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Nazione veut faire aussi front aux municipales

La décision de participer au combat électoral municipal n'et pas une surprise.

Nazione veut aussi faire front aux municipales


La décision de participer au combat électoral municipal n’est pas une surprise. En effet, il est précisé dans la motion d’orientation adoptée par les militants lors de la création de Nazione : « Notre projet se traduira, dans les prochaines semaines et prochains mois, sur tous les terrains et dans tous les domaines par des actions concrètes au service de la Corse et de son Peuple. » Cette décision n’est pas non plus une initiative isolée. En effet, elle vient après une série de communications et d’actions qui, ces derniers mois, ont révélé une présence croissante de Nazione dans la vie publique et dans le quotidien des Corses.



Les délégués de la Coordination nationale de Nazione, réunis dernièrement à Corti, ont officialisé la participation de leur mouvement aux prochaines élections municipales. Durant la campagne, Nazione défendra et incarnera un positionnement ancré dans les fondamentaux du nationalisme et le refus toute compromission. C’est fermement affirmé : « Alors que l’avant-campagne municipale est aujourd’hui parasitée par des considérations purement politiciennes autour de potentielles alliances ou mésalliances contre-nature, totalement étrangères à l’intérêt commun de la Corse et des Corses. En opposition résolue avec cette vision désastreuse de la politique de notre pays, Nazione s’engage à porter dans ce débat une ligne claire, dictée par l’intérêt national […] Dans les mois à venir, Nazione déclinera les modalités de sa présence dans les différentes communes de Corse. Les convergences éventuelles pourront s'opérer dans le respect des principes des luttes historiques du peuple corse. »
Ce positionnement donnera lieu à un engagement se situant dans l’optique promouvoir et implanter « un véritable nationalisme municipal » (développement des communes dans le respect de leur identité corse ; rejet de la standardisation des modèles d’aménagement et de la dilution des repères socio-culturels ; politiques publiques fondées garantissant un accès prioritaire des Corses au foncier, au logement et aux prestations communales ; place centrale de la langue et de la culture corses ; préservation de l’environnement naturel ; services publics adaptés aux besoins réels du peuple corse ; impulsion d’un essor économique au service des entreprises corses à dimension humaine ; justice sociale).La décision de participer au combat électoral municipal n’est pas une surprise. En effet, il est précisé dans la motion d’orientation adoptée par les militants lors de la création de Nazione : « Notre projet se traduira, dans les prochaines semaines et prochains mois, sur tous les terrains et dans tous les domaines par des actions concrètes au service de la Corse et de son Peuple. »
Cette décision n’est pas non plus une initiative isolée. En effet, elle vient après une série de communications et d’actions qui, ces derniers mois, ont révélé une présence croissante de Nazione dans la vie publique et dans le quotidien des Corses. Sur de nombreux terrains de lutte, Nazione a fait front. Ci-après, tour d’horizon non exhaustif.


Contre des conséquences de l’absence d’un réel pouvoir corse de décision


Nazione a fait front contre des conséquences de l’absence d’un réel pouvoir corse de décision. Le 11 janvier dernier, lors d’une conférence de presse tenue à Nonza, Nazione a dénoncé sans réserve un projet d’extraction de nickel le long des plages d’Albu et de Nonza qui représentait un grand danger pour l’environnement naturel, mis en exergue que ce projet servirait uniquement des intérêts extérieurs à la Corse, participé au succès d’une pétition portée par le collectif « ni Albu ni Nonza » (plus de 24 000 signatures recueillies), contribué à ce que les maires d’Ogliastru et de Nonza Nonza ainsi que le Président de l’Office de l’Environnement de la Corse, tous d’abord indécis, se prononcent clairement contre contre le projet.
Le 7 avril dernier, après la publication par l’INSEE de chiffres relatifs à l’évolution de la population de Corse, révélant que le rythme des arrivées des personnes étrangères à la Corse se poursuit à un rythme proche de 4000 arrivées par an et que l’augmentation de la population l’île est exclusivement due à ces installations, Nazione a souligné que le peuple corse était désormais menacé de disparition et rappelé la nécessité d’un véritable projet national pour inverser cette la tendance : « Le défi de la colonisation de peuplement constitue aujourd’hui un péril imminent pour la survie du peuple corse sur sa propre terre. Afin de contrer cette menace qui hypothèque, à brève échéance, la continuité historique d’une réalité humaine et culturelle venue du fond des âges, le peuple corse, il importe d’imposer des mesures de protection urgente au bénéfice des Corses quant à l’accès à la terre, à l’emploi et à la protection sociale, à l’exercice d’une activité professionnelle, aux listes électorales et à la promotion de notre langue nationale. »
Fin avril dernier, plusieurs jours avant le soutien public apporté par Femu a Corsica Corsica à un vigneron d’Oletta sommé de vendre son exploitation par un fonds d’investissement pressé d’engranger des profits, Josepha Giacometti Piredda, conseillère de Corse Nazione, est intervenue à l’Assemblée de Corse pour demander la création d’une Banque Corse d'Investissement pouvant mobiliser l'épargne corse et la mettre au service d’un véritable projet d'émancipation et des entreprises corses. Également fin avril dernier, Josepha Giacometti Piredda, a obtenu le vote par l’Assemblée de Corse d’une motion exigeant l’arrêt immédiat des études d'opportunité et de faisabilité d'extraction de nickel dans le Cap Corse.


Contre des fléaux affectant la société corse


Nazione a fait front contre des fléaux affectant la société corse. Début mars dernier, à l’Assemblée de Corse, Josepha Giacometti Piredda est intervenue lors du débat sur les dérives mafieuse en faisant appel à la lucidité et l’esprit de responsabilité du peuple corse : « Nous avons surtout l’obligation d’agir, partout où nous le pouvons, autant que nous le pouvons et sûrement un peu plus que nous le pouvons.
Agir avec détermination et justesse. Éviter les outrances, l’auto-flagellation, les discours culpabilisateurs ou infantilisants. Refuser que s’imposent la colère et le désespoir lorsque les épreuves et les drames se succèdent, avec un sentiment d’escalade dans l’horreur. Nous devons au contraire avoir le courage d’affronter nos faiblesses, nos parts d’ombres, nos échecs à la lumière de nos potentialités, de nos ressources, de ce que nous sommes réellement. Dans ce difficile exercice de justesse, il faut nous affranchir des stéréotypes qui travestissent nos véritables valeurs. Il nous faut rechercher les ressources en nous-même, dans ce que nous sommes et que nous devons cultiver.»
En mars dernier également, les militants de Nazione ont mené des actions de sensibilisation à Aiacciu et Bastia pour dénoncer l’emprise et l’impact des trafics de stupéfiants.
A Bastia, le 15 mars, dans les quartiers sud, plusieurs dizaines d’entre eux ont distribué des tracts appelant le peuple corse à entrer en résistance. En outre, ils ont échangé avec les commerçants et les riverains pour faire connaître la position du mouvement pouvant se résumer ainsi : « Pour vivre libre, le peuple corse doit rejeter ce fléau. Le phénomène a empiré depuis ces dernières années et cela déstructure la société. Aujourd'hui, dans 90 % des affaires criminelles, on voit l'ombre du trafic de drogue. Il est la principale source de financement et de blanchiment de l'argent du crime. » Quelques jours auparavant, les militants ajacciens avaient tenu une conférence de presse dans le quartier des Cannes, au cours de laquelle ils n’avaient pas mâché leurs mots : « On assiste à la montée en puissance de petits voyous qui contrôlent ce trafic lucratif et sans risques au bénéfice de bandes qui en réinjectent les énormes profits dans l’économie.
Ce qui veut dire que la société corse est doublement touchée : d’une part, elle subit les ravages de la consommation de drogue, d’autre part, elle voit une partie de son économie contrôlée par des groupes mafieux qui se livrent une guerre sans merci mettant même en danger les simples citoyens […] La mainmise sur le trafic de drogue est, aujourd’hui plus que jamais, la cause majeure des dérives de type mafieuses que connaît la Corse et des drames qui en découlent. »



Pierre Corsi


Crédit photo : Nazione / Journal de la Corse
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