La mort du pape François
Cette mort le lendemein du jour de la résurrection du Christ est un évènement considérable pour nous corses, et un grand étonnement .
La mort du pape François
Cette mort le lendemain du jour de la résurrection du Christ est un événement considérable pour nous corses, et un grand étonnement. En effet, nous l'avons vu la veille sur la place Saint-Pierre de Rome pour la bénédiction Urbi et Orbi, et nous ne pouvions deviner l'issue si prochaine.
Or c'est en souverain de la Corse qu'il nous avait rendu visite, se promenant en papamobile dans les rues d'Ajaccio, comme un père en son village, bénissant les enfants qu'on lui apportait en témoignage de la vitalité d'un peuple qui ne veut pas mourir, et qui appelle au secours de sa veille et de son histoire son géniteur à la rescousse. Et il est venu, délaissant les vains honneurs et les vaines polémiques des aboyeurs, qui aujourd'hui s'en donnent à coeur joie en fustigeant la décision de mettre les drapeaux en berne. Pauvres gens, sans famille ni âme ! Le pape s'est félicité de la conception corse de la laïcité. Il faut dire que chez nous, le jour de Noël, les crèches ne sont pas que dans les églises, mais aussi à l'aéroport et dans les mairies ! Sans oublier que notre hymne est un cantique à la vierge que chantent tous les corses, quelle que soit leur religion.
Clemenceau, que je respecte, n'a rien inventé en 1905, avec la loi de séparation de l'Eglise et de l’Etat, car tout est déjà dans le Concordat du 18 Avril 1802, promulgué le jour de Pâques par le 1er Consul. Il n'est donc pas étonnant de voir le pape filmé au Casone sous la haute statue de l’Empereur, comme un clin d'oeil que la puissance céleste adresse aux mauvais coucheurs qui maugréent contre l’occident, la langue, l’histoire, la culture et les racines.
A l'occasion de la mort du Saint -Père, il est vital de dégauchir les esprits, le pape n'est pas progressiste ni conservateur, il est le pape, gardien du dogme et de la tradition, père d'une grande famille dans laquelle il nous a distingué pour la fidélité que nous marquons à la tradition romaine et apostolique. Petit peuple sommes-nous donc, mais peuple, tel que nous dépeignait déjà Herodote d'Halicarnasse à l'époque pharaonique, et qui entend le rester.
La mort du pape je l'ai dit c'est la mort du père. Et il y a du désordre dans la maison. Dévastée maison France, aux prises avec les imposteurs, les phraseurs et les méchants qui nient sa beauté et la souillent de leur venin. La Corse n'est pas naturellement française, elle l'est devenue par inclinaison, sinon par inclination, grâce à Sampiero, aux Stuarts et à la Franc-maçonnerie Jacobite, précisément de Jacques II Stuart, employeur de Theodore, avec la complicité et l'effort intellectuel de ces grands corses qu'étaient Hyacinthe Paoli, Giafferri, Gaffori, Ceccaldi et plus tard Pascal Paoli lui-même et les Bonaparte. Mariage d’idées, mariage de raison, qui aujourd'hui s'émousse et s'efface sous les coups du mélanchonisme ordurier, du laïcisme fécal et de la jalousie ethnique. Francois 1 er emprunta Sampiero à la troupe de Jean de Médicis pendant les guerres d'Italie (Giovanni delli bandi neri ). Peut-être son fantôme lui reviendra-t-il à force de wokisme, et l’on pourra dire alors que le pape n'est pas venu nous réconforter seulement mais aussi non solum sed etiam nous engager à faire le chemin du retour romain, si l'on se souvient bien que Pépin le Bref, roi de France et père de l'Empereur Charlemagne donna la Corse au pape, qui devint ainsi son souverain naturel.
Avec la fidélité au pape se joue notre destin.
Plus simplement, l'importance de ce pape, par sa simplicité même, un peu roublarde qui n'est pas sans faire penser à Jean XXIII, ramène à l'importance réelle de la religion : elle relie les hommes quand elle réussit son oeuvre. C'est sous cet aspect qu'il est venu nous voir : je ne vous oublie pas. Et nous ne l'oublions pas,... pour ne pas nous oublier nous mêmes !
C'est cette attention prêtée au souci de nous permettre de demeurer ce que nous sommes qui exaspère ceux qui ne nous aiment pas, ou tout simplement rêvent de nous dissoudre tel le morceau de sucre dans le café.
La visite du Saint Père cristallise notre identité, c’est un signe qui devrait être pris plus au sérieux par ceux qui s'entêtent à pleurnicher leur déclin de la surface du monde.
Il est exemplaire que son dernier acte de pasteur soit de s'être porté au secours de la Corse, prise comme emblème de sincérité et de véracité.
Jean-François Marchi
Photo : D.R