Eventi e fatti di a settimana
A l'accorta cette semaine
Eventi è fatti di a settimana
Bunifaziu dit stop aux résidences secondaires
En France, selon les données fiscales, on compte près de quatre millions de résidences secondaires et logements occasionnels, ce qui représente environ 10 % du parc de logements. Chez nous, on en dénombre plus de 80 000, soit près 30 % du parc de logements. Trois fois plus qu’au niveau national ! À Bunifaziu, un logement sur six est une résidence secondaire ou un logement occasionnel, ce qui représente 60 % du parc de logements. Six fois plus qu’au niveau national ! Le maire de la commune, Jean-Charles Orsucci, a jugé que ce 60 % provoque un déséquilibre démographique (population occasionnelle plus nombreuse que la population résidente) et que si rien n’est fait pour empêcher l’accentuation de ce déséquilibre, cela conduira tout droit à un déclin de la cité des falaises, notamment sur le plan économique. Il a donc introduit dans le projet de Plan Local d'Urbanisme (PLU) de sa commune, une servitude d’urbanisme délimitant des secteurs où les constructions nouvelles de logements sont soumises à une obligation d’usage au titre de résidence principale, saisissant ainsi une opportunité offerte aux maires par l’article 5, II, de la loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024 dite « loi Le Meur » qui renforce les outils juridiques de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale. Ceci, en interdisant la possibilité de construire des résidences secondaires, profitera notamment à la préservation du paysage, à la non artificialisation des sols et à la lutte contre la spéculation immobilière. Ceci contribuera aussi au respect du Plan d’Aménagement et de Développement Durables (PADD) de Bunifaziu qui préconise de créer les conditions d’un équilibre entre croissance démographique et activité économique, notamment touristique, d’une part, et préservation de l’environnement et de la qualité de la vie, d’autre part. Il convient de noter que la Collectivité de Corse pourra recourir à l’article 5, II, de la « loi Le Meur » pour ce qui concerne les communes dépourvues de PLU (60 % des communes corses sont dans ce cas), si cette disposition est introduite dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse (PADDUC), document d’urbanisme dont la révision en cours depuis novembre 2024, devrait être finalisée en 2027.
Crédit photo : wikimedia /commons/ CC /Bonifacio (Auteur : Gabridelca)
La gauche corse redevient combative
Comme chaque année, le 1er mai dernier, des salariés et des retraités, des militants syndicaux et des représentants de partis et d’associations de gauche, ont manifesté. L’appel à se mobiliser avait été lancé par la CGT et Force Ouvrière. Ils étaient environ 400 à Bastia pour descendre le boulevard Paoli et un peu plus d’une centaine à Aiacciu rassemblés devant la Préfecture. Les principales revendication exprimées étaient : meilleures conditions de travail, hausse des salaires, abrogation de la réforme des retraites. On a aussi pu apercevoir des banderoles et entendre des slogans de soutien à la cause palestinienne. Visiblement, tout comme la gauche politique, la gauche syndicale peine encore à faire nombre. Toutefois, au fil des interventions et discussions entendues, il était perceptible une volonté de remobiliser et de rassembler clairement à gauche à l’occasion des prochaines élections municipales ou à partir de revendications sociales. Des initiatives en ce sens sont d’ailleurs en cours. Les appels des fédérations du Parti Communiste à la constitution de listes d’union à gauche, notamment à Bastia et Aiacciu. La récente création de Via Citadini par de jeunes militants qui entendent aller au combat des municipales en proposant des alternatives locales de gauche. La campagne intitulée « Front uni contre la vie chère » lancée par la section ajacienne du Parti Communiste avec le soutien de Ian Brossat, sénateur communiste de Paris, pour combattre la baisse du pouvoir d’achat en Corse due à l’aggravation de la cherté et au faible niveau des salaires. La gauche corse redevient combative.
Credi phot : Journal de la Corse
Monte : l’union des droites de la droite
Conférence de presse commune Rassemblement National et Forza Nova pour soutenir la construction du centre de surtri de déchets de Monte. Les représentants des deux partis ont affirmé que ce centre représentera une solution très préférable à l'enfouissement. « Il faut qu'on sorte de cette gestion moyenâgeuse qui consiste à enfouir les déchets » a lancé François Filoni, le leader du Rassemblement national en Corse. Filippo de Carlo, président de Forza Nova, a ajouté : « Tout ce qu'on enfouit finira par arriver dans nos assiettes […] Des gens tomberont malades. » François Filoni a par ailleurs fustigé le retard pris concernant le traitement des déchets, mis en exergue l’impact financier en découlant et souligné que le temps presse : « Cette année, nous devrions avoir 140 000 tonnes à enfouir, alors que la législation ne permet que 90 000 tonnes […] La taxe générale sur les activités polluantes va passer de 30 à 175 euros du fait que nous ne respectons pas les quotas d'enfouissement […] L'Europe a fixé des règles claires, à partir de 2035, il ne pourra y avoir que 10 % d'enfouissement ». François Filoni a conclu en affirmant que l'avenir est de trier et de valoriser, y compris avec un ou deux centres de surtri, et non de laisser des centres d'enfouissement aux génération s futures. La conférence de presse a donné à voir bien plus qu’un soutien à la construction du centre de surtri. Il a été affiché que l’union des droites de la droite était en bonne voie (des représentants de Reconquête étaient dans l‘assistance). Les déclarations du maire de Monte qui était présent, ont confirmé la dédiabolisation du Rassemblement National : « Nous accueillons tout le monde parce que nous respectons la démocratie […] Le Front national (sic) est aujourd'hui une force politique plus que non négligeable en Corse. Quand ils viennent nous apporter leur soutien, bien sûr, ça réconforte. »
FLNC : hommage et peut-être avertissement
Des militants du FLNC vêtus de combinaisons noires, cagoulés et lourdement armés, ont récemment rendu hommage à Stéphane Angelotti tragiquement décédé le 21 janvier dernier. Ce militant nationaliste s'était donné la mort dans la cellule du centre pénitentiaire Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône). Il était en détention provisoire à la suite de sa mise en examen, en décembre dernier, pour « homicide en bande organisée » et « association de malfaiteurs » dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat d’un restaurateur (Paul-Félix Paoli). Menée par la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (JIRS), cette enquête avait conduit à la mise en examen de l’intéressé et de trois autres militants nationalistes. Ces mises en cause avaient résulté des affirmations de Marco Raduano qui - auteur présumé de nombreux meurtres en Italie et considéré comme un des chefs de la mafia des Pouilles, et étant devenu collaborateur de justice après son arrestation à Aleria en février 2024 puis son expulsion vers l’Italie et son incarcération - avait avoué avoir commis le meurtre de Paul-Félix Paoli à la demande de trois des quatre hommes. Les militants mis en cause ont contesté leur implication. L’un d’eux, Marco Furfaro, uniquement suspecté d'avoir hébergé et transporté Marco Raduano durant la cavale de ce dernier, a été transféré dans une prison italienne. L’hommage a eu lieu dans le cimetière de San Damianu. Dans un communiqué qui a été transmis à Corse Matin, le FLNC a présenté Stéphane Angelotti comme « un militant de la LLN » (lutte de libération nationale) ayant « payé le prix fort de son engagement et de ses convictions par de nombreuses années de prison dans les geôles françaises » et dont l’action militante a toujours été dictée par « l’honnêteté, le sens moral et la droiture». Hommage à un frère de lutte certes mais aussi, peut-être, avertissement sans frais après les menaces de mort adressées à l'épouse et aux filles de Marco Furfaro.
Pour une fois, ils étaient d’accord
Le gouvernement fera tout pour que le calendrier promis concernant la réforme constitutionnelle soit respecté. François Rebsamen, le Ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, l’a réaffirmé lors du dîner, qui tenait lieu de Comité stratégique, avec une délégation d'élus corses. Celle-ci comprenait notamment le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, les président des groupes d’élus de l’Assemblée de Corse et les parlementaires. Entre entrée et café, il a été énoncé par le ministre les étapes et les dates suivantes concernant la réforme constitutionnelle : avis consultatif du Conseil d’État rendu avant l'été, nouveau comité stratégique pour présenter l'avis du Conseil d'État et caler la suite des opérations, examen parlementaire lors de la rentrée de septembre afin d’obtenir le vote d’un même texte par les députés et sénateurs, réunion des parlementaires en Congrès à Versailles et adoption d’un texte si est obtenue la majorité des trois cinquièmes. Jean-Martin Mondoloni, qui représentait le groupe d'opposition Un Soffiu Novu, a fait part de son scepticisme et demandé que les Corses soient le plus rapidement possible consultés. Les représentants de Femu a Corsica et d’Avanzemu-Partitu di a Nazione Corsa ont en revanche exprimé un certain optimisme. Pour une fois, ils étaient d’accord.
Air Corsica : sacré challenge !
Le plan de sauvegarde et de relance visant à transformer Air Corsica a été validé et annoncé par les instances dirigeantes de la compagnie. La mise en œuvre de ce plan est impérative car Air Corsica est confrontée, depuis plusieurs années, à une situation économique fragile (déficit d’exploitation de 15 millions d’euros en 2022 et 2023). Les objectifs de ce plan sont d’économiser à terme 30 millions d’euros par an pour redresser les comptes selon des mesures devant permettre une diminution des dépenses et une augmentation des recettes. Concernant la sauvegarde, avec l’accord des représentants du personnel, il sera procédé à la suppression de plus de 10 % des effectifs (70 postes sur les 730 que compte la compagnie, 60 agents au sol et 10 navigants commerciaux) sur la base de départs volontaires dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective. Les économies ainsi réalisées sur le poste Personnels s’ajouteront à celles qui, sur le même poste, ont déjà résulté d’efforts financiers et de productivité consentis l’an passé par l’ensemble des sédentaires et des navigants (gel des rémunérations, augmentation du temps de travail). Par ailleurs, toute les autres dépenses de fonctionnement seront revisitées et au besoin rabotées. Concernant la relance, il est prévu une réorganisation et un développement de l’activité commerciale (notamment l’ouverture de lignes hors service public). Pour mener à bien le plan, cela sera mobilisation générale dans toutes les branches d’activité de la compagnie : ouverture de trente chantiers et implication de l’ensemble du personnel. Passer du plomb dans l’aile à un nouvel envol, sacré challenge. Croisons les doigts.