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Covid- 19 : La Corse ne se vaccine pas assez !

La situation sanitaire n'est pas bonne en Corse alors que notre région avait été en tête des vaccinations.

Covid-19 : La Corse ne se vaccine pas assez


La situation sanitaire n’est pas bonne en Corse alors que notre région avait été en tête des vaccinations. Mais désormais nous nous trouvons à un palier qui pourrait devenir inquiétant si à la pandémie de Covid venait s’ajouter celle de la grippe, favorisée par un refroidissement de l’air.


Une situation préoccupante


La difficulté d’une pandémie est l’analyse de chiffres extrêmement fluctuants. Le pourcentage de personnes ayant reçu une seconde dose de vaccin est au 1er décembre de 71,8 % avec une faiblesse en Haute-Corse (68,2 %) ce qui n’est pas bon alors que se profile la menace d’Omicron, le nouveau variant. Si le chiffre des décès augmente peu (un seul sur toute la Corse), le nombre d’hospitalisations connaît une hausse qui, pour l’heure, est seulement préoccupante (57 soit +5). Selon les données de Santé publique France, 57 patients sont hospitalisés, 24 à Bastia et 33 à Ajaccio. 12 patients sont ce mardi 30 novembre en soins critiques, 4 à Bastia et 8 à Ajaccio. La totalité des patients hospitalisés en réanimation, en soins intensifs ou en soins critiques est dépourvue de couverture vaccinale ou ne possède pas de schéma de vaccination complet.

Des jeunes récalcitrants et des vieux absents


La plupart des non-vaccinés sont des jeunes personnes qui estiment ne rien risquer. Un tel raisonnement est faux de différentes manières.
La première est que l’apparition des mutants ne permet aucunement de croire que la situation actuelle sera pérenne. Un nouveau variant peut très bien attaquer les défenses immunitaires des plus jeunes. Or le temps de vaccination est de plusieurs mois et, si une telle hypothèse s’avérait juste, il sera trop tard pour réagir immédiatement.
La deuxième raison est que les jeunes peuvent tomber malades. Peu seront touchés par des formes graves, mais ceux qui le seront risqueront leur vie. Ils sont par ailleurs des transmetteurs à haut risque alors les personnes vaccinées le restent, mais avec vingt-cinq moins de puissance contagieuse.
Pour ce qui concerne les personnes âgées ou à risques qui ont échappé à la vaccination, beaucoup se trouvent dans nos villages. Ils connaissent la possibilité vaccinale. Mais force est de constater que certains craignent plus les effets du vaccin que celui de la Covid.
À cela plusieurs explications : l’idée qu’on leur ment (une idée qui fait des ravages aux Antilles et en Nouvelle-Calédonie), la propagande fallacieuse de sectes religieuses et la peur inhérente à l’âge avancé. Il ne s’agit pas de jeter la pierre aux récalcitrants, mais de les convaincre.
Un dernier obstacle existe : celui de la fracture informatique. Beaucoup de personnes âgées ne possèdent pas un ordinateur ou s’elles en possèdent un, ne savent pas comment atteindre le site doctolib pour prendre un rendez-vous. D’autres enfin ne peuvent se déplacer. C’est donc toute l’infrastructure de communication qu’il faut affiner.

Un personnel admirable mais épuisé


Nous devons accepter l’idée que nous sommes dans l’incertitude et que les autorités ne peuvent pas agir parfaitement. Nous constatons que le variant delta est freiné par les vaccins, mais qu’ils ne l’arrêtent pas. Nous sommes encore dans l’attente pour ce qui concerne le variant omicron. Et il n’y a aucune chance que la pandémie s’arrête d’un coup. Nous risquons même de devoir vivre avec elle des années.
En Corse, les structures hospitalières sont dimensionnées en fonction d’une population « normalement » malade. Ça n’est plus le cas. Durant ces deux ans de pandémie, le personnel hospitalier a tout simplement été admirable, mais il n’en peut plus. Le suicide d’un infirmier ajaccien doit jouer un rôle d’alarme. Alors que nous les applaudissions avec enthousiasme lors de la première vague, nous avons tendance à les oublier, à oublier leurs fatigues, leurs problèmes personnels bref le fait que comme les pompiers, comme les gendarmes, comme les policiers c’est-à-dire les premières lignes de la société pour faire face à la misère humaine, ils craquent.
Le suicide est une réaction extrême certes. Mais beaucoup démissionnent.

Un devoir citoyen


La vaccination est donc un devoir de citoyen et plus simplement de solidarité humaine. Ces personnels ne sont pas à notre service car nous sommes tous interdépendants. Et ce devoir implique que nous fassions passer nos petites réticentes infantiles, nos peurs dérisoires au second plan.
Si nous voulons que la Corse parvienne à dépasser ces moments difficiles, il va falloir que chacun d’entre nous se sente lié par un rapport essentiel aux autres. Faute de quoi, les questions de santé vont rejaillir sur l’économie et le social au détriment des plus faibles, des plus démunis.

GXC
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