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Un crime majeur commis par l'église catholique

Un bilan cataclysmique

Un crime majeur commis par l’église catholique


« Je désire exprimer aux victimes ma tristesse, ma douleur pour les traumatismes subis, et aussi ma honte, notre honte, ma honte pour une trop longue incapacité de l’Église à les mettre au centre de ses préoccupations. Je prie, et prions tous ensemble, à toi Seigneur, la gloire, à nous, la honte. C’est le moment de la honte. » T ls ont été les mots prononcés par le Pape François après la lecture du rapport Sauvé, président de la Commission indépendante sur les abus sexuels de l’Église consultable sur le N t. Le rapport fait état de 330 000 victimes de prêtres et de laïcs dans le cadre e clésiastique sur une période couvrant soixante-dix ans. Le nombre de prêtres prédateurs a été établi à 3000 environ. Et encore n’est-ce vraisemblablement que la partie émergée de l’iceberg. Il s’agit maintenant d’en tirer les leçons afin que cela n’arrive plus jamais.

Un bilan cataclysmique


En 2010, les observateurs extérieurs estimaient à 10 000 le nombre de victimes des prédateurs sexuels ecclé iastiques. Aujourd’hui, ce chiffre a été multiplié par 30. Or ces abus ont dans un premier temps été simplement niés par l’Église, les évêques allant jusqu’à protéger les criminels tout simplement pour ne pas mettre en cause leur système. La stupéfaction actuelle des hiérarques catholiques est tout simplement stupéfiante. Des centaines de victimes s’étaient transformées en lanceurs d’alerte. Mais l’Église a fermé les yeux et ignoré la souffrance de ces malheureux. Or ces blessures ont été pour des enfants et des adolescents qui croyaient dans les préceptes de bonté et de fraternité prônés par les prêtres, l’équivalent de la douleur provoquée par un inceste. Là où ils n’auraient dû trouver qu’amour et transcendance, ils ont rencontré le mal absolu, celui qui fait qu’un adulte viole celle et celui qui lui faisaient confiance comme un enfant croit en un père. Le rapport Sauvé est le produit d’un grand courage, celui d’une Église mise en face de ses responsabilités par un Pape qui désire qu’enfin la foi des enseignants soit en adéquation avec les préceptes sacrés du christianisme.
Mais les conclusions du rapport insistent sur la nécessité de regarder la vérité en face afin de trouver des solutions pour d’abord réparer le mal fait à des enfants et ensuite que jamais plus cela ne puisse se reproduire.

Un état d’esprit mafieux


Le terme de mafia est désormais mis à toutes les sauces. Comment le définir sinon comme l’excrétion d’un système qui préfère annihiler ce qui dénonce un mal endogène plutôt que de l’affronter ? Et cette règle est valable pour toute corporation qui décide que sa survie dans la négation de ses propres principes est préférable à son éventuelle mise en danger afin qu’apparaisse la lumière. Les lanceurs d’alerte sont ces personnages qui, à un moment donné, font le choix de dévoiler des secrets honteux. Ils sont toujours mis à l’écart, traités de traîtres et en définitive réduits au silence. Ce sont pourtant eux qui, par leur courage, parviennent à sauver l’essentiel.
L’Église ne pourra continuer d’exister que si elle démontre qu’elle agit pour faire vivre les principes sur lesquels elle s’est bâtie. Il est question de discuter du célibat des prêtres. Il faudra vraisemblablement aller et plus loin et se demander pourquoi autant d’hommes d’Église ont pu ainsi tomber dans des comportements criminels et, surtout, s’y complaire au point de devenir des multirécidivistes. L’immense majorité des prêtres est restée dans les clous, mais l’ampleur du phénomène est telle qu’il serait dramatique de s’en tenir à l’excuse du nombre de prédateurs rapportés à l’ensemble de la prêtrise.

Toutes les religions sont touchées

Le rapport Sauvé ne concernait que la France. Et parce qu’on voit mal pourquoi les autres pays seraient épargnés, la projection est vertigineuse. Le mal est profond dans le catholicisme, mais il touche aussi le bouddhisme. Le protestantisme et l’anglicanisme le sont également dans une moindre mesure puisque les pasteurs se marient.
Il faut donc accepter un terrible constat : les religions ont été les plus grandes entreprises de pédophilie actives dans le monde. Au nom de la foi, protégés par une hiérarchie criminelle, parce que sourde aux cris des victimes, les pédophiles ont œuvré en toute impunité. Lorsqu’on sait que les prêtres sont consacrés et donc, à leur échelle, des passerelles entre les croyants et Dieu, on est en droit de se poser des questions sur la réalité du dogme. C’est aussi ce grand écart qui a provoqué une chute vertigineuse des vocations.
Si l’Église veut se relever, il va lui falloir beaucoup de lucidité et de courage en espérant que ce sursaut dépasse la volonté de ce pape-là et sa formidable personnalité.

GXC
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