Aidants, un rôle à plein temps
C'était une annonce de la fin de l'année dernière qui était apparue dans la concertation sur le grand âge et le handicap.
Il y a un an, en octobre 2019, les parlementaires avaient validé la création d’un congé rémunéré pour les aidants. C’est chose faite.
Le 1er octobre, le congé indemnisé pour les aidants a été inscrit au Journal officiel. Une aide d’autant plus nécessaire que le confinement et le contexte sanitaire ont mis au jour la solitude et les situations d’équilibristes du quotidien de ces huit et onze millions d’aidants qui soutiennent un proche âgé, handicapé ou malade.
Congé aidant, indemnisé
Le congé indemnisé pour les aidants salariés, indépendants ou inscrits au chômage est créé. Il peut durer jusqu'à trois mois consécutifs, renouvelables jusqu'à un an sur l'ensemble de la carrière.
Par ailleurs, ce congé pourra être réparti comme le souhaite l'aidant(e), avec une durée cumulable maximale de trois mois. Le nombre de renouvellements autorisés, les conditions et délais d'information sont déterminés par convention ou accord collectif d'entreprise ou de branche. Les aidants salariés du secteur privé ou public, indépendants ou inscrits au chômage, peuvent formuler une demande de congé de proche aidant rémunéré, aussi nommée Allocation journalière du proche aidant (AJPA).
L'employeur ne pourra pas la refuser si l'aidant(e) y a droit. Le congé aidant sera rémunéré à hauteur de 43,83 euros par jour, pour une personne en couple, et à 52,08 euros pour un(e) aidant(e) seul(e). Ce congé est payé par les Caisses d'allocation familiale, ou les caisses de la mutualité sociale agricole pour les agriculteurs. En tant que revenu de remplacement, ce congé est imposé et soumis à la CSG-CRDS.
Autre précision de la CAF, il n’est pas cumulable avec une autre allocation et sera comptabilisé dans le calcul de la retraite de ces aidants salariés. Pour que l’aidant puisse en bénéficier, il faut remplir des formulaires et obtenir des autorisations de l’employeur. Il faut aussi que la personne aidée justifie d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %, et/ou qu’elle bénéficie de l’allocation personnalisée d’autonomie. Ces critères d’éligibilité excluent les personnes qui souffrent de maladies chroniques, par exemple.
Invisibles aidants
Aujourd’hui, selon les chiffres avancés par le gouvernement, il y aurait entre huit et onze millions d’aidants en France. Parmi eux, quatre à cinq millions sont salariés. Compte tenu du vieillissement de la population, le nombre d’aidants actifs va également progresser. Ils sont difficiles à dénombrer, car ils ne se déclarent pas nécessairement.
Comme les jeunes qui assurent la tâche d’auxiliaire de vie de leurs parents, sans jamais penser à se déclarer comme aidants. C'est un sujet délicat, intime, social et politique. 63 % des aidants n'ont pas conscience qu'ils le sont, selon un sondage réalisé en France, en 2017, par la fondation APRIL. En Corse, les aidants seraient plusieurs milliers, sans qu’il soit réellement possible de les chiffrer. Ils s’occupent de parents âgés, de personnes handicapées ou souffrant de maladies chroniques.
Accompagner les aidants
Conscients de leur rôle indispensable dans le système de santé qui ne peut pas absorber toutes les problématiques, les communes et structures de tout bord multiplient les projets pour prévenir la perte d’autonomie.
En juin, la Collectivité de Corse avait ainsi lancé un appel à projets visant à accompagner et soutenir « des proches aidants sur l’ensemble du territoire insulaire ». Douze porteurs de projets ont été retenus, soit un total de 41 actions, 231 ateliers collectifs et 330 prises en charge individuelles. Le tout pour une enveloppe globale de 100 000 euros.
Ces actions seront proposées en présentiel sur 12 territoires de proximité, englobant 24 communes différentes. Certaines des actions collectives seront accessibles par visioconférence pour permettre à des usagers résidant sur d’autres territoires d’y participer. Parmi les douze projets retenus, on trouve de l’art-thérapie, de la sophrologie, de la musicothérapie, une émission de radio « Les aidants parlent aux aidants », une chorale aidants-aidés, des ateliers Yoga du rire, de la téléconsultation individualisée de soutien et des conférences à distance.
Tous ces projets visent à accompagner les aidants dans leur parcours. Sans oublier une information sur les aides sociales notamment en termes de répit pour les proches. Souffler pour mieux aider.
Maria Mariana
Le 1er octobre, le congé indemnisé pour les aidants a été inscrit au Journal officiel. Une aide d’autant plus nécessaire que le confinement et le contexte sanitaire ont mis au jour la solitude et les situations d’équilibristes du quotidien de ces huit et onze millions d’aidants qui soutiennent un proche âgé, handicapé ou malade.
Congé aidant, indemnisé
Le congé indemnisé pour les aidants salariés, indépendants ou inscrits au chômage est créé. Il peut durer jusqu'à trois mois consécutifs, renouvelables jusqu'à un an sur l'ensemble de la carrière.
Par ailleurs, ce congé pourra être réparti comme le souhaite l'aidant(e), avec une durée cumulable maximale de trois mois. Le nombre de renouvellements autorisés, les conditions et délais d'information sont déterminés par convention ou accord collectif d'entreprise ou de branche. Les aidants salariés du secteur privé ou public, indépendants ou inscrits au chômage, peuvent formuler une demande de congé de proche aidant rémunéré, aussi nommée Allocation journalière du proche aidant (AJPA).
L'employeur ne pourra pas la refuser si l'aidant(e) y a droit. Le congé aidant sera rémunéré à hauteur de 43,83 euros par jour, pour une personne en couple, et à 52,08 euros pour un(e) aidant(e) seul(e). Ce congé est payé par les Caisses d'allocation familiale, ou les caisses de la mutualité sociale agricole pour les agriculteurs. En tant que revenu de remplacement, ce congé est imposé et soumis à la CSG-CRDS.
Autre précision de la CAF, il n’est pas cumulable avec une autre allocation et sera comptabilisé dans le calcul de la retraite de ces aidants salariés. Pour que l’aidant puisse en bénéficier, il faut remplir des formulaires et obtenir des autorisations de l’employeur. Il faut aussi que la personne aidée justifie d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %, et/ou qu’elle bénéficie de l’allocation personnalisée d’autonomie. Ces critères d’éligibilité excluent les personnes qui souffrent de maladies chroniques, par exemple.
Invisibles aidants
Aujourd’hui, selon les chiffres avancés par le gouvernement, il y aurait entre huit et onze millions d’aidants en France. Parmi eux, quatre à cinq millions sont salariés. Compte tenu du vieillissement de la population, le nombre d’aidants actifs va également progresser. Ils sont difficiles à dénombrer, car ils ne se déclarent pas nécessairement.
Comme les jeunes qui assurent la tâche d’auxiliaire de vie de leurs parents, sans jamais penser à se déclarer comme aidants. C'est un sujet délicat, intime, social et politique. 63 % des aidants n'ont pas conscience qu'ils le sont, selon un sondage réalisé en France, en 2017, par la fondation APRIL. En Corse, les aidants seraient plusieurs milliers, sans qu’il soit réellement possible de les chiffrer. Ils s’occupent de parents âgés, de personnes handicapées ou souffrant de maladies chroniques.
Accompagner les aidants
Conscients de leur rôle indispensable dans le système de santé qui ne peut pas absorber toutes les problématiques, les communes et structures de tout bord multiplient les projets pour prévenir la perte d’autonomie.
En juin, la Collectivité de Corse avait ainsi lancé un appel à projets visant à accompagner et soutenir « des proches aidants sur l’ensemble du territoire insulaire ». Douze porteurs de projets ont été retenus, soit un total de 41 actions, 231 ateliers collectifs et 330 prises en charge individuelles. Le tout pour une enveloppe globale de 100 000 euros.
Ces actions seront proposées en présentiel sur 12 territoires de proximité, englobant 24 communes différentes. Certaines des actions collectives seront accessibles par visioconférence pour permettre à des usagers résidant sur d’autres territoires d’y participer. Parmi les douze projets retenus, on trouve de l’art-thérapie, de la sophrologie, de la musicothérapie, une émission de radio « Les aidants parlent aux aidants », une chorale aidants-aidés, des ateliers Yoga du rire, de la téléconsultation individualisée de soutien et des conférences à distance.
Tous ces projets visent à accompagner les aidants dans leur parcours. Sans oublier une information sur les aides sociales notamment en termes de répit pour les proches. Souffler pour mieux aider.
Maria Mariana