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La gouvernance de la forêt corse au coeur des débats.

Dans un rapport, U Cullettivu Per A Furesta Corsa présente les grands axes dédiés à la gouvernance de la forêt insulaire.

La gouvernance de la forêt corse au coeur des débats

Dans un récent rapport, U Cullettivu Per A Furesta Corsa présente les grands axes dédiés à la gouvernance de la forêt insulaire. Casse-tête administratif, absence d’élu clairement désigné à la gestion de la forêt… les problématiques soulevées par le collectif sont nombreuses.


Depuis sa création en octobre 2020, U Cullettivu Per A Furesta Corsa s’attache à “replacer la question forestière au centre du débat”. Tels sont les mots de Dumè Santelli, un des porte-paroles du collectif. “Notre objectif est d’aboutir à un projet global pour la forêt corse, le sujet de sa gouvernance est prégnant.”


Un enchevêtrement administratif complexe


Mais le rapport déplore les “multiples entités relevant de l’Etat ou de la Collectivité de Corse”
dédiés à la gestion de la forêt dans l’île. Parmi les institutions, on recense, entre autres, l’Office de développement Agricole et Rural de la Corse (ODARC) en charge notamment des aides allouées aux propriétaires privés ainsi qu’aux communes forestières, l’Agence de l’Urbanisme et de l’Energie pour la valorisation du bois, l’Agence du Développement Économique de la Corse (ADEC) pour les aides à la transformation du bois, l’Office de l’Environnement de la Corse ou encore l’Agence du Tourisme de la Corse (ATC) concernant la fréquentation des massifs.

“Cette diversité de leviers politiques en relation avec la forêt insulaire résulte de la multifonctionnalité de sa gestion. Mais cette dilution des responsabilités est de nature à créer une certaine lourdeur dans la mise en oeuvre de ces actions, et à générer une absence de lisibilité” est-il indiqué dans le dossier. D’après Dumè Santelli, cet enchevêtrement administratif est “un frein au développement de la forêt et de la filière bois. Il n’y a pas de coordination au sein des différents organismes, y compris au sein de la Collectivité, déplore-t-il. Notre volonté est de donner plus de fluidité et de coordination entre tous ces acteurs.”


Simplifier l’organisation pour un meilleur dialogue


Pour pallier cette problématique, le collectif prône la nomination d’un(e) élu(e) issu de l'exécutif et clairement désigné à cette tâche. La mise en place d’un “interlocuteur unique” permettrait, selon eux, d’avoir un suivi efficace de la politique forestière de la Collectivité de Corse afin “de posséder une vision sur les activités au sein des 50 000 hectares de forêts territoriales donc la CdC est garante.”

Cette simplification dans le dialogue passe également par la mise en place d’une “task force” qui regrouperait l’ensemble des moyens humains et institutionnels (de l'État de la Collectivité de Corse) dédiés à la gestion de la forêt en une seule et même structure. Selon le rapport, l’objectif de cette task force – ou “conférence forestière” – vise à “tendre vers une organisation dynamique alliant la prise de décision politique, économique et financière avec le technique”. Pour Dumè Santelli, cette mesure permettra “d’effacer ce cloisonnement entre forêt territoriale et forêt communale et de réunir tous les acteurs afin d’évoquer plusieurs sujets transversaux à la forêt, comme la prévention du risque d’incendie, le réchauffement climatique, ou encore l’avenir de la filière bois.”


Les assises de la montagne de Montegrosso en février ont permis de poser les premières pierres d’une réflexion commune sur la gestion de la forêt en Corse, notamment sur la tenue d’assises de la forêt, dont la date est encore à déterminer. “Pour l’instant, les débuts ont été plutôt balbutiants, constate Dumè Santelli. Nous n’avons eu qu’une seule réunion depuis le mois de février, mais nous avons bon espoir d’aboutir, à l’avenir, à l’établissement d’un projet pragmatique pour la forêt avec des échéances à court, moyen et à long terme.”


Laurent di Fraja
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