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Le Grand Barnier

Le parcours politique de Michel Barnier

Le Grand Barnier


- « Nom, prénom, date et lieu de naissance ? »
- « Barnier Michel le 09.01.51 à La Tronche !
- « Où ? »
- « À La Tronche !!! »
- « Soyez poli jeune homme ! Personne suivante ! »


- « Mais je suis né à La Tronche !!! »


Putain Barnier ! Le Barn's ! Et si c'était lui ? Il y a quelques jours lors d'un passage sur la matinale d'une chaine info, quand le journaliste lui demande, entre vice et malice, s'il ne cultivait pas une ressemblance avec le Général de Gaulle il répond, droit comme un cierge, que ressembler au Général est une chose, mais cultiver et perpétuer la vision et les valeurs de De Gaulle est autrement plus indispensable à la patrie. Oh le champion ! Oh le bel homme ! Oh la bête de concours !
Dès son enfance à La Tronche donc, près de Grenoble, Michel développe une précocité à fatiguer autrui remarquable. Lors des repas de famille il a pris l'habitude, au moment du dessert, de se lever et d'entonner une Marseillaise prépubère qui fait le bonheur de ses parents mais qui gonfle prodigieusement le reste de la tribu. « Un café l'addition » c'est devenu la règle chez les Barn's et apparentés, afin de s'éviter le stress de fin de banquet. Sur sa lancée, les semelles bien fartées, il prend sa carte à l'UDR, le parti gaulliste, à 14 ans. Au lieu de l'amener illico chez le psy, papa et maman applaudissent des deux mains. Ce sera le seul et unique triomphe public de sa carrière politique.
Tous les témoignages des survivants et rescapés des meetings et réunions politiques du Grand Barnier convergent : le bougre est un serial killer qui pratique, dans ses discours, involontairement l'hypnose. Beaucoup n'ont pas pu ou voulu se réveiller. Malgré ce lourd handicap à l’oral, le Barn's par lui-même convaincu de lui-même (ça va vous suivez ?), entame une ascension fulgurante. Il y a les politiques brillants dont on dit « ils ont fait une belle carrière ». Pour le Grand Barnier c'est selon que l'on soit catho (comme lui) ou mécréant. Le catho dira que le Michou aurait battu le record de la traversée de la Mer Morte avec ses pieds comme des planches, le mécréant aurait joué les chiffres de sa naissance à l’euro millions. D'une enfance sans histoire le Miche ne garde que de bons souvenirs à l'exception d'un cauchemar. Le cauchemar de la crêperie. Petit, Barnier était déjà grand. Beaucoup plus que ses copains. La bande avait pris l'habitude de se rendre dans une crêperie de Grenoble, et les gamins attendaient le moment de la commande. Quand la serveuse demandait : « les crêpes ? Sucre ou Grand Marnier ? », à l'unanimité moins une, «au Grand Barnier !!! ». Les enfants sont cruels. Depuis quel que soit le lieu, le sujet, dès que Michou entend au détour d'une phrase « le grand... » il ne peut s'empêcher de hurler « au sucre au sucre ! ». C’est devenu, avec le temps, sa manière de crier « au secours » ! Ce qui, selon le contexte, peut provoquer un malaise certain. Dernièrement invité par un de ses soutiens, le Maire du Touquet Daniel Fasquelle, au salon du livre de la commune, il tombe sur un débat littéraire autour de l'œuvre d'Alain Fournier. Quand l'intervenant va citer Le Grand M..., le Barn's s'égosille « au sucre au sucre ». Pendant qu'on exfiltre Barnier, un militant demande au Maire si Michou n'abuse pas du bicarbonate...
L'autre obsession du Grand Barnier s'appelle Pierre Mazeaud. Rares sont les hommes politiques à avoir un parcours d'homme avant le début de leur carrière. Mazeaud a pour lui une vie incroyable, jalonnée par les exploits, le goût du risque, les drames et les plus grandes épopées. Il a affronté à mains nues la fureur des éléments. La foudre a percuté sa cordée emportant quatre de ses compagnons. Il est l'un des premiers à planter son piolet au sommet de l'Everest. Son nom est associé au pic des montagnes les plus dévoreuses de vies humaines, gravies à la force des phalanges et du poignet. Il est une légende de l'alpinisme. Professeur de droit le jour, il est le fruit d'une longue dynastie de juristes, il s'encanaille la nuit dans les vapeurs d'alcool, drague les filles sur des notes de jazz et fait la java sur le pavé de Saint-Germain, tout en rêvant des Dolomites. Il s'oppose à la politique coloniale, écrit des brulots sous pseudo dans Le Libertaire, journal anarchiste. Michel Debré le convainc de s'engager dans le parti gaulliste. Il devient alors l'insoumis de droite menant de front plusieurs vies, mêlant politique, droit, beuveries avec ses potes pour toujours finir par grimper vers son paradis blanc.
Alors en ce jour de 1973 quand le Barnier de 22 ans, nommé chargé de mission auprès du Secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse et des Sports, Pierre Mazeaud himself, le choc des cultures est en marche. Si la fumée monte au ciel, les volutes du cigare de Mazeaud s'accumulent sous le plafond de son bureau. Juste où le grand dadais ouvre ses naseaux. Ces deux savoyards ne sont pas de la même planète. Entre le furet de la vallée et le grizzli des sommets absolument rien ni personne ne peut établir la connexion. Le 30 octobre dernier, Mazeaud, 92 ans, donne une interview au Point. L'hebdo lui décline le casting des candidats à la primaire des LR.
Quand vient le tour du Barnier la sentence du vieux lion est sans appel : « Un nul un imbécile ». Son coup de griffe est une récidive. Et c'est là que cela en devient savoureux pour la Corse. Si sur un malentendu tamentu le Barn's se retrouve à l'Elysée dans 5 mois, il sera bon de lui rappeler le passé. Son passé. Retour en 96. Michou est Président du Conseil Général de Savoie. Dans une interview publiée par l'Evènement du Jeudi, le Président de la Commission des Lois de l'Assemblée Nationale Pierre Mazeaud (RPR) s’en prend vertement à plusieurs membres du gouvernement et de la majorité. « Le pire - déclare-t-il, après avoir évoqué la situation en Corse - c’est quand j'entends cet imbécile de Barnier parler de fusionner les deux Savoie, il incite au séparatisme » accuse Mazeaud. Que s’est-il passé pour que le Barn's qui ne passe pas pour être un franc-tireur se retrouve dans cette aventure ? Le leader de la Ligue savoisienne, mouvement indépendantiste, un certain Patrice Abeille, qui deviendra le premier « chef du gouvernement provisoire de la Savoie » en exil à Genève, passe un accord avec le Miche. « Si tu milites pour la fusion nous t'apportons nos suffrages ». Ni une ni deux, lancé comme un frelon, Barnier se range à l'injonction de l'Abeille. 7% d'intention de vote ce n’est pas rien. Las le vieux lion du haut de sa tanière a anticipé la gesticulation du précieux de La Tronche. Et quand le fauve déverse dans la vallée une avalanche de quolibets, le Grand Barnier qui n'a jamais eu la conviction chevillée au corps, se réfugie dans son chalet en attendant des jours meilleurs.

En ce début de campagne, Éric Z., d'un Z qui veut dire Zaza Napol
i, est au pupitre et impose sa partition à tous les autres candidats. Comme son programme, qui se résume à mettre les arabes sur un bateau et les jeter à la mer, trouve un écho dans les sondages, le Barn's veut être du voyage en tant qu'armateur et même en capitaine. Il dégaine son référendum et tance vertement Bruxelles. Montebourg pense à récupérer leur pognon avant de les jeter à la baille. Bel équipage.
Entre les dingos qui se présentent et les idiots qui sont sondés on est bien outillé.
Dans ce monde devenu fou, cette planète menacée d'implosion par la surpopulation, des fous furieux construisent des sous-marins nucléaires, les vendent des milliards à des dingues qui les achètent. Oh les australopithèques ! Vous voulez faire la guerre à qui ? Au grand requin blanc ? En Corse Zaza a rendu hommage au Front pour sa contribution à la préservation du littoral. Ce n'est que le début il faut s'attendre à tout. Avec l'offre politique que l'on nous sert le pire est à venir. Si le Grand Barnier se pointe un jour en tant que candidat désigné par la droite... « Au sucre au sucre... »

Sgaiuffu
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