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IST et VIH , même combat

L'épidémie de Covid aura relégué au second plan pas mal d'autres maladies, dont le Sida.
IST et VIH, même combat

L’épidémie de Covid aura relégué au second plan pas mal d’autres maladies, dont le Sida. Le nombre de contaminations reste inexact du fait d’un taux de dépistage encore trop faible et d’un manque cruel d’informations. D’ailleurs, s’informer correctement, c’est le premier pas essentiel vers une bonne santé sexuelle pour soi et pour son, sa ou ses partenaires.

Du VIH au sida


On distingue actuellement deux types de VIH : le VIH-1 et le VIH-2. Ces deux virus sont très proches. Le VIH-1 a été isolé en 1983, par l’équipe de Françoise Barré-Fitoussi et Luc Montagnier, découverte qui leur a valu le prix Nobel de médecine en 2008. C’est la forme du virus la plus répandue autour du globe. La forme VIH-2 a été isolée en 1986. Elle est moins pathogène que le VIH-1 : elle présente un risque de transmission plus faible et une évolutivité plus lente. Le VIH-2 est surtout présent en Afrique de l’Ouest.
Le sida, ou syndrome d’immunodéficience acquise, est le dernier stade de l’infection due au VIH, le virus de l’immunodéficience humaine. Selon l’ONUSIDA, le sida est l’une des maladies infectieuses les plus mortelles. 1 million de personnes sont décédées du sida en 2016 dans le monde (contre 2 millions en 2005), et 76,1 millions depuis le début de l’épidémie.
En France, on dénombre plus de 150 000 personnes infectées par le VIH, et près de 6 000 personnes ont découvert leur séropositivité en 2016. Le dépistage précoce et la mise au point de traitements ont permis de mieux contrôler l’infection. Pour autant, cette maladie reste mortelle. L’objectif reste « 2030 sans Sida ». Plutôt ambitieux si l’on regarde les chiffres des dépistages. L’année sous Covid a été compliquée pour la lutte contre le Sida. Une épidémie en a caché une autre.

Dépistage à la traine


Selon les chiffres de Santé Publique France, en 2020, le nombre de découvertes de personnes séropositives a chuté de 22 % au niveau national. Cela ne signifie pas pour autant que le nombre de malades a chuté. En effet, le nombre de dépistages effectués a aussi fortement baissé, d’environ 15 %. Même constat sur l’île de beauté. Patricia Enel, la présidente de CoreVIH PACA-Corse atteste que « Sur l’île aussi les dépistages ont baissé et les données remontent mal à cause de la crise du Covid qui accapare les équipes de l’ARS ». L’association Aiutu Corsu, qui lutte contre le Sida depuis 1992, observe également que le nombre de dépistages est en baisse. Les acteurs terrain estiment que le sujet est encore tabou et que les nouvelles générations sont mal ou insuffisamment informées.
Le dépistage reste primordial, car des traitements existent qui permettent de réduire le risque au niveau 0. Depuis le 1er décembre, le CeGGID (Centre Gratuit d'Information, de Dépistage et de Diagnostic) d’Ajaccio dispose d’un traitement d’urgence, le TPE (traitement post-exposition). Ce traitement dure un mois et fait en sorte que la personne ne contracte pas la maladie. Mais il faut que le traitement commence 48 heures maximum après la prise de risque, donc que la personne se soit fait dépister. Outre ce traitement, il existe d’autres dispositifs, comme les autotests, les TROD (Test Rapide d'Orientation Diagnostique). Depuis 2022, le dépistage sans ordonnance est généralisé.

Et la santé sexuelle ?


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) milite pour une approche positive de la santé. Elle fait donc aussi la promotion de la santé sexuelle. Elle prône la possibilité pour chacune et chacun de vivre des expériences sexuelles agréables et sûres, exemptes de coercition, de discrimination et de violence. Cela va au-delà des seules relations sexuelles. Tout ce qu’il y a autour est également primordial : la contraception, l’endométriose, la lutte contre les IST et le VIH, les dysfonctions sexuelles, les violences sexuelles, les relations, le plaisir, le désir d’enfant, l’orientation sexuelle, l’identité de genre… Car les malades du sida témoignent que la lutte se joue aussi sur le front des discriminations et des stigmatisations.
Les programmes de prévention sont donc des piliers dans cette lutte, qui doivent élargir le discours aux droits sexuels et reproductifs. Oser parler de sa santé sexuelle, c’est se donner la chance de mieux la vivre au quotidien. C’est également s’informer et se sensibiliser sur les problèmes que l’on peut rencontrer au quotidien, et savoir vers qui se tourner, sans subir de stigmatisation ou discrimination, sans tabou.

Maria Mariana
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