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" Les p'tits bidules ", une librairie pour enfants et ados

Le centre-ville Bastia s’est enrichi depuis peu d’une troisième librairie. Un renouveau, une renaissance du livre.

« Les p’tits bidules »

Une libraire pour enfants et ados


Le centre-ville Bastia s’est enrichi depuis peu d’une troisième librairie. Un renouveau, une renaissance du livre. Il y a longtemps n’existait sur l’artère principale que « Papi ». Et puis « Alma » a succédé à « Album. Et puis « les p’tits bidules sont venus s’ajouter à la liste. Spécificité de la nouvelle arrivée s’adresser aux jeunes de 0 à quinze ans.



L’endroit qui a succédé à un marchand de chaussures n’échappe pas aux regards. Il est beau. Aéré. Accueillant sur une belle superficie. On s’y promène à l’aise. Avec des temps pour la découverte et des temps pour des retrouvailles. Beaucoup de couleurs. Beaucoup de gaité dans les stances dédiées aux différentes classes d’âges. Aux différentes appétences. Dans ces rangées de livres on respire, on s’oxygène. Lire n’est-ce pas vivre. N’est-ce pas vivre. N’est ce pas imaginer. N’est-ce pas être tout simplement.

De gauche à droite en cheminant le prologue littéraire est voué aux parutions des éditeurs corses et à des ouvrages traduits de la langue italienne. Au milieu de la salle un cerf ou quelque cervidé du Grand Nord souffle l’hiver. Au printemps un autre personnage le remplacera. Autour du pilier central du magasin on est séduit par des livres illustrés pour bambins. Si l’on relève la tête en direction de la droite voici un panel de pop-up, ces livres des merveilles qui proposent des séquences en relief plus étonnantes et palpitantes les unes que les autres. La crèmes des illustrations jeunesse s’invite ensuite à la ronde et on ne sait plus où fixer les yeux.

A signaler des albums au format poche, toujours avantageux en ces moments où il faut se serrer la ceinture. Puis on peut se pencher sur une rubrique « Documentaire » ouverte sur toutes les problématiques historiques et actuelles. Plus loin des manga et du parascolaire avec dicos et mémos pour que l’école soit plus réjouissante, plus alléchante. Viennent les sections des grands classiques, des romans pour les 8 – 10 ans et des livres qui aident les enfants dyslexiques. Pour les 12 – 16 ans on a le choix entre policiers, SF, des récits de vie. Enfin un must de jeux, de loisirs créatifs axé sur des activités manuelles, des puzzles, des origamis.

Un espace telles une île au trésor.

Michèle Acquaviva-Pache


ENTRETIEN AVEC Valérie Morel


Pourquoi avez-vous fait le choix du livre jeunesse ?
Avec Jean Christophe Tillier nous avons été pendant vingt ans commerciaux dans les éditions jeunesse. C’est là notre environnement naturel et la part de marché que nous connaissons le mieux.

Comme commerciaux du livre jeunesse en quoi consistait votre rôle ?
Nous allions présenter les dernières nouveautés des éditeurs jeune public. Nous couvrions le Grand Est. Ici, à Bastia notre clientèle recherche les classiques du genre, la beauté des illustrations, les beaux livres. Nous remarquons qu’elle voyage beaucoup, qu’elle est curieuse et que les grands -parents aiment transmettre.

Comment devient-on libraire ?
A l’université il existe un DUT des métiers du livre en trois ans. Il y a aussi un BUT (Brevet Universitaire de technologie) et une licence « Editions et Librairie ». Cette formation où les places sont limitées est en particulier dispensée à Paris, Aix-en-Provence, Mulhouse, Bordeaux. Ces diplômes ne sont pas obligatoires mais tenir une librairie est complexe. Il ne suffit pas d’aimer lire, il ne faut pas négliger la partie commerciale de cette activité.

Avec quelles maisons d’édition travaillez-vous L
On entretient des relations avec une soixantaine d’éditeurs. « Gallimard », « L’’école des loisirs , « Auzou » bien sûr ! Avec également des éditeurs qui ont un catalogue plus restreint. Ainsi « Passepartout », « Cocotte », « Alice », « Les grandes personnes »… Ces « petits éditeurs » qui ont souvent une petite production, il nous semble important de leur donner une lisibilité. En tant que libraires et dernier maillon de la chaîne du livre on se doit des les mettre en valeur. Chez eux nos clients peuvent trouver des pépites.


Vous voulez aller sur le terrain, toucher les écoles, les bibliothèques. Quelles sont vos propositions ?
« Les p’tits bidules » ne sont ouverts que depuis novembre donc tout n’est pas en place. Pour aller hors de la ville dans des écoles plus éloignées nous avons une 2 Cv à nos couleurs. Quant au travail avec les classes il se fait par l’intermédiaire des enseignants et grâce aux projets que nous pouvons monter avec eux, par exemple, pour faire venir des auteurs. D’ailleurs ceux-ci se déplacent principalement quand il y a à la clé une activité d’atelier avec les enfants.


Les plus grands succès dans votre librairie pour les tout petits ?
« Comptines et berceuses corses » paru chez « Didier Jeunesse » avec le concours d’Anna Rocchi. « Chansons d’animaux », un livre musical aux éditions « Gründ », illustré par Marta Sorte.


Pour les plus grands ?
« La baguette de Youpi » de Roel Seiddell, un auteur belge. « Renard et petit Georges », une série d’albums par Thibault Prugne chez « Margot ». « Le grand chêne » qui conte le cycle de la vie par Daniele Chnheiser, illustré par Héloïse Solt, chez « Gründ ». Pour les 8 – 12 ans et plus arrive en tête une série, « Mortelle Adèle » d’Antoine Dole, sous le pseudonyme de Mr. Tan. Ces albums plaisent à cause de l’impertinence de l’héroïne, de son refus de se soumettre à l’autorité. Les lecteurs se régalement car ils aiment la récalcitrante. « Mortelle Adèle » est édité par « Bayard jeunesse ».

On dit que les romans pour ados marchent bien. Le vérifiez-vous ?
Oui. Nous avons dans notre librairie des adolescents qui sont de gros lecteurs. Ils plébiscitent les romans de style fantasy, les histoires de dragons, la science-fiction, les dystopies mais également des thèmes plus légers.


Les goûts de adolescentes sont-ils très différents de ceux des adolescents ?
Les filles lisent de tout. Elles sont plus ouvertes dans leurs choix que les garçons. Ceux-ci ne veulent pas entendre parler des histoires de licornes, de choses sentimentales ou de récits de vie… Beaucoup de parents qui viennent dans la librairie avec leurs ados souhaitent qu’ils lisent autre chose que des manga sans toutefois qu’ils abordent des thèmes trop austères.


Lisez-vous tout ce que vous vendez ?
On aimerait bien, seulement on manque de temps. On lit tout ce qui relève de la petite enfance, les albums, ainsi que des romans. Et puis on s’appuie sur les grands classiques jeunesse : les livres de Michaël Morpugo, Mickaël Brun-Arnaud, Roald Dahl, Lucy Maud Montgomery et son ouvrage très solaire, « Anne de Green Gables ».


Avez-vous été aidé lors de votre installation ?
Par la collectivité de Corse, par la mairie de Bastia dans notre recherche de local.


Quels sont vos contacts avec les auteurs corses ?
On est surtout en liaison avec les éditeurs d’ici.

Propos recueillis par M.A-P
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