• Le doyen de la presse Européenne

Maintenant nous y sommes

A force de parler du réchauffement climatique et de ne rien faire ou presque, nous y sommes désormais.

Maintenant, nous y sommes !

À force de parler du réchauffement climatique et de ne rien faire ou presque, nous y sommes désormais. Nous n'avons pas à le craindre car nous sommes entrés dans la chaudière. L'effondrement du glacier des Dolomites n'est pas un avertissement mais la preuve que nous nous sommes désormais dans la situation castastrophique que les scientifiques annonçaient depuis longtemps et que les plus lucides redoutaient


La planète partout en surchauffe

La calotte glaciaire des deux pôles fond à vue d'œil précipitant une aggravation du réchauffement mais aussi une montée des eaux. Tous les pronostics les plus pessimistes avancés il y a seulement un an par les scientifiques, s'avèrent avoir été de timides prévisions à côté de ce qui est en train de se passer. C'est qu'à force de tergiverser, une machine infernale a entamé un cycle destructeur. Désormais, il ne s'agit plus de changer de ministre de l'environnement ou d'annoncer la prochaine réunion mondiale. Il faut prendre le taureau par les cornes et changer totalement de mode de vie. Car tous les points du globe sont touchés : les îles des Caraïbes sont menacées comme le sous-continent indien. Or là se trouve la chaîne himalayenne, où se forment en grande partie les saisons. Si les glaciers de cette région du monde disparaissent — ce qui est envisageable désormais — les plus grands fleuves du monde verront leur débit d'abord augmenter de façon gigantesque à cause de la fonte des glaces, puis drastiquement diminuer. Les glaciers de l'Himalaya, qui couvrent 33 000 km2, alimentent sept des principaux fleuves d'Asie : le Gange, l'Indus, le Brahmapoutre, la Salween, le Mékong, le Yangzi (fleuve Bleu) et le Huang He (fleuve Jaune). Les 8,6 millions de mètres cubes qui coulent chaque année des sommets fournissent en eau douce près de deux milliards. La fonte accélérée des glaciers pourrait signifier pour elles plus d'inondations dans un premier temps — d'ici 2050 —, avant qu'une pénurie alimentaire et énergétique s'ensuive. Ce qui provoquera sans l'ombre d'un doute, des vagues migratoires comme jamais l'humanité n'en a connues. Ça n'est pas jouer les Cassandre d'affirmer cela mais simplement d'accepter de regarder le réel en face.

Le premier des périls : le dérèglement climatique


Actuellement, ce sont essentiellement la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine qui occupent les politiques. Or ces deux dangers sont maîtrisables par l'espèce humaine. Le réchauffement climatique est désormais hors de contrôle et ce pour deux raisons. La première tient à l'enchaînement des causes et des effets qui, à un moment donné, ne sont plus de l'ordre du factuel. C'est une dynamique propre qui anime le phénomène. Et même si nous arrêtions tout aujourd'hui, la force d'inertie continuerait de jouer pendant un demi-siècle. Il n'empêche qu'il vaut mieux pour les générations futures prendre des décisions majeures aujourd'hui qui, toutes, qu'on le veuille ou non, se traduiront par une décroissance. Or qui dit fin de la croissance dit fin d'une civlisation basée sur la consommation à l’infini et en exponentielle.
L'homme, en consommant toujours plus a répondu à son instinct animal. Il lui est demandé aujourd'hui d'avancer avec sa raison qui cette fois-ci rime avec survie. Mais qui est prêt à abandonner les facilités de l'existence que, si souvent, on appelle "acquis"? Et comment faire comprendre à cinq milliards d'habitants des pays en voie de développement qu'ils vont devoir faire une croix sur les merveilles de la consommation qu'on leur a promis pendant des décennies en la désignant comme le fruit majeur du progrès ?

C'est une véritable révolution qu'il faut faire


Jouons les voyants. Les phénomènes catastrophiques vont s'aggraver dans le monde. Mais seuls seront pris en compte par les grands de ce monde ceux qui menaceront leur propre mode de vie et les principaux lieux de consommation c'est-à-dire pour l'essentiel le monde occidental. Aux États-Unis, l'état d'esprit est tel qu'il faudrait qu'un tremblement de terre touche par exemple la Californie pour qu'il devienne un élément de véritable changement. Tant que crues, tornades et inondations ne touchent que les plus pauvres, c'est autant en emporte le vent. Mais bientôt les catastrophes vont avoir un coût exorbitant et les dirigeants des pays les plus riches vont s'affoler et prendre des mesures impératives. Or celles-ci vont d'abord impacter les couches les plus fragiles, précipitant un déséquilibre politique qui va devenir structurel.
La politique va devenir un art de la godille et non plus celui qui consistera à anticiper les problèmes sur le moyen et le long terme. Mais en définitive nous n'avons que ce que nous méritons. Nous savons que ce qui arrive allait arriver et nous avons fermé les yeux. Le réel se rappelle à nous. À nous de le prendre en compte. Sinon, nous ferons partie des espèces inscrites dans la sixième extinction.

GXC
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