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Est de l'Europe , Moyen-Orient : La Nativité

La Nativité se fête aussi le 6, le 7 ou le 19 janvier
Est de l’Europe, Moyen-Orient : la Nativité se fête aussi le 6, le 7 ou le 19 janvier !

Aucun des quatre évangéliste ne précise quel jour Jésus-Christ a été mis au monde. Cela se traduit par le fait qu’en Europe et au Moyen-Orient, de nombreux chrétiens ne célèbrent pas la Nativité notre 25 décembre.


La Nativité (naissance de Jésus-Christ) n’a été officiellement célébrée qu’à partir de l’an 354. Avant cette date, certains chrétiens célébraient à la fois l’lncarnation (fait que Dieu se soit incarné en un homme, Jésus-Christ) et l’Épiphanie (révélation de la divinité de Jésus-Christ). Trois papes (Télesphore, Marc, Libère) ont contribué à l’instauration de la célébration de la Nativité, de ce que nous appelons Noël. Télesphore, pape de 125à 138, aurait institué la messe de minuit. Cependant, la Nativité n’était pas forcément célébrée dans la nuit du 24 au 25 décembre. Elle l’était le 6 janvier, le 28 mars ou même le 18 avril. C’est le pape Marc qui, à la fois initiateur et rédacteur du premier calendrier des célébrations chrétiennes, a clairement énoncé que la date de la Nativité était le 25 décembre. Mais la brièveté de son pontificat (janvier-octobre 336) ne lui a pas laissé le temps d’officialiser cette date. Il a fallu que passent deux décennies pour que la naissance de Jésus-Christ soit célébrée par un pape le 25 décembre. Cela intervint en 354 durant le pontificat du pape Libère (352 à 366). Cela, eut lieu dans la première basilique Saint-Pierre qui avait été inaugurée quelques années auparavant.

Deux calendriers

Cependant, aujourd’hui, tous les chrétiens ne célèbrent pas la Nativité notre 25 décembre. Cette disparité ne doit rien à un différent théologique. Elle découle de la référence des uns uns au calendrier julien, des autres au calendrier grégorien. Le calendrier julien a été instauré en 45 av. J.-C par Jules César après qu’un astronome renommé, Sosigène d'Alexandrie, ait élaboré la réforme suivante du calendrier romain : ajout d’un jour supplémentaire tous les quatre ans (instauration de l’année bissextile) pour qu’avec une durée moyenne de 365,25 jours, la durée de l’année calendaire soit quasiment identique à celle de l’année solaire. Mais subsistait un décalage qui aboutissait à un retard de trois jours tous les quatre cents ans. En 1582, le calendrier julien accusant alors un retard de dix jours sur l’année solaire, le pape Grégoire XIII a fait en sorte qu’il soit définitivement mis fin à cette situation. En effet, s’appuyant sur les travaux de l’astronome Luigi Giglio, il a imposé un nouveau calendrier, le grégorien, qui sautant onze jours pour combler le retard pris, instaurant que l’année aurait une durée moyenne de 365,2425 jours et modifiant légèrement la programmation des années bissextile, assurait que le temps qui passe calendaire resterait toujours quasiment identique au temps qui passe solaire.

Rien n’est jamais simple

Ayant adopté le calendrier grégorien, l’Église apostoliques romaine, les trois principales églises de la Réforme protestante et certaines communautés orthodoxes commémorent la naissance de Jésus-Christ le 25 décembre (Noël). Se référant encore au calendrier julien, plusieurs communautés de chrétiens d'Orient, notamment les coptes d’Égypte et les syriaques en Syrie, ainsi que certaines communautés orthodoxes (plupart des monastères du Mont Athos en Grèce, patriarcats de Moscou, de Géorgie, de Serbie et de Jérusalem), célèbrent la Nativité le 7 janvier. Cependant, rien n’est jamais simple. Ayant opté pour le calendrier grégorien mais étant fidèles à un usage ancien, la plupart des chrétiens arméniens commémorent le même jour, le 6 janvier, la Nativité et l’Épiphanie, en célébrant la Théophanie (manifestation de Dieu). Et car moins simple que pas simple relève du possible, le Patriarcat arménien de Jérusalem resté fidèle au calendrier julien (désormais en décalage de treize jours avec le grégorien), célèbre la Théophanie le 19 janvier. Tout cela étant écrit et espérant avoir été compréhensible, vi pregu, cari lettori, un felice Natale. Inde noi, u 25 di dicembre !


Alexandra Sereni
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