L'attente partout, encore et toujours
Donald trump a été élu haut la main. Ses électeurs attendent et espèrent.
L’attente partout, encore et toujours
Donald Trump a été élu haut la main. Ses électeurs attendent et espèrent. Le monde attend et ne sait à quel saint se vouer. L’Ukraine est figée dans l’attente du général Hiver et des décisions de l’Empereur américain. Ce dernier est un climatosceptique. Alors que le dérèglement climatique provoque catastrophe sur catastrophe, les dirigeants hésitent, procrastinent et agissent en sens contraire de ce qu’il faudrait faire. L’humanité avant pendant que le temps passe avec son cortège de désillusions, d’espérances hésitantes et d’immenses inquiétudes.
Trump empereur du monde occidental
Donald Trump peut s’enorgueillir d’avoir réussi un coup d’éclat. Alors que la presse le donnait grand perdant à cause de sa grossièreté, de son imprévisibilité, ce vieillard de soixante-dix-huit a surfé sur la vague populaire avec une énergie qu’on souhaiterait à tous les quinquagénaires. Son élection, il l’a remporté quand l’oreille en sang il s’est relevé le point tendu en hurlant « fight, fight, fight ». La photo rappelait les soldats américains plantant la bannière étoilée à Iwo Jima durant la guerre du Pacifique. Elle portait en elle une sorte de cousinage avec Sylvester Stallone dans le formidable film narrant la vie de Jimmy Hoffa et entraînant ses hommes au cri de « Fist, fist » le poing tendu. Trump a gagné par les pays occidentaux sont en proie au doute et ont besoin d’homme d’âge mûr aux allures de gagnants. Autant dire que dans ce registre, la gauche a peu de chance de l’emporter même si en France, Mélenchon joue également dans ce registre. Trump n’a rien à faire d’une Europe qu’il ne connaît pas. Il laisse ce territoire à ses avatars, les Meloni ou encore les Orban. Lui, ce qui l’intéresse c’est de maîtriser le dragon chinois et de préserver son territoire. Il a promis la paix en Ukraine en une journée. Cela prendra vraisemblablement un peu plus de temps, mais il va vraisemblablement obliger l’Ukraine à concéder aux Russes le Dombass et la Crimée et l’exclure de toute entrée dans l’OTAN. Cela suffira-t-il à la Russie pour se tenir à l’intérieur de ses frontières et ne pas chercher à récréer l’Empire d’autrefois ? Nous sommes dans l’attente.
Au Moyen-Orient on attend aussi
Netanyahou en grande difficulté judiciaire dans son propre pays a décidé de solder les comptes avec le Hamas et désormais le Hetzbollah. Cette tactique a réussi à Trump. Pourquoi pas au dirigeant de l’extrême-droite israélienne soutenue par un peuple traumatisé par le massacre du 7 octobre ? Il est vraisemblable qu’en bout de course se profile une attaque contre les installations atomiques de l’Iran avec à la clef un risque de déflagration régionale. Là encore, nous sommes tributaires de décisions auxquelles nous ne participons pas et, de ce fait, condamnés à attendre. Encore et toujours.
Chaud, chaud, l’hiver sera chaud
La France est en grand désordre. Le Président ne préside plus rien du tout. Le Premier ministre s’est assis au bord du fleuve et attend de voir passer les cadavres de sa cohorte d’ennemis. Le pays ne se porte pas bien. La gestion délétère du macronisme a exacerbé la dette. Mais comme hélas trop souvent, ce sont les plus modestes qui paient les pots cassés. Les licenciements de masse se multiplient. On parle de tailler dans les minima sociaux, de réduire les services publics déjà à l’étiage. En réponse à ces coups de couteau, les plus modestes grondent de colère, mais d’une colère étrange de droite comme de gauche. Les agriculteurs brandissent à nouveau leurs fourches et les ouvriers brûlent des pneus. En attendant la fermeture partielle du marché américain, isolationnisme trumpiste, oblige, nous devons nous attendre à un déferlement de produits chinois à très bas prix qui risquent fort d’aggraver un mal profond causé par les délocalisations : la désintriulasition. Nous ne sommes plus maîtres de notre destin pour avoir été cherchés des surprofits ailleurs dans le monde. La voracité de nos entrepreneurs aiguisés par une concurrence féroce nous a dépouillés. Nous sommes à l’os et nous attendons de savoir à quelle sauce nous allons être mangés. En de telles circonstances, la révolte est non seulement légitime, mais elle devient un devoir.
Chaud, chaud le climat est chaud bouillant
La 19 COP mettre des numéros à des réunions qui ne servent à rien sinon attendre le déluge — n’a déçu personne. Elle ne sert à rien sinon à constater que ça y est nous avons atteint le chiffre fatidique de 1,5 ° d’augmentation de la température, celui que les grands de ce monde s’étaient promis de ne pas dépasser. Eh bien c’est fait. Les catastrophes s’accumulent : ouragans plus nombreux et plus puissants, inondation un peu partout dans le monde. Des assurances qui n’assurent plus rien ou plutôt qui n’assurent plus que les plus riches. Si la procrastination des puissances planétaires n’avait pas des effets aussi dramatiques, on rirait d’un tel comique de répétition. Hélas, rien de tout cela n’est drôle. Alors nous attendons.
GXC
illustration : D.R