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Le bonheur en ligne de mire

Il était une fois, un pays qui avait tenté de mesurer le bonheur national brut ( BNB )

Le bonheur en ligne de mire

Il était une fois, un pays qui avait tenté de mesurer le bonheur national brut (BNB). Le Bhoutan avait opté pour cet indicateur, plutôt que les mesures économiques, pour évaluer le pays. Une utopie ? Pas si sûr. Car l’idée a fait son chemin et aujourd’hui, on mesure là où il fait bon vivre. La veille du printemps, le 20 mars, c’est la journée internationale du bonheur. Une célébration qui pourrait faire du bien en ces temps bien sombres.

Mesurer le bonheur

En 1972, Jigme Singye Wangchuck, jeune roi du Bhoutan, propose de mesurer le Bonheur national brut (BNB) de son pays, plutôt que sa richesse. Cette idée a été concrétisée en 1998 avec la création d’un indicateur du bonheur présenté officiellement au reste du monde lors du Sommet du Millénaire Asie-Pacifique. Le PNB repose sur quatre critères : croissance et développement économique, conservation et promotion de la culture, sauvegarde de l’environnement et utilisation durable des ressources, bonne gouvernance responsable. Des indicateurs pas si loin des modèles RSE. Une vision pionnière qui trouve ses déclinaisons dans les palmarès des villes où il fait bon vivre, par exemple. En 2011, l’OCDE a créé le Bonheur intérieur brut, un indicateur agrégeant onze thématiques (logement, emploi, santé, sécurité, éducation, environnement…) et établi un classement des pays où il fait bon-vivre. De son côté, l’ONU missionne des chercheurs pour établir chaque année un rapport mondial du bonheur selon des critères similaires. À l’échelle nationale, certains pays se lancent, comme le gouvernement de Nouvelle-Zélande qui a présenté son premier budget « bien-être » en 2020. En 2021, le Conseil nordique des ministres a classé les initiatives gouvernementales en matière de bien-être selon qu'elles utilisent des mesures du bien-être pour le suivi, la hiérarchisation ou l'élaboration de politiques. À l’heure actuelle, le bonheur ne figure pas dans le programme des candidats à la présidentielle.

La quête du bonheur

En cette période troublée de guerre et de pandémie, le Rapport sur le bonheur dans le monde 2022 fait état d'une lumière vive dans les temps sombres. Le mot « bonheur » représente plus de 25 mots sur un million de mots imprimés. La recherche sur le bonheur est passée de quelques pays seulement – notamment en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Australie – à une entreprise beaucoup plus globale, incluant la Chine. Pour une 5e année consécutive, la Finlande est désignée comme étant le pays le plus heureux du monde dans le classement du « World Happiness Report 2022 » publié par le Réseau des solutions pour le développement durable (RSDD) des Nations-Unies (ONU) à l'occasion de la Journée internationale du bonheur qui se tient le 20 mars (proclamée par l'ONU en 2012). La France se classe à la 20e position, avec des variables d’appréciation selon les six facteurs qui sont le PIB par habitant, le soutien social, l'espérance de vie en bonne santé, la liberté, la générosité et la corruption. La recherche du bonheur est un objectif fondamental, que l'Assemblée générale des Nations Unies a reconnu dans sa résolution 66/281 du 12 juillet 2012 en appelant à « une croissance économique dans une optique plus large, plus équitable et plus équilibrée, qui favorise le développement durable, l’élimination de la pauvreté, ainsi que le bonheur et le bien-être de tous les peuples ».

Òù fait-il bon vivre ?

Dimanche 30 janvier, le Journal du Dimanche a publié le classement 2022 des « Villes et villages où on vit le mieux en France ». Pour l’édition 2022, le palmarès couvre 34 827 communes de France métropolitaine. Chaque commune est analysée sur 187 critères. Aux 183 critères existants dans l’édition précédente, quatre nouveaux critères sont ajoutés : la police municipale (catégorie Sécurité), l’évolution du prix moyen au mètre carré pour les maisons sur 3 ans, l’évolution du prix moyen au mètre carré pour les appartements sur 3 ans et le taux de logements vacants depuis plus de 2 ans (catégorie Attractivité immobilière). Les 187 critères sont répartis dans 9 catégories : qualité de vie, sécurité, santé, commerces et services, transports, éducation, sports et loisirs, solidarité, attractivité immobilière. Pour la première fois en trois ans, la tête du classement change. Angers, remplace Annecy à la tête du palmarès. Bastia est à la 76e place, Ajaccio à la 201e et Furiani à la 480e.

Maria Mariana
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