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Série TV « # paese »

Pour rire, pour sourire…
Un peu d’air frais, de gaité, d’humour ça fait du bien ! Alors, merci à la série « # paese », diffusée sur Via Stella, qu’on va retrouver à la rentrée et dont on a pu goûter le sel, en prologue, en ce début mai, en amuse-bouche comme il est de bon ton de le dire dans les restaurants qui ne se prennent pas pour de la roupie de sansonnet !


« # paese », rythme de diffusion quotidien. En scène : quatre duos. Des échanges vifs : chaque épisode dure sept minutes. Lieu ? Le village de Caracuta qu’il est inutile de chercher quelque part entre Bastia et Ajaccio, puisqu’il n’existe pas dans la réalité… mais qui pourrait à peu de chose près être « vrai de vrai ». Epoque ? La nôtre, celle des nouvelles technologies avec réseaux sociaux et téléphone mobile multifonctions. Tonalité ? La macagna si caractéristiques des relations insulaires, macagna qui joue sur les mots, les situations, les travers humains.

La série est produite et réalisée par « Pastaprod » de Pierre-François Cimino, qui a déjà, entre autres, été aux manettes de « Casalone » et « Hôtel Paradisu ». Axe majeur d’ « # paese » : des scènes de la vie villageoise, non dans un bled paumé, loin de la modernité, végétant entre désertification et désolation, mais dans un village auquel les actuels moyens de communications ont redonner du souffle en ramenant des habitants et des façons de vivre plutôt éloignées des conventions habituelles. Caracutu, en effet, revit, certes avec des hauts et des bas, mais aussi avec un indéniable tonus qui prouve qu’on ne doit jamais désespérer ! « # paese » s’inscrit donc non seulement dans un veine comique mais est empreint d’un optimisme bienvenu…

Du piquant, de la bonhomie qui n’exclut pas la raillerie « # paese » doit beaucoup à ses personnages qui apparaissent toujours en binômes à l’écran. Il y a Bonnie, bergère à la pointe de la gestion, mairesse de Caracutu. Bonnie (Coco Orsoni) est mariée à Claude, un pinzutu d’importation récente qui a du mal à s’acclimater à la campagne, et gagne sa vie par le télé-travail. Claude forme avec sa femme le seul couple de la série. Il y a Jojo (Pierre-Laurent Santelli), bricoleur hors pair, homme à tout faire du village, qui donne la réplique à Loulou, prototype du glandeur aussi exaspérant que sympa (Sébastien Casalonga). Il y a Orlandu (Guy Cimino) en patriarche très geek qui a fait appel à Saveria (Serena Leca) pour tenir son ménage. Père de Bonnie il est l’ex-maire, poste électif transmit en héritage. Il y a Luisa (Danae Sepulcre-Nativi) et Mona, sa jumelle (Delia Sepulcre-Nativi). L’une est sérieuse, ordonnée, assez écolo. L’autre est fofolle, artificielle, étudiante prolongée à Corte. L’une et l’autre, sœurs dans la vie, sont les révélations de la série. Elles ont du peps et de la répartie. Elles sont chipies et attendrissantes.

Les sketches sont réalisés en plans-séquences sur un tempo bien frappé. L’ensemble est dynamique. Drôle… en langue corse.

A vos postes !


« En 45 secondes difficile d’écrire des sketches qui font rire ! Il faut aller à l’efficacité et s’appuyer sur des thèmes qui s’adressent à tous, y compris hors de Corse. »

Pierre-François Cimino, producteur et réalisateur.



Comment avez-vous constitué vos binômes de personnages ?
On a voulu représenter un panel de la société corse en misant sur des personnages contrastés pour créer du conflit déclencheur d’humour. Ces personnages appartiennent à des milieux sociaux et à des catégories d’âge différents ;


Qu’apportent les nouvelles technologies à Caracutu ?
Grâce aux réseaux sociaux et aux textos elles sont des moyens de communication donnant la note de modernité. Elles permettent aussi d’exercer une activité à distance. Les textos, en outre, peuvent s’incruster sur l’écran.


Ces scènes de la vie villageoises ne risquent-elles pas de verser dans la caricature ?
Aucunement, car on ne fait pas du village un fantasme. D’ailleurs on y vit comme on vivrait en ville ! En élargissant cette constatation on vit en Corse comme sur le reste de la planète. On est dans le local et l’universel. Le village, dans notre série, sert juste de coquille et les thèmes qui agitent les gens ressemblent à ceux de leurs contemporains partout dans le monde.


Qu’est-ce qui vous a guidé dans le choix des décors ?
Tous correspondent aux caractères des personnages. Le vieux geek se fiche de son intérieur et c’est ce que reflète le décor qui est le sien. Les jumelles habitent leur maison familiale qu’elles ont personnalisée en apportant leur touche. Jojo évolue dans un désordre qui lui est caractéristique. L’appartement de Bonnie parait sortir d’un magazine spécialisé. Quant aux lumières elles sont là pour créer des ambiances qui changent au cours des jours.


Le débit des acteurs est très rapide. Est-ce pour cette raison qu’en septembre « # paese »sera sous-titré en français ?
On veut toucher le public le plus large et n’exclure personne d’où des sous-titres en français.


Votre style de comique ?
On joue sur la macagna même si l’humour de la série repose sur une structure très classique. En 45 secondes difficile d’écrire des sketches qui font rire ! Il faut aller à l’efficacité et s’appuyer sur des thèmes qui s’adressent à tous, y compris hors de Corse. Sur le plan du comique je pense que la langue corse en elle-même apporte une indéniable originalité.


Dans « # paese » le jeu des comédiens est essentiel. Le casting a-t-il été aisé ?
On a pris le temps de tester les binômes de comédiens pour vérifier leur degré de complicité. On a pratiquement organisé des sortes de speed datings pour s’assurer que nos duos fonctionnaient bien. On s’est aperçu que si on obtenait ce résultat c’était parce qu’ils se connaissaient bien dans la vie réelle, qu’ils avaient ensemble leurs habitudes, qu’ils se chambraient… Pour ce qui est des jumelles, qu’elles soient sœurs dans la réalité, était un atout évident.


Vos thèmes de prédilection ?
On traite de tout mais notre thème principal est la dichotomie ville-village. En plus on ne s’interdit rien : politique, sexe, écologie…


Quels sont vos auteurs ?
On retrouve des gens de l’équipe d’ « Hôtel Paradisu » et des personnes qui ont le sens du comique et savent écrire court. A tous on soumet un cahier des charges très précis. Les auteurs sont rémunérés au sketch retenu.


Vous-même formez un binôme avec Nicolas Pancrazi. Quels sont vos rôles respectifs ?
Je suis producteur et réalisateur. Je prends en charge la technique. Nicolas est cadreur, il coache et drive les comédiens ce qui est une mission primordiale. Sur les tournages il lui revient de gérer toutes les situations. C’est lui qui est responsable du jeu des acteurs.


Qu’avez-vous retiré de votre expérience d’ « Hôtel Paradisu », série de 32 épisodes de 13 minutes, que vous avez réalisé il y a peu ?
Cette série a duré six saisons, diffusées à un rythme hebdomadaire. Elle a été pour moi l’occasion d’apprendre à évoluer afin que le public ne se lasse pas. « # paese » propose un rendez-vous quotidien, c’est là un nouveau défi à relever ! « Hôtel Paradisu » m’a permis de me roder.


« # paese » est-il exportable ?
Avec « Raph et Max » qui reposait sur un aspect visuel on a reçu un bel écho à l’extérieur. Cette série a été achetée par plusieurs TV. « # paese » sera peut-être plus difficile à exporter à cause de la barrière de la langue.


Qui a composé la musique de la série ?
Paul Mac Daniel. II a réussi un thème mélodique qui reste en tête. A son actif également : le mélange mandoline-guitare électrique qui fait tilt.

En replay sur Via stella Pour voir et revoir la serie
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