Partitu di a Nazione corsa : clarification et action
U Partitu di a Nazione Corsa ( PNC ) a dernièrement réunio son Cunsigliu
Partitu di a Nazione corsa : clarification et action
U Partitu di a Nazione Corsa (PNC) a dernièrement réuni son Cunsigliu, à Corti, dans les locaux de l’Università di Corsica. Une cinquantaine de délégués avaient fait le déplacement. Les débats ont duré plusieurs heures. Trois points importants étaient à l’ordre du jour : la réunion du Comité stratégique convoquée par le ministre François Rebsamen pour ce qui concerne la révision constitutionnelle, les élections municipales, la programmation de l’assemblée générale du parti. A l’issue de la réunion, après un hommage rendu à une militante du parti, Christiane Murelli, récemment décédée à Bastia, la teneur et les conclusions des débats ont été rendues publiques lors d’une conférence de presse.
Le PNC a d’abord clairement indiqué quelle sera sa position durant et après le Comité stratégique qui aura eu lieu quand paraîtrons ces lignes. Jean-Christophe Angelini a d’emblée mise en garde contre « toutes les courses à l’échalote », précisant que l’heure n’était plus aux tergiversations, aux calculs ou aux surenchères, et que comme l’avait toujours fait le PNC au fil du processus Beauvau, toutes les parties devaient faire preuve de responsabilités. Il a ajouté qu’il relevait d’une impérative nécessité d’entrer dans une dernière ligne droite et d’aboutir : « Le processus a débuté il y a trois ans. Nous sommes attachés à entrer dans une phase conclusive. Nous ne voudrions pas, comme cela a été le cas les vingt ou trente années passées, que la Corse serve de terrain de jeu ou de tremplin à des carrières nationales ou à des manœuvres partisanes.
Pour nous, il en va de l'avenir d'un peuple et cet avenir ne peut être subordonné à des contingences électorales, politiciennes, partisanes. Il est temps et même plus que temps que nous ayons une conclusion, que nous espérons heureuse, à partir d’un engagement fort des deux Chambres et du Congrès pour l’autonomie ».Jean-Christophe Angelini a aussi fait part de ce que souhaitait le PNC sur le fond, pour les semaines et les mois à venir.
Le parti considère que l’heure n’est plus à tenter d'amender les écritures constitutionnelles car le temps presse, car elles ont été validées par toutes les parties, car il convient de ne pas donner du grain à moudre à des forces qui, au niveau national et au niveau local, commencent à exprimer des réticences ou une opposition (Rassemblement national, parlementaires de la droite se reconnaissant dans les prises de position passées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans les secteurs jacobins du Parti socialiste et du Parti communiste…)
S’il considère qu’il faille exclure les remises en question, qu’il faille faire en sorte que les débats à venir soient enfin conclusifs et qu’enfin, il faille respecter les délais évoqués, à savoir la fin de cette année, Jean-Christophe Angelini a prévenu que, tout comme lui, le PNC n’entend pas accepter de sacrifier une once de ce qui a été validé par l’Assemblée de Corse et l’État. Il a en ce sens souligné que les délégués du Cunsigliu se sont clairement et fermement prononcés pour que la base de travail et d’échanges de la phase conclusive, soit et reste le projet d’écritures constitutionnelles qui a été validé, formellement, place Beauvau, par le ministre de l’Intérieur alors en exercice Gérald Darmanin ; dans son principe, lors de son allocution devant l’Assemblée de Corse, par le Président de la République ; par le vote, très majoritairement, par les conseillers de Corse. Pour conclure son intervention, Jean-Christophe Angelini a formulé quelles étaient les étapes majeures que le PNC souhaitait voir franchies : avant la fin de cette année, vote d’un même texte constitutionnel à l’Assemblée nationale et au Sénat, puis adoption du texte Congrès pour valider l’autonomie ; après, très vite, passage à la consultation référendaire des Corses puis mise au travail pour définir le contenu de la loi organique.
« Nous sommes disposés à aller vers toutes celles et tous ceux ceux qui sont engagés du côté du processus et de l'autonomie. »
Le PNC a aussi indiqué lies grandes lignes de sa position concernant les élections municipales qui auront lieu dans moins d'un an et a en ce sens d’abord balayé les rumeurs et les supputations ayant suivi une réunion publique du parti à Aiacciu au cours de laquelle s’étaient invités des militants et responsables locaux de Femu a Corsica, ce qui avait pu faire croire à une amorce de réconciliation sur l’autel électoral ajaccien pour partir à l’assaut de la Maison carrée. Une clarification a été esquissée par Saveriu Luciani qui préside le Cunsigliu : « Aujourd'hui, nous avons une Collectivité de Corse qui a failli et nous devons retisser du lien entre elle et les autres collectivités à partir des territoires. ». Jean-Christophe Angelini a ensuite pratiquement confirmé que le PNC ne s'alliera pas à Femu a Corsica, même à Ajaccio : « Rien ne permet de dire qu'il y aura quelque convergence que ce soit avec Femu a Corsica. C'est assez largement écarté. S'il faut échanger avec Femu sur l'avenir de ce pays, nous le ferons. Mais construire politiquement, c'est compliqué. Je rappelle qu’en mars 2020, dans plusieurs communes, alors que nous étions encore dans la même majorité, des listes soutenues par le président du Conseil exécutif ont été contre nous, même aux deux tours ». Jean-Christophe Angelini a ajouté que le PNC rechercherait « des rapprochement avec des non-nationalistes » dans le cadre de la démarche d’ouverture Avanzemu existant depuis les dernières élections territoriales : « Nous sommes disposés à aller vers toutes celles et tous ceux ceux qui sont engagés du côté du processus et de l'autonomie. Ces deux critères sont pour nous l'essentiel ».
« Nous n'irons pas n'importe où, n'importe comment, et un certain nombre de points seront non négociables »
Des limites ont cependant été clairement indiquées. Jean-Christophe Angelini a assuré : « Nous allons parler à beaucoup de monde dans le but de construire sans leurrer. Bien entendu, pas avec des anti-nationaliste ou certaines droites. » Saveriu Luciani a précisé : « Nous n'irons pas n'importe où, n'importe comment, et un certain nombre de points seront non négociables. Nous menons un débat en interne et confirmerons notre position dans une charte qui engagera nos candidats et aussi éclairera nos futurs potentiels partenaires quant aux valeurs intangibles et propositions fortes qui seront les nôtres.» Le secrétaire national du PNC a confirmé que le PNC était dans l’opposition à l’actuelle majorité territoriale et dans l’opposition à des stratégies décidées par cette majorité, et que son parti était dans la volonté d’élaborer et conduire des projets de territoire avec d’autres forces politiques ou citoyennes. Il a répondu d’avance à d’éventuels détracteurs en affichant la volonté de son parti de ne pas aller vers n’importe : « Nous sommes et restons des nationalistes corses, pleinement engagés pour l’émancipation de notre pays et nous ne ferons pas d’opportunisme. Nous initions une démarche de fond qui sera cadrée par une charte municipale que nous nous appliquerons dans toutes les communes ». Que pourrait contenir cette charte plusieurs fois évoquées par tous intervenants ? Pour le savoir précisément, il faudra attendre encore quelques semaines. Certains points ont cependant été évoqué : énoncés de valeurs éthiques, démocratiques et citoyennes ; exigence d’adhésion à la démarche vers l’autonomie ; vision partagée de projets de territoire ; volonté de donner aux communes et intercommunalités une vraie place dans l'architecture institutionnelle actuelle et future par une déconcentration effective leur accordant des marges de manœuvre financières et de libre décision dans différents domaines.
Le PNC dont ainsi que l’a rappelé Jean-Christophe Angelini « l’ADN est d’être responsable et un parti nationaliste de gouvernement », veut une phase conclusive du processus
En conclusion, il est clair que le PNC entend tenir les engagement qu’il a pris dans le cadre du processus Beauvau en restant fondamentalement fidèle aux écritures constitutionnelles qu’il a validées et votées. Il est tout aussi clair que le PNC dont ainsi que l’a rappelé Jean-Christophe Angelini « l’ADN est être responsable et un parti nationaliste de gouvernement », veut une phase conclusive du processus et s’opposera aux surenchères, hésitations, temporisations ou pertes de temps, pour que les écritures constitutionnelles soient soumises au plus aux députés et aux sénateurs. En conclusion aussi, le PNC a donné rendez-vous à son assemblée générale qui aura lieu le 8 juin prochain, à partir de 14 heures, dans un amphithéâtre de l’Università di Corsica. Les intervenants ont annoncé que lors de cet événement sera délivré un message clair concernant le regard porté sur l’évolution du processus de révision constitutionnel, la ligne politique du parti, l’élaboration d’un projet de société, les conditions de participation des militants aux élections municipales (notamment avec la présentation et la diffusion de la charte évoquée plus haut).
Pierre Corsi
Crédit photos : Journal de la Corse
U Partitu di a Nazione Corsa (PNC) a dernièrement réuni son Cunsigliu, à Corti, dans les locaux de l’Università di Corsica. Une cinquantaine de délégués avaient fait le déplacement. Les débats ont duré plusieurs heures. Trois points importants étaient à l’ordre du jour : la réunion du Comité stratégique convoquée par le ministre François Rebsamen pour ce qui concerne la révision constitutionnelle, les élections municipales, la programmation de l’assemblée générale du parti. A l’issue de la réunion, après un hommage rendu à une militante du parti, Christiane Murelli, récemment décédée à Bastia, la teneur et les conclusions des débats ont été rendues publiques lors d’une conférence de presse.
Le PNC a d’abord clairement indiqué quelle sera sa position durant et après le Comité stratégique qui aura eu lieu quand paraîtrons ces lignes. Jean-Christophe Angelini a d’emblée mise en garde contre « toutes les courses à l’échalote », précisant que l’heure n’était plus aux tergiversations, aux calculs ou aux surenchères, et que comme l’avait toujours fait le PNC au fil du processus Beauvau, toutes les parties devaient faire preuve de responsabilités. Il a ajouté qu’il relevait d’une impérative nécessité d’entrer dans une dernière ligne droite et d’aboutir : « Le processus a débuté il y a trois ans. Nous sommes attachés à entrer dans une phase conclusive. Nous ne voudrions pas, comme cela a été le cas les vingt ou trente années passées, que la Corse serve de terrain de jeu ou de tremplin à des carrières nationales ou à des manœuvres partisanes.
Pour nous, il en va de l'avenir d'un peuple et cet avenir ne peut être subordonné à des contingences électorales, politiciennes, partisanes. Il est temps et même plus que temps que nous ayons une conclusion, que nous espérons heureuse, à partir d’un engagement fort des deux Chambres et du Congrès pour l’autonomie ».Jean-Christophe Angelini a aussi fait part de ce que souhaitait le PNC sur le fond, pour les semaines et les mois à venir.
Le parti considère que l’heure n’est plus à tenter d'amender les écritures constitutionnelles car le temps presse, car elles ont été validées par toutes les parties, car il convient de ne pas donner du grain à moudre à des forces qui, au niveau national et au niveau local, commencent à exprimer des réticences ou une opposition (Rassemblement national, parlementaires de la droite se reconnaissant dans les prises de position passées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans les secteurs jacobins du Parti socialiste et du Parti communiste…)
S’il considère qu’il faille exclure les remises en question, qu’il faille faire en sorte que les débats à venir soient enfin conclusifs et qu’enfin, il faille respecter les délais évoqués, à savoir la fin de cette année, Jean-Christophe Angelini a prévenu que, tout comme lui, le PNC n’entend pas accepter de sacrifier une once de ce qui a été validé par l’Assemblée de Corse et l’État. Il a en ce sens souligné que les délégués du Cunsigliu se sont clairement et fermement prononcés pour que la base de travail et d’échanges de la phase conclusive, soit et reste le projet d’écritures constitutionnelles qui a été validé, formellement, place Beauvau, par le ministre de l’Intérieur alors en exercice Gérald Darmanin ; dans son principe, lors de son allocution devant l’Assemblée de Corse, par le Président de la République ; par le vote, très majoritairement, par les conseillers de Corse. Pour conclure son intervention, Jean-Christophe Angelini a formulé quelles étaient les étapes majeures que le PNC souhaitait voir franchies : avant la fin de cette année, vote d’un même texte constitutionnel à l’Assemblée nationale et au Sénat, puis adoption du texte Congrès pour valider l’autonomie ; après, très vite, passage à la consultation référendaire des Corses puis mise au travail pour définir le contenu de la loi organique.
« Nous sommes disposés à aller vers toutes celles et tous ceux ceux qui sont engagés du côté du processus et de l'autonomie. »
Le PNC a aussi indiqué lies grandes lignes de sa position concernant les élections municipales qui auront lieu dans moins d'un an et a en ce sens d’abord balayé les rumeurs et les supputations ayant suivi une réunion publique du parti à Aiacciu au cours de laquelle s’étaient invités des militants et responsables locaux de Femu a Corsica, ce qui avait pu faire croire à une amorce de réconciliation sur l’autel électoral ajaccien pour partir à l’assaut de la Maison carrée. Une clarification a été esquissée par Saveriu Luciani qui préside le Cunsigliu : « Aujourd'hui, nous avons une Collectivité de Corse qui a failli et nous devons retisser du lien entre elle et les autres collectivités à partir des territoires. ». Jean-Christophe Angelini a ensuite pratiquement confirmé que le PNC ne s'alliera pas à Femu a Corsica, même à Ajaccio : « Rien ne permet de dire qu'il y aura quelque convergence que ce soit avec Femu a Corsica. C'est assez largement écarté. S'il faut échanger avec Femu sur l'avenir de ce pays, nous le ferons. Mais construire politiquement, c'est compliqué. Je rappelle qu’en mars 2020, dans plusieurs communes, alors que nous étions encore dans la même majorité, des listes soutenues par le président du Conseil exécutif ont été contre nous, même aux deux tours ». Jean-Christophe Angelini a ajouté que le PNC rechercherait « des rapprochement avec des non-nationalistes » dans le cadre de la démarche d’ouverture Avanzemu existant depuis les dernières élections territoriales : « Nous sommes disposés à aller vers toutes celles et tous ceux ceux qui sont engagés du côté du processus et de l'autonomie. Ces deux critères sont pour nous l'essentiel ».
« Nous n'irons pas n'importe où, n'importe comment, et un certain nombre de points seront non négociables »
Des limites ont cependant été clairement indiquées. Jean-Christophe Angelini a assuré : « Nous allons parler à beaucoup de monde dans le but de construire sans leurrer. Bien entendu, pas avec des anti-nationaliste ou certaines droites. » Saveriu Luciani a précisé : « Nous n'irons pas n'importe où, n'importe comment, et un certain nombre de points seront non négociables. Nous menons un débat en interne et confirmerons notre position dans une charte qui engagera nos candidats et aussi éclairera nos futurs potentiels partenaires quant aux valeurs intangibles et propositions fortes qui seront les nôtres.» Le secrétaire national du PNC a confirmé que le PNC était dans l’opposition à l’actuelle majorité territoriale et dans l’opposition à des stratégies décidées par cette majorité, et que son parti était dans la volonté d’élaborer et conduire des projets de territoire avec d’autres forces politiques ou citoyennes. Il a répondu d’avance à d’éventuels détracteurs en affichant la volonté de son parti de ne pas aller vers n’importe : « Nous sommes et restons des nationalistes corses, pleinement engagés pour l’émancipation de notre pays et nous ne ferons pas d’opportunisme. Nous initions une démarche de fond qui sera cadrée par une charte municipale que nous nous appliquerons dans toutes les communes ». Que pourrait contenir cette charte plusieurs fois évoquées par tous intervenants ? Pour le savoir précisément, il faudra attendre encore quelques semaines. Certains points ont cependant été évoqué : énoncés de valeurs éthiques, démocratiques et citoyennes ; exigence d’adhésion à la démarche vers l’autonomie ; vision partagée de projets de territoire ; volonté de donner aux communes et intercommunalités une vraie place dans l'architecture institutionnelle actuelle et future par une déconcentration effective leur accordant des marges de manœuvre financières et de libre décision dans différents domaines.
Le PNC dont ainsi que l’a rappelé Jean-Christophe Angelini « l’ADN est d’être responsable et un parti nationaliste de gouvernement », veut une phase conclusive du processus
En conclusion, il est clair que le PNC entend tenir les engagement qu’il a pris dans le cadre du processus Beauvau en restant fondamentalement fidèle aux écritures constitutionnelles qu’il a validées et votées. Il est tout aussi clair que le PNC dont ainsi que l’a rappelé Jean-Christophe Angelini « l’ADN est être responsable et un parti nationaliste de gouvernement », veut une phase conclusive du processus et s’opposera aux surenchères, hésitations, temporisations ou pertes de temps, pour que les écritures constitutionnelles soient soumises au plus aux députés et aux sénateurs. En conclusion aussi, le PNC a donné rendez-vous à son assemblée générale qui aura lieu le 8 juin prochain, à partir de 14 heures, dans un amphithéâtre de l’Università di Corsica. Les intervenants ont annoncé que lors de cet événement sera délivré un message clair concernant le regard porté sur l’évolution du processus de révision constitutionnel, la ligne politique du parti, l’élaboration d’un projet de société, les conditions de participation des militants aux élections municipales (notamment avec la présentation et la diffusion de la charte évoquée plus haut).
Pierre Corsi
Crédit photos : Journal de la Corse