Covid-19 : ados, adultes et vieux dans la même galère
Ni une année de contraintes, ni 80 000 décès, ni les difficultés économiques et sociales, ni les approximations ou mensonges des plus hautes autorités de l’État, ni les querelles d’experts ne peuvent justifier que l’on stigmatise le moindre segment...
Covid-19 : ados, adultes et vieux dans la même galère
Ni une année de contraintes, ni 80 000 décès, ni les difficultés économiques et sociales, ni les approximations ou mensonges des plus hautes autorités de l’État, ni les querelles d’experts ne peuvent justifier que l’on stigmatise le moindre segment de la société.
De nombreuses communications soulignent que les contraintes et les interdictions visant à contenir la pandémie Covid-19 peuvent gravement nuire à l'épanouissement des ados.
Les pédagogues mettent en garde contre le « décrochage scolaire ».
Les psychologues mettent en exergue différents symptômes : les uns constatent qu’étant confrontés à la privation de la plupart de leurs activités sociales, sportives et culturelles, les jeunes deviennent à la longue moins résilients: « Leurs stratégies compensatoires sont moins grandes. Il y a une sorte d’épuisement au niveau de la mobilisation des ressources personnelles » ; les autres mettent en exergue des difficultés à se construire une identité : « Un adolescent doit pouvoir produire un récit à propos de lui-même. Il doit pouvoir se raconter.
Mais là il n’y a plus rien à raconter » ; d’autres encore soulignent que la crise sanitaire est anxiogène et peut conduire à s’isoler : « Les jeunes n’ont pas peur pour eux mais ont peur de transmettre le virus à leur famille (…)
L’autre est vu comme une menace. » Marie-Rose Moro, universitaire et praticienne en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (Université Paris-Descartes, Hôpital Cochin), signale même un risque de régression : « Confiné, on régresse, on retourne dans sa maison, dans sa chambre (…)
Avoir des relations amicales, amoureuses, sexuelles, est très compliqué. Le monde se restreint, se referme, avec en plus l’idée qu’il faut s’éloigner des autres, mettre des limites, alors qu’à cet âge, on aime se rapprocher, se toucher, s'embrasser. » La pandémie vole donc aux ados des mois et des mois de leur vie (bientôt un an !), et menace de compromettre leur évolution harmonieuse vers l’âge adulte.
Soyons justes !
Les « vieux » ne sont donc pas les seuls à être durement affectés par la pandémie. Ce qui invite à contrebattre les salves d’aigreur de celles et ceux qui, dans le contexte Covid-19, ne manquent pas une occasion de dénigrer « les jeunes » et plus particulièrement les ados. Certes les moins de 18 ans et les moins de 25 ans n’observent pas toujours les gestes barrières ou se laissent quelquefois aller à participer à de petits événements ludiques ou festifs dont le niveau de fréquentation est supérieur à six personnes.
Mais, soyons justes, s’ils se font parfois la bise, ne portent pas toujours le masque à la porte du lycée, du collège, de l’université, du bureau ou de l’atelier, ou sont trop nombreux autour d’une baraque à burgers ou d’un gâteau d’anniversaire, il est au moins autant d’adultes qui se baladent avec le masque sous le nez, papotent canette en main sans observer la moindre distanciation physique, travaillent en groupe avec le masque en sautoir, font la fête à la maison avec des amis.
Par ailleurs, il faut le marteler, ni une année de contraintes dont on ne voit pas la fin, ni 80 000 décès, ni les difficultés économiques et sociales, ni les approximations ou mensonges des plus hautes autorités de l’État, ni les querelles d’experts ne peuvent justifier que l’on stigmatise le moindre segment de la société. Face à la Covid-19, nous sommes tous embarqués dans la même galère et devons faire front ensemble. Aussi, avec nos ados et aussi nos jeunes adultes, ne nous comportons pas en censeurs mais en adultes soucieux de les aider à se construire et à croire en un avenir meilleur. En usant d’une écoute bienveillante et attentive.
En offrant une écoute bienveillante et attentive facilitant la verbalisation de d’un éventuel mal-être. En nous abstenant d’être intrusifs dans le questionnement ou péremptoires dans le conseil. Et aussi en faisant du temps offert par le couvre-feu et l’absence de nombreuses sollicitations extérieures, des opportunités de retrouver ou consolider des rapports affectifs et des rituels structurants (repas en commun, célébrations de fêtes ou d’anniversaires…) au sein de nos familles, qu’elles soient monoparentales, traditionnelles ou recomposées.
Alexandra Sereni
Ni une année de contraintes, ni 80 000 décès, ni les difficultés économiques et sociales, ni les approximations ou mensonges des plus hautes autorités de l’État, ni les querelles d’experts ne peuvent justifier que l’on stigmatise le moindre segment de la société.
De nombreuses communications soulignent que les contraintes et les interdictions visant à contenir la pandémie Covid-19 peuvent gravement nuire à l'épanouissement des ados.
Les pédagogues mettent en garde contre le « décrochage scolaire ».
Les psychologues mettent en exergue différents symptômes : les uns constatent qu’étant confrontés à la privation de la plupart de leurs activités sociales, sportives et culturelles, les jeunes deviennent à la longue moins résilients: « Leurs stratégies compensatoires sont moins grandes. Il y a une sorte d’épuisement au niveau de la mobilisation des ressources personnelles » ; les autres mettent en exergue des difficultés à se construire une identité : « Un adolescent doit pouvoir produire un récit à propos de lui-même. Il doit pouvoir se raconter.
Mais là il n’y a plus rien à raconter » ; d’autres encore soulignent que la crise sanitaire est anxiogène et peut conduire à s’isoler : « Les jeunes n’ont pas peur pour eux mais ont peur de transmettre le virus à leur famille (…)
L’autre est vu comme une menace. » Marie-Rose Moro, universitaire et praticienne en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (Université Paris-Descartes, Hôpital Cochin), signale même un risque de régression : « Confiné, on régresse, on retourne dans sa maison, dans sa chambre (…)
Avoir des relations amicales, amoureuses, sexuelles, est très compliqué. Le monde se restreint, se referme, avec en plus l’idée qu’il faut s’éloigner des autres, mettre des limites, alors qu’à cet âge, on aime se rapprocher, se toucher, s'embrasser. » La pandémie vole donc aux ados des mois et des mois de leur vie (bientôt un an !), et menace de compromettre leur évolution harmonieuse vers l’âge adulte.
Soyons justes !
Les « vieux » ne sont donc pas les seuls à être durement affectés par la pandémie. Ce qui invite à contrebattre les salves d’aigreur de celles et ceux qui, dans le contexte Covid-19, ne manquent pas une occasion de dénigrer « les jeunes » et plus particulièrement les ados. Certes les moins de 18 ans et les moins de 25 ans n’observent pas toujours les gestes barrières ou se laissent quelquefois aller à participer à de petits événements ludiques ou festifs dont le niveau de fréquentation est supérieur à six personnes.
Mais, soyons justes, s’ils se font parfois la bise, ne portent pas toujours le masque à la porte du lycée, du collège, de l’université, du bureau ou de l’atelier, ou sont trop nombreux autour d’une baraque à burgers ou d’un gâteau d’anniversaire, il est au moins autant d’adultes qui se baladent avec le masque sous le nez, papotent canette en main sans observer la moindre distanciation physique, travaillent en groupe avec le masque en sautoir, font la fête à la maison avec des amis.
Par ailleurs, il faut le marteler, ni une année de contraintes dont on ne voit pas la fin, ni 80 000 décès, ni les difficultés économiques et sociales, ni les approximations ou mensonges des plus hautes autorités de l’État, ni les querelles d’experts ne peuvent justifier que l’on stigmatise le moindre segment de la société. Face à la Covid-19, nous sommes tous embarqués dans la même galère et devons faire front ensemble. Aussi, avec nos ados et aussi nos jeunes adultes, ne nous comportons pas en censeurs mais en adultes soucieux de les aider à se construire et à croire en un avenir meilleur. En usant d’une écoute bienveillante et attentive.
En offrant une écoute bienveillante et attentive facilitant la verbalisation de d’un éventuel mal-être. En nous abstenant d’être intrusifs dans le questionnement ou péremptoires dans le conseil. Et aussi en faisant du temps offert par le couvre-feu et l’absence de nombreuses sollicitations extérieures, des opportunités de retrouver ou consolider des rapports affectifs et des rituels structurants (repas en commun, célébrations de fêtes ou d’anniversaires…) au sein de nos familles, qu’elles soient monoparentales, traditionnelles ou recomposées.
Alexandra Sereni