risque d'infestation. Il recommande notamment de ne pas ouvrir immédiatement ses bagages sur le lieu de vacances et de vérifier la présence éventuelle des punaises sur place. Et dans le cas où l'on est victime de ces insectes, les traitements non chimiques, à base de chaleur sèche, sinon la congélation sont des solutions à privilégier.

Maria Mariana
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