Fatti di storia : Faut-il commémorer Napoléon ? ( 1/2 )
Depuis quelques semaines, la question, commémorer Napoléon ?
Fatti di storia : Faut-il commémorer Napoléon ? (1/2)
Depuis quelques semaines, la question, émanant tout d’abord de la France, de commémorer Napoléon, à l’occasion du bicentenaire de sa mort, se répand un peu partout sur la planète. Faut-il ou non, commémorer l’Empereur ?
Alors que des pays historiquement ennemis de Napoléon, nous pensons notamment à la Russie, commémoreront l’Empereur cette année, le chef de l’Etat Emmanuel Macron ne s’est pas encore prononcé sur la question.
A notre sens, le débat n’a pas lieu d’être, car il est faussé par une incompréhension du terme« commémoration »
Faisons de l’étymologie :
Le verbe commémorer nous vient du latin commemorare qui signifie « se souvenir ensemble ». Une
commémoration est donc l’action de rappeler quelque chose ou quelqu’un à un ensemble plus ou
moins grand de personnes. Il est donc de cette manière, tout autant possible de commémorer un
événement glorieux et heureux que de commémorer un événement dramatique et malheureux.
Les Etats-Unis ne commémorent-ils pas les attentats du 11 septembre 2001 ?
Faudrait-il arrêter decommémorer les massacres d’Auschwitz ? Naturellement non.
La commémoration, qui peut selon Pascal Ory (Les lieux de Mémoire, Dir. Pierre Nora) exister sous trois formes, « l’historiographique, le monumental et le cérémonial », permet par définition, de ne pas oublier. Etant indéniable que Napoléon est le personnage le plus illustre de son temps, probablement le plus important de l’histoire de France mais aussi le fondateur de la France contemporaine, nous devons nous interroger de la manière suivante : quel pays peut aujourd’hui faire volontairement sombrer dans l’oubli le personnage qui a le plus marqué, influencé et orienté son histoire ainsi que celle de l’Europe ?
Selon nous, la seule question légitime concernant le bicentenaire de la mort de Napoléon est la
suivante : Comment doit-on commémorer Napoléon ?
De toute évidence, l’histoire n’est jamais noire ou blanche mais souvent grise. Ainsi, il ne s’agit ni de déposer des germes aux invalides en pleurant un Napoléon tout blanc, ni à l’inverse de détruire ou de réduire l’image d’un grand homme au rétablissement de l’esclavage en 1802. Il faut selon nous, non seulement commémorer Napoléon, mais bien sûr inciter le grand public à connaître, étudier et cerner ce personnage.
En quoi était-il un bâtisseur ? Qu’est-ce donc que ce « coup d’œil » ou cette « vista » militaire qui lui a permis de changer tant de situations catastrophiques en victoire ? D’aucuns disent qu’il est le sauveur des idées de la révolution, d’autres qu’il est le fourvoyeur de la République. Qu’en est-il ? Dans quel contexte a-t-il réinstauré l’esclavage ? Est-ce le goût du sang qui l’a poussé dans la campagne de Russie ?
Une mémoire qui déchire et divise
De toute évidence, ce personnage représente une source inépuisable de sujet d’études et les commémorations du bicentenaire de sa mort peuvent et doivent servir de tremplin pour renforcer la connaissance autour de ce personnage finalement mal-connu du grand public.
Depuis maintenant deux siècles, la mémoire napoléonienne, autant nationale qu’européenne n’a de
cesse de se déchirer entre légende noire et légende dorée. En effet, sous la restauration, Napoléon
est un tyran et un usurpateur.
À partir de la Monarchie de Juillet, celui que l’on appelle le Roi Républicain, Louis-Philippe permet la réconciliation de la figure de l’Empereur avec le peuple. Cela se traduit par le retour des cendres en 1840, 19 ans après sa mort, à Paris. Plus d’un million et demi de personnes se rendent alors dans la Capitale pour lui rendre un dernier hommage.
En 1848, le neveu de Napoléon, Louis Napoléon devient le premier Président de la République et quatre ans plus tard, par un coup d’Etat, Empereur des Français sous le nom de Napoléon III. C’est logiquement pendant les deux décennies de son règne que Napoléon 1er va retrouver la gloire. La faible côte de popularité du « petit neveu » ainsi que l’image que les Républicains vont répandre de ce dernier vont toutefois ternir quelque peu l’image du « grand oncle ».
Aujourd’hui, deux siècles après sa mort, nous l’avons vu, la figure de l’Empereur continue de diviser les Français et les préparatifs du bicentenaire en question n’en sont que la représentation.
Marcandria Peraut
suite la semaine prochaine
Depuis quelques semaines, la question, émanant tout d’abord de la France, de commémorer Napoléon, à l’occasion du bicentenaire de sa mort, se répand un peu partout sur la planète. Faut-il ou non, commémorer l’Empereur ?
Alors que des pays historiquement ennemis de Napoléon, nous pensons notamment à la Russie, commémoreront l’Empereur cette année, le chef de l’Etat Emmanuel Macron ne s’est pas encore prononcé sur la question.
A notre sens, le débat n’a pas lieu d’être, car il est faussé par une incompréhension du terme« commémoration »
Faisons de l’étymologie :
Le verbe commémorer nous vient du latin commemorare qui signifie « se souvenir ensemble ». Une
commémoration est donc l’action de rappeler quelque chose ou quelqu’un à un ensemble plus ou
moins grand de personnes. Il est donc de cette manière, tout autant possible de commémorer un
événement glorieux et heureux que de commémorer un événement dramatique et malheureux.
Les Etats-Unis ne commémorent-ils pas les attentats du 11 septembre 2001 ?
Faudrait-il arrêter decommémorer les massacres d’Auschwitz ? Naturellement non.
La commémoration, qui peut selon Pascal Ory (Les lieux de Mémoire, Dir. Pierre Nora) exister sous trois formes, « l’historiographique, le monumental et le cérémonial », permet par définition, de ne pas oublier. Etant indéniable que Napoléon est le personnage le plus illustre de son temps, probablement le plus important de l’histoire de France mais aussi le fondateur de la France contemporaine, nous devons nous interroger de la manière suivante : quel pays peut aujourd’hui faire volontairement sombrer dans l’oubli le personnage qui a le plus marqué, influencé et orienté son histoire ainsi que celle de l’Europe ?
Selon nous, la seule question légitime concernant le bicentenaire de la mort de Napoléon est la
suivante : Comment doit-on commémorer Napoléon ?
De toute évidence, l’histoire n’est jamais noire ou blanche mais souvent grise. Ainsi, il ne s’agit ni de déposer des germes aux invalides en pleurant un Napoléon tout blanc, ni à l’inverse de détruire ou de réduire l’image d’un grand homme au rétablissement de l’esclavage en 1802. Il faut selon nous, non seulement commémorer Napoléon, mais bien sûr inciter le grand public à connaître, étudier et cerner ce personnage.
En quoi était-il un bâtisseur ? Qu’est-ce donc que ce « coup d’œil » ou cette « vista » militaire qui lui a permis de changer tant de situations catastrophiques en victoire ? D’aucuns disent qu’il est le sauveur des idées de la révolution, d’autres qu’il est le fourvoyeur de la République. Qu’en est-il ? Dans quel contexte a-t-il réinstauré l’esclavage ? Est-ce le goût du sang qui l’a poussé dans la campagne de Russie ?
Une mémoire qui déchire et divise
De toute évidence, ce personnage représente une source inépuisable de sujet d’études et les commémorations du bicentenaire de sa mort peuvent et doivent servir de tremplin pour renforcer la connaissance autour de ce personnage finalement mal-connu du grand public.
Depuis maintenant deux siècles, la mémoire napoléonienne, autant nationale qu’européenne n’a de
cesse de se déchirer entre légende noire et légende dorée. En effet, sous la restauration, Napoléon
est un tyran et un usurpateur.
À partir de la Monarchie de Juillet, celui que l’on appelle le Roi Républicain, Louis-Philippe permet la réconciliation de la figure de l’Empereur avec le peuple. Cela se traduit par le retour des cendres en 1840, 19 ans après sa mort, à Paris. Plus d’un million et demi de personnes se rendent alors dans la Capitale pour lui rendre un dernier hommage.
En 1848, le neveu de Napoléon, Louis Napoléon devient le premier Président de la République et quatre ans plus tard, par un coup d’Etat, Empereur des Français sous le nom de Napoléon III. C’est logiquement pendant les deux décennies de son règne que Napoléon 1er va retrouver la gloire. La faible côte de popularité du « petit neveu » ainsi que l’image que les Républicains vont répandre de ce dernier vont toutefois ternir quelque peu l’image du « grand oncle ».
Aujourd’hui, deux siècles après sa mort, nous l’avons vu, la figure de l’Empereur continue de diviser les Français et les préparatifs du bicentenaire en question n’en sont que la représentation.
Marcandria Peraut
suite la semaine prochaine