Ici en Corse ... la Covid étouffe l’information

Ici en Corse..

Ici en Corse, en ce début d’année 2022, la Covid étouffe l’information. Elle plane sur notre petite société comme une menace sourde qui cannibalise l’information. Nous nous sommes désormais habitués à ces visages masqués qui anonymisent les individus nous qui condamnions les faces voilées des femmes musulmanes. Quelques faits marquants tout de même : l’hypothétique rapprochement des derniers prisonniers du commando Erignac et le coût de l’énergie.

Le rapprochement des prisonniers du commando Erignac

Les députés nationalistes ont accompli un petit miracle : sortir les trois derniers prisonniers du commando Erignac de leurs oubliettes continentales. Ce sont désormais des dizaines de députés français qui se sont associés à la légitime demande de rapprochement. Curieux tout de même que les nationalistes n’y aient pas pensé plus tôt. J’avais évoqué cette piste il y a déjà des années dans l’une de ces chroniques. Mais là encore la division entretenue par une idéologie victimaire a prévalu sur l’efficacité.
Mais fait, que deviennent-ils ces comités de solidarité qui n’ont pas servi à grand-chose sinon à enfermer la problématique dans un affrontement avec l’état c’est-à-dire avec le véritable maître des clefs et des horloges. Une autre question vient désormais à l’esprit de ceux qui observent objectivement la situation : pourquoi les partis nationalistes n’élargissent-ils pas cette demande de solidarité aux partis politiques et aux syndicats insulaires ? Au lieu de privilégier l’entre-soi, pourquoi ne pas lancer des initiatives avec pour seul mot d’ordre : « Rapprochement des prisonniers ». Pourquoi ne pas lancer des mobilisations unitaires de rue ? Il est évident qu’aujourd’hui, une manifestation de masse pèserait lourd dans la balance et donnerait des arguments à ceux qui, sur le continent, au sein de la majorité ou de l’opposition trouvent légitime la mesure de rapprochement.
Au lieu de cela, l’impression qui domine est celle d’une instrumentalisation de la revendication qui servirait encore et toujours de levier au sein du seul rapport de forces entre organisations nationalistes. On évoque, on invoque, mais on ne se donne pas réellement les moyens qui risqueraient de déborder les états-majors. Reste enfin la question de l’appel aux autres minorités touchées par cette injustice et notamment les Basques eux-aussi soutenus par un rassemblement éclectique d’élus. Plusieurs dizaines de condamnés etarras sont trimballés de centrale en centrale alors qu’ils devraient également bénéficier du rapprochement.

Quel avenir énergétique pour notre île ?

Sur la lancée de l’après-guerre, nous avons cru à la surpuissance de l’homme. Nous avons dépensé, dévoré sans compter. Aujourd’hui l’heure de passer à la caisse est venue. Et l’addition risque d’être sévère pour l’humanité et plus encore pour sa partie la plus pauvre. La Corse appartient au monde occidental, celui qui détient les trois quarts des richesses du monde. Elle fait partie de l’ensemble français, cinquième puissance mondiale. Et elle a largement bénéficié de l’état providence. Mais, en matière énergétique, elle a commis d’énormes erreurs qui aujourd’hui se rappellent à notre bon souvenir. Sous pression des syndicats et des nationalistes, elle a refusé la jonction électrique avec le continent au prétexte d’une mythique indépendance énergétique. Nous disposons d’une électricité de mauvaise qualité, qui serait hors de prix si nous ne bénéficiions pas de la solidarité nationale et nous importons la moitié de notre énergie.
Avec le câble ICO, la plus grande partie de nos problèmes n’existerait pas. Nous faisons désormais face à un accroissement de notre population donc de la demande énergétique aggravée par des besoins nouveaux comme la démocratisation des climatiseurs. Enfin, la une crise énergétique mondiale a provoqué une hausse inédite des prix. Or l’énergie est devenue un marqueur social déterminant. Se chauffer, disposer de cette énergie qui remplace peu à peu les énergies fossiles directes (le fuel, le gaz, l’essence à usages domestiques, etc.) n’est pas un luxe, mais une première nécessité. La hausse drastique des prix de l’essence et de l’électricité provoque une vraie fracture sociale notamment dans les campagnes. Ne plus pouvoir se déplacer, économiser sur les dépenses d’énergie devient le propre des plus démunis.

En Corse, le coût de l’essence devient proprement insupportable pour des milliers de familles. Il faut se rappeler que la révolte des Gilets jaunes avait été causée par l’annonce d’une hausse du fuel. Celle, actuelle, de l’énergie pourrait provoquer une nouvelle jacquerie qui cette fois-ci n’épargnerait pas la Corse.

GXC