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L'outre- mer derrière Mélenchon

En outre-mer, les 2 millions d'électeurs ont apporté à Jean-Luc Mélenchopn une belle victoire.

L’outre-mer derrière Mélenchon

En outre-mer, les 2 millions d’électeurs ont apporté à Jean-Luc Mélenchon une belle victoire. Le candidat de la France insoumise, est arrivé en tête dans six des dix départements ou collectivités d’outre-mer. Il se paie même le luxe de l’emporter largement à Saint-Barthélemy et Saint-Martin. À Saint-Pierre-et-Miquelon, il obtient 39,96 % des suffrages exprimés devançant Marine Le Pen (21,29 %) et Emmanuel Macron (20,58 %). Contrairement au désolant gâchis corse, Mélenchon est partout gagnant aux Antilles démontrant la cohérence d’un électorat qui a compris où se situaient ses intérêts.



Des Antilles insoumises


En Guadeloupe, Mélenchon gagne 32 points et atteint 56,16 % se plaçant en tête dans les trente-deux communes de l’archipel. Loin derrière lui se situe Marine Le Pen avec 17,92 %. Le président Macron s’effondre à 13,43 %. À la Martinique, Mélenchon arrive en tête avec 53,10 %, doublant son score de 2017 et là encore l’emporte dans les trente-quatre communes de l’île. Emmanuel Macron chute à 16,30 % mais se situe devant Marine Le Pen qui ne recueille que 13,42 % des suffrages. En Guyane, Mélenchon fait plus que doubler son score de 2017 (24,72 %) et atteint cette fois 50,59 % au détriment de Marine Le Pen qui recule de 7 points avec 17,66 %. Le président sortant se trouve en bas du podium avec 14,22 %. À La Réunion, Mélenchon obtient 40,26 %, et devance nettement Marine Le Pen (24,73 %), tandis que le président Macron fait moins bien qu’en 2017 avec 18,04 %. À Mayotte, la candidate d’extrême droite s’impose largement, avec 42,67 % des suffrages alors que le président sortant chute à 16,94 %. La raison en est essentiellement le problème migratoire comorien et l’insécurité qui règne dans le département.

Dans le Pacifique


Les collectivités du Pacifique, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna, ont à l’inverse donné leur préférence au président Macron. En Nouvelle-Calédonie, 28 561 électeurs ont voté pour Emmanuel Macron au premier tour ; 13 273 ont préféré Marine Le Pen et 9 711 ont opté pour Jean-Luc Mélenchon. Cependant les deux-tiers des inscrits se sont abstenus notamment dans les zones kanakes. La droite calédonienne a largement voté pour Emmanuel Macron. De son côté, Mélenchon récupère une partie des votes indépendantistes et améliore son score de 4,5 points, en passant à 13,77 %. Une nouvelle donne politique est en train de se dessiner en Nouvelle-Calédonie et La France Insoumise pourrait devenir un des piliers politiques incontournables de la politique du Caillou.

Un avenir contestataire


Il faut rappeler que La France Insoumise avait obtenu à l’Assemblée nationale la création d’une commission d’enquête sur la gestion des ressources en eau, dossier essentiel pour la population guadeloupéenne. Mélenchon s’était investi dans la dénonciation du scandale lié à la chlordécone, cet insecticide qui a empoisonné les terres où poussent les bananiers. De façon, plus douteuse, il a apporté son soutien aux mobilisations « antivax » et contre l’obligation vaccinale au nom des libertés. Contrairement à la Corse, où le mouvement nationaliste n’a pas su saisir sa chance, les territoires d’outre-mer ont réussi à marquer leur spécificité. Il y a fort à parier que LFI, si elle parvient à s’associer avec les mouvements autonomistes ou indépendantistes locaux, raflera la mise aux prochaines législatives.

Un vote d’avenir


La différence d’attitude avec la Corse est propre sidérante. D’un côté des peuples désignent une voie à suivre, des objectifs à emporter, de l’autre un peuple dont on finit par se demander s’il n’est pas atteint de maladie mentale jouent contre ses propres intérêts. Il trace un chemin incompréhensible. Les groupes nationalistes n’en finissent pas de se couvrir de lauriers antiracistes, ne jurent que par leur progressisme et sont incapables d’écrire une feuille de route limpide pour leurs troupes. D’un côté, les Ultramarins trouveront un groupe de députés pour défendre leurs intérêts sans l’ombre d’une hésitation, de l’autre trois députés au mieux auront du mal à expliquer la pagaille idéologique de leur électorat. Si on excepte le cas de Mayotte où l’insécurité a pesé de tout son poids et celui de la Nouvelle Calédonie où les Kanaks se sont réfugiés dans l’abstention, la France insoumise fait carton plein de la même façon qu’elle a remporté de belles victoires en métropole dans la ceinture rouge de Paris. Elle va donc devenir le champion d’une partie des déshérités et tenter de reconquérir ceux qui ont voté en masse par l’extrême droite en métropole et en outre-mer.

GXC
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