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Bain de forêt : quand les arbres nous soignent

Pratiqué de longue date au Japon, le bain de forêt exporte progressivement ses bienfaits en France pour diminuer le stress, la tension artérielle ou l' hyperactivité.

Bain de forêt : quand les arbres nous soignent

Pratiqué de longue date au Japon, le bain de forêt exporte progressivement ses bienfaits en France pour diminuer le stress, la tension artérielle ou l'hyperactivité.



Les adeptes de la balade en famille du dimanche le savent bien : il suffit de s'enfoncer dans la forêt pour éprouver une sensation de bien-être. Certains poussent d'ailleurs l'expérience beaucoup plus loin en prêtant des pouvoirs de guérisseurs aux arbres…


Une ancienne pratique

Loin du délire New Age, la pratique du « bain de forêt » ou « Shinrin-Yoku » est apparue au début des années quatre-vingt au Japon. L'objectif : s'éloigner du bruit et du stress urbains pour calmer son corps et son esprit dans le milieu forestier. Mais si les Nippons ont remis au goût du jour cette méthode thérapeutique, elle était déjà utilisée bien avant cela dans différentes cultures et en particulier chez les Celtes. De même, dès le XIXè siècle, les tuberculeux et les asthmatiques étaient envoyés faire des bains de forêt, entre autres techniques de balnéothérapie. Face au regain d'intérêt général pour les bienfaits de la nature, ce type de pratique essaime un peu partout dans le monde. Alors que les naturopathes italiens y sont formés au cours de leur cursus universitaire, le « tree hug », qui vise à retrouver de l'énergie, fait fureur aux États-Unis, tandis que la France en est aux prémices de la sylvothérapie.


Une méthode qui a fait ses preuves

Différentes études japonaises auraient démontré les effets physiologiques de cette immersion en pleine nature. Une diminution de la tension, de la dépression, de l'anxiété, de la fatigue et de la confusion a ainsi été observée en 1995 chez des sujets ayant passé quarante minutes en forêt, alors que des travaux de 1998 ont constaté une baisse du taux de glucose dans le sang de quatre-vingt-sept diabétiques ayant pratiqué des séances de Shinrin-Yoku pendant six ans. Plus récemment, une étude parue en 2007 dans le journal Public Health a aussi mis en avant une réduction de l'hostilité et de l'état dépressif chez près de cinq cents participants ayant marché en forêt durant quatre jours.


Le B.A.-BA du bain de forêt

N'importe qui peut s'adonner à cette expérience pour libérer son esprit et son corps des tensions accumulées. Pour se faire, rendez-vous dans une forêt, de préférence le matin tôt ou en fin de journée, et commencez par effectuer des exercices de respiration, afin de vous détendre en dehors d'un endroit de lui, les mains bien à plat, ou encore adossez-vous à l'arbre, une main sur l'estomac et l'autre dans le dos. Restez dans cette position entre dix et trente minutes, l'esprit concentré sur le végétal pour entrer en symbiose avec lui. Si la sylvothérapie est évidemment accessible à tous, quel que soit l'âge, elle implique en revanche de se départir de sa peur du ridicule pour se mettre dans un état de méditation et de communion avec la nature sans lequel il est impossible de ressentir les effets attendus.


À chaque arbre sa spécialité

Bien que cette méthode puisse se pratiquer avec n'importe quelle essence, chaque variété aurait des bienfaits spécifiques, comme l'explique la naturopathe Laurence Monce, dans son livre Ces arbres qui nous veulent du bien, paru fin février 2018 aux éditions Dunod (16,90 €). Alors que le chêne, surnommé roi des forêts, aurait la puissance énergétique la plus forte, le bouleau apporterait un sentiment de joie de vivre, tandis que le saule symboliserait la grand-mère consolatrice en apportant un apaisement de l'âme et que le châtaignier éveillerait votre empathie. Distillant les conseils pour entrer en communication avec ces différents arbres, cette promotrice de la sylvothérapie en France entend changer notre regard sur la forêt.



Zoé Pozini
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