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Eric Zemmour en Corse : une campagne non officielle

Officiellemnt en Corse pour la promotion de son livre

Éric Zemmour en Corse : une campagne non officielle


En visite dans l’île la semaine dernière, le polémiste était officiellement là pour faire la promotion de son livre. Le très probable candidat à la présidentielle en a aussi profité pour donner une réunion publique et récolter des parrainages. Retour en quatre temps sur un déplacement mouvementé aux faux airs de campagne.



La réunion d’Ajaccio

Samedi dernier, entre les acclamations de ses partisans et les huées de ses opposants, Éric Zemmour a exposé son idée de la nation dans une région qui a voté massivement nationaliste aux dernières Territoriales. « Le nationalisme n’est pas une maladie, c’est un symptôme d’une France qui n’est pas à la hauteur de la Corse », a avancé l’essayiste souverainiste, probable candidat à la présidentielle d’avril 2022. Il a aussi pointé « la bétonisation empêchée par les indépendantistes » et s’est prononcé pour le « rapprochement des prisonniers corses ». Des thèmes sur lesquels on ne l’attendait pas forcément. À l’inverse de l’immigration et de l’Islam, deux composantes indissociables selon lui. « Français et Corses font face à une même invasion migratoire et nous devons la combattre ensemble », a-t-il asséné dans une région qui a placé Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle de 2017.
Et dans laquelle la très grande majorité des arrivants ne vient pas d’Afrique du Nord, mais du continent français.


De vives tension
s

Détesté par les uns, admiré par les autres, l’ex-journaliste du Figaro ne laisse pas grand monde indifférent partout où il passe. Jusqu’à exacerber les tensions. La preuve à Ajaccio où des heurts ont éclaté entre anti et pro Zemmour juste avant son discours. Une brève échauffourée entre insulaires qui a lancé une journée plus tendue que la veille, à Sartène. Là, la séance de dédicaces avait été perturbée par Paul-Félix Benedetti. Le conseiller territorial de Core in Fronte était venu dire au polémiste qu’il « n’était pas le bienvenu ici ». Un message similaire également délivré à Ajaccio par des militants du parti indépendantiste, ainsi que par des syndicalistes de gauche et des communistes rassemblés eu aussi sur la place des Palmiers, face à la librairie où avait lieu la séance de dédicaces.


Peu de personnalités politiques

Au cours de cette visite de 48 heures, orchestrée par le philosophe et universitaire sartenais Olivier Battistini, très peu de politiques insulaires auront été aperçus dans le sillage du polémiste. Jean-Antoine Giacomi et Filippo de Carlo du parti d’extrême droite Forza Nova étaient présents à Sartène et à Ajaccio. Charles Giacomi, père du premier précité, maire de Pruno et ancienne tête de liste du FN au territoriales de 2017 était quant à lui sur le quai d’honneur du port Tino Rossi. À Sartène, le maire divers droite Paul Quilichini est quant à lui venu se faire dédicacer son livre, se disant « honoré que la ville accueille un si grand chroniqueur et un si grand écrivain ».


En quête de parrainages

Il n’a pas annoncé sa candidature mais ne devrait pas tarder à le faire. En Corse, Éric Zemmour n’est pas uniquement venu pour promouvoir son dernier livre et parler philosophie et histoire autour d’un bon repas. En deux jours et autant de séances de dédicaces, il a pu mesurer sa cote de popularité, mais aussi nouer des contacts en vue des 500 parrainages indispensables pour l’échéance présidentielle. Grâce à un petit groupe de soutiens locaux, il en aurait récolté une quinzaine, dont la majorité en Haute-Corse. Charles Giacomi pourrait lui donner le sien. Son fils, Jean-Antoine Giacomi, s’est lui entretenu avec l’essayiste à Sartène. Pour le chef de file de Forza Nova, « c’est presque instinctif de soutenir la candidature d’Éric Zemmour plutôt que celle de Marine Le Pen ».


• A.S.
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