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Deuxième confinement : un sinistre " Monde d'après " en perspective

La deuxième vague Covid-19 submerge de nombreux pays.
Deuxième confinement : un sinistre « Monde d’après » en perspective
La deuxième vague Covid-19 submerge de nombreuses pays. L’économie et la vie sociale de la France sont impactées et affectées.
L’insularité qui ne préserve pas la Corse de la maladie, ne la protège pas non plus du risque d’hécatombe économique et de catastrophe sociale.


Dans le cadre du nouveau confinement, les commerces d’habillement, les librairies, les papeteries, les boutiques des fleuristes, les salons de coiffures, les parfumeries et bien d’autres, ne sont pas reconnus comme essentiels. Ce qui leur vaut de devoir rester fermés.
Par contre, la grande distribution et les plate-forme de commerce en ligne ont le droit de continuer à vendre et livrer des jeans, des pulls, des chaussures, des livres, des cahiers, des peignes, des produits colorants, du gel coiffant et des parfums. Le nouveau confinement rend aussi impossible de consommer seul un steak-frites ou une boisson à la terrasse d’un restaurant ou d’un bar, mais il reste permis de déjeuner dans une cantine scolaire ou un restaurant d’entreprise en compagnie de centaines d’élèves ou de collègues.

Par ailleurs, bien que les gestes barrières et les flux puissent y être aisément gérés, les décideurs du nouveau confinement affirment que se rendre dans les petites boutiques fait courir un risques élevé de contracter le virus, mais ne s’alarment pas des files d’attente aux caisses des hypermarchés.
Ils affirment même que fréquenter l’hypermarché reste autorisé du fait qu’aucun cluster n’a eu pour origine la queue-leu-leu des pousseurs de caddies.
Ces interdictions et ces autorisations ne représentant en rien des garanties d’endiguement de la deuxième vague Covid 19.


En revanche, elles sont constitutives d’un risque élevé d’hécatombe économique et de catastrophe sociale qui menace autant l’Hexagone que notre île. Des dizaines de milliers de boutique, de bars et de restaurants sont en passe de ne plus jamais rouvrir. Des centaines de milliers d’employeurs et de salariés sont menacés de n’avoir plus comme perspective que de pousser les portes des agences Pôle Emploi. Des avenues, des boulevards et des rues de centre-ville pourraient bien devenir des artères sans vie et sans âme. Et d’autres activités ou sources de revenus sont elles aussi sous la menace. En effet, si ces fermetures et ces pertes d’emplois se produisent, bien des commerces alimentaires et des prestataires de services de proximité perdront une grande partie de leur clientèle.

Confronté à une levée de boucliers qui a été relayé par les maires, le gouvernement a un peu lâché de lest en ordonnant la fermeture de rayons « non-essentiels » dans les espaces de vente de la grande distribution. Cette décision relève à la fois du dérisoire et de la mystification. En effet et par exemple, qu’une grande surface ne puisse pas vendre de livres durant le confinement ne rendra pas à la librairie voisine son chiffre d’affaire. Quant au commerce en ligne, il pourra poursuivre sans entrave son activité.

Subjectivité, injustice, incompétence et pire encore

Des voix font observer que la notion de « commerce essentiel » brandie par les autorités est subjective. Ce n’est pas faux. Les grandes enseignes du bricolage accueillent le public alors que les librairies et les fleuristes doivent garder leurs rideaux de fer fermés. Pouvoir acheter un marteau pour taper comme un sourd sur un clou ou avoir la possibilité d’acquérir cinq kilos de peinture pour repeindre un plafond n’est certainement pas plus essentiel que d’offrir un livre ou offrir du parfum.

D’autres voix crient à l’injustice. Ce qui est plutôt vrai. Alors que les commerces et les services de proximité ou de centre-ville ont consenti d’importants efforts financiers pour préserver de la maladie leurs clientèles et leurs personnels, la grande distribution ne fait souvent pas même semblant de désinfecter ses caddies, d’imposer l’usage de gel hydroalcoolique à l’entrée de ses surfaces de vente, d’imposer un minimum de distanciation physique, d’empêcher que l’on manipule les marchandises.

Il est aussi des voix qui mettent en cause l’incompétence des gouvernants
. Comment ne pas leur donner raison ? La Covid-19 n’est ni une snobinarde, ni grande coquette, ni une érudite, ni une bobo, ni une gastronome. Elle n’évite pas les rayons Bricolage et les hypermarchés. Elle ne recherche pas le contact des flacons Guerlain chez le parfumeur. Elle ne fait pas le forcing pour se glisser entre les livre chez le libraire. Elle n’adore pas particulièrement faire du shopping dans les rues piétonnes. Invoquer la subjectivité, l’injustice ou l’incompétence, cela se tient.

Mais le nouveau confinement est aussi une démarche impitoyable
. En effet, en interdisant de travailler aux petites et moyennes entreprises des secteurs du commerce, du service, de la restauration et du débit de boissons, les mesures prises font le bonheur des multinationales du commerce en ligne, de la grande distribution et de la restauration qui privilégient des technologies au service des puissants et tout ce qui fait la fortune des grands actionnaires et des spéculateurs (division internationale du travail, productivisme et consumérisme dévoreurs des ressources de la planète, exploitation des salariés, délocalisations, superprofits).

Durant le premier confinement, il était évoqué l’émergence possible d’un « Monde d’après ». Cela vient.
Mais ce « Monde d’après » qui se dessine dans les domaines économiques et social, n’est ni celui de la proximité et des circuits courts, ni celui de la solidarité et de la réduction des inégalités, ni celui de respect de la cohésion sociale, de l’individu et de l’environnement.
La Covid 19 n’est pas qu’un menace pour la santé, elle est aussi une alliée objective de Big Brother et de la Grande fortune.
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