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Dérèglement climatique : bientôt un remède presque pire que le mal ?

L'accélération et les manifestations du dérèglement climatique sont de plus en plus visibles, .....
Dérèglement climatique : bientôt un remède presque pire que le mal ?
L’accélération et les manifestations du dérèglement climatique sont de plus en plus visibles, ressenties et inquiétantes partout dans le monde. Cependant une des pistes qui est explorées pour remédier à ce dérèglement est plus inquiétante encore.


En Irak, l’agriculture et l’élevage sont soumis à une sécheresse durable et, depuis plusieurs semaines, à des températures extrêmes ayant atteint plus de 50°C. En Italie, dans la région Lombardie, l’état d’urgence a été proclamé en raison de la sécheresse qui y sévit (le Pô est au plus bas de ses niveaux des 70 dernières années et le débit de ce fleuve est si faible que, dans son delta, l’eau salée de l’Adriatique remonte de plus en plus haut). Ces derniers jours, dans l’Hexagone, 54 départements étaient concernés par des mesures de restriction de l'usage de l'eau. Chez nous, les niveaux « Vigilance sécheresse » en Haute-Corse et « Alerte sécheresse » en Corse-du-Sud sont atteints … Si l’on ouvre le dossier Climat, l’embarras du choix existe donc pour ce qui concerne les mauvaises nouvelles. Cependant l’information relative au dérèglement climatique la plus inquiétante de ces derniers jours, n’a pas été tirée des pages « Catastrophes ». Elle a filtré de l’annonce de la création, il y a quelques semaines, d’une « Commission mondiale de gestion des risques liés au changement climatique » dans le cadre du Forum de Paris sur la Paix (démarche ayant vocation à associer les acteurs de la gouvernance mondiale et étant fondée sur l’idée que la coopération internationale est essentielle pour relever les défis mondiaux et assurer une paix durable).


Impossible d’appliquer les recommandations du GIEC ?


Cette commission a pour mission de réfléchir à une stratégie globale visant à réduire les effets d’une hausse de la températures moyenne de la planère. La création de cette commission et sa mission sont d’évidence inquiétants. En effet, il est ainsi suggéré qu’il est devenu impossible d’appliquer les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui répète que tout doit être mis en œuvre pour réduire drastiquement et immédiatement les émissions de gaz à effet de serre (afin de ne pas dépasser une hausse moyenne de 1,5°C des températures mondiales). « Nous allons réfléchir à la gouvernance qui pourrait encadrer l’adaptation au changement climatique » a d’ailleurs précisé le président de la commission. Celui-ci a encore ajouté à l’inquiétude en indiquant que pour encadrer l’adaptation au changement climatique, il pourrait être recouru à la géo-ingénierie solaire, mettant ainsi sur la table l’éventualité d’user à grande échelle de méthodes de modification du climat.


Un remède presque pire que le mal



La volonté d'empêcher le climat de la Terre de se dégrader défendue par le GIEC, serait donc remplacée par le recours à des techniques visant à refroidir la planète en réduisant la quantité de lumière solaire projetée sur la surface du globe. Comme l’a proposé un scientifique il y a quelques années, il serait injecté dans la haute atmosphère des particules destinées à masquer une partie de la lumière solaire soit par l'envoi régulier de milliers de ballons pour brûler du soufre et disperser des particules de sulfate, soit par le déploiement permanent d'une flotte géante d'avions-cargos libérant des millions de tonnes de particules. De quoi être très inquiet si l’on prend en compte les effets secondaires ou les imprévus pouvant être envisagés : perturbation de la mousson, réduction des précipitations ; altération des courants marins ; pollution de l'air accrue par les retombées de particules de la haute atmosphère ; guerre ou crise économique qui rendraient impossible de poursuivre les opérations, ce qui provoquerait une hausse immédiate et vertigineuse des températures. La communauté scientifique qui débat de la question depuis plusieurs années estime dans sa grande majorité que la géo-ingénierie solaire est en principe à bannir. Mais une aggravation brutale du réchauffement climatique et de sécheresse pourrait justifier d’y avoir recours. Un remède presque pire que le mal. De quoi regretter les danses de la pluie…

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Alexandra Sereni

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