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Pour un traitement équitable des derniers détenus du commando Erignac

Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac, a arrêté sa très brève grève de la faim et de la soif. Mais il n’en reste pas moins que les conditions de son incarcération posent un véritable problème de fond quant à l’attitude de l’État à son égard...
Pour un traitement équitable des derniers détenus du commando Erignac

Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac, a arrêté sa très brève grève de la faim et de la soif.
Mais il n’en reste pas moins que les conditions de son incarcération posent un véritable problème de fond quant à l’attitude de l’État à son égard comme elle l’avait été vis-à-vis des militants d’Action directe.
Est-il normal que la prison se transforme en l’instrument de vengeance d’un système contre un individu ?

Un geste de désespoir


Yvan Colonna est incarcéré à Arles depuis des années et il a tout simplement refusé de changer de cellule. L’administration l’a immédiatement placé en isolement, au mitard avant de l’en libérer la journée même vraisemblablement sur ordre express du ministre de la justice. Selon Via Stella, un autre détenu corse également incarcéré dans la même prison, s’était joint au mouvement initié par Yvan Colonna.
Dans un courrier transmis à Via Stella, Vannina Tomasi, la compagne de Mattei, a dénoncé « les conditions déplorables d’incarcérations » à la maison centrale d’Arles. Or ces conditions, écrit-elle, se sont aggravées avec l’apparition de la Covid. « L’administration pénitentiaire d’Arles multiplie les restrictions aux détenus en invoquant la crise sanitaire, explique-t-elle. Parloir d’une heure derrière une vitre, suppression des unités de vie familiale, toutes les activités sont supprimées... » écrit-elle.
Il est très vraisemblable que la réaction d’Yvan Colonna est liée à un comportement d’habitude, très fréquent parmi les longues détentions qui finissent par vivre tout changement comme une torture.

Une vengeance d’état


Samedi 30 janvier, deux mille personnes manifestaient à Corte pour le rapatriement de Ferrandi et d’Alessandri dans une prison corse et demandaient la levée du statut DPS qui empêche une telle opération.
Deux mille personnes ne suffiront évidemment pas à faire changer d’avis un Premier ministre qui s’est comporté en juge et en bourreau de sa propre sentence, mélangeant le judiciaire et l’exécutif.
Car il faut rappeler que l’administration pénitentiaire avait donné son accord. Il devient donc évident que ceux qui représentent l’État confondent sans honte l’idée de justice (ces hommes ont été jugés pour un crime qui avait un prix : la durée de l’incarcération) et la vengeance (on les maintient en détention sans leur offrir le moindre espoir alors même que dans toute incarcération il y a l’idée d’une possible rédemption). L’assassinat du préfet Erignac fut d’un point de vue moral un crime inexcusable c’est-à-dire qu’il ne supporte aucune excuse. Mais les peines restent modulables comme le veut la loi.

La véritable perpétuité n’existe quasiment pas dans l’histoire moderne de la France.

Les collabos furent libérés après dix ans et leurs crimes furent épouvantables par leur nombre et leur cruauté. Les militants de l’Oas furent amnistiés en 1968, six ans après les faits qui les avaient menés en prison. La vengeance de l’état ne peut se comprendre qu’à la lumière de deux facteurs. Le geste du commando Erignac fut celui d’un très faible nombre unanimement condamné. Il a été commis contre un membre important de l’appareil d’état et reste une blessure ouverte pour les collègues du préfet Erignac. Il n’empêche qu’Yvan Colonna et ses deux camarades ont droit à un traitement équitable et juste.

Un précédent historique


Un Corse, un notable, accusé d’assassinat et condamné à la guillotine sous la Restauration avait préféré mourir d’une grève de la soif et de la faim (il serait plus juste d’écrire grève de l’eau et de la nourriture).
Pascal Marchetti fut le premier à l’évoquer dans Une mémoire pour la Corse. J’avais transcrit son journal de bord intégral (qui m’avait été donné par P. Marchetti) dans le second volume de mes Contes corses. Francis Pomponi l’a également publié dans Vendetta, justice et politique en Corse, « L’affaire Viterbi ». Le condamné décrit dans le moindre détail sa lente agonie. C’est terrifiant. Fort heureusement la menace n’existe plus.

Mais l’État montrerait un peu de grandeur en cessant ses atroces mesquineries.
On ne gouverne pas par le ressentiment, mais en faisant souffler l’esprit de justice et de miséricorde.


GXC

Lien vers la pétition : Pour la levée du statut DPS et la réinsertion d'Alain FERRANDI et de Pierre ALESSANDRI
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