Retour aux sources face à la sécheresse
<< Comment continuer à produire >> Changer ses méthodes de culture.
Retour aux sources face à la sécheresse
Dans les soixante-quatre hectares du clos Culombu, Paul-Antoine Suzzoni, compose avec le réel.
Sous un soleil de plomb, les vignes de la microrégion résistent péniblement aux chaleurs extrêmes.
Elles subissent un manque d’eau maintenant devenu systémique : la sécheresse sévit en Balagne une année sur trois
Et si, il est vrai que la vigne s’adapte parfaitement au climat méditerranéen avec peu d’eau, face à des sécheresses toujours plus intenses et de températures toujours plus hautes, Paul-Antoine se pose légitimement cette question : « Comment continuer à produire ? ».
Si le remède miracle n’existe pas encore, Paul-Antoine fait le choix de s’adapter à ces conditions, et change ses méthodes de culture.
Sauve qui pleut !
L’île produit 375 000 hectolitres de vin chaque année.
Une production modeste face au continent mais qui fait travailler tout de même les 300 producteurs de l’île dont Paul-Antoine Suzzoni fait partie, sur près de 6 000 hectares .Depuis plusieurs années, chaque viticulteur voit les conditions climatiques changer et ce changement ne fait que rendre plus dur un travail déjà laborieux.Rien que sur l’année 2022, la Corse était en déficit pluviométrique de 50% et le clos Culombu n’a pas été épargné.
« Il faut optimiser le travail à la vigne pour limiter celui en cave »
Le mercure monte donc et le pluviomètre descend.Face à cette situation, le monde du vin s’inquiète sans pour autant réussir à répondre d’une seule voix.Les initiatives personnelles, fleurissent ça et là.A qui veut monter les vignes en altitude, à qui veut plus traiter, a qui veut une « irrigation maitrisée » …Paul-Antoine lui a choisi de revenir à des techniques anciennes
« Le réchauffement climatique c’est une aggravation des contrainte climatique qui étaient déjà connues chez nous »Explique-t-il avec sagesse, malgré ses 30 ans.La réponse a toujours été là, perdue derrière les affres de la modernité.
Le sens de la terre
« On revient à des pratiques qui étaient adaptées à notre terre »
Il a décidé de réhabiliter et valoriser des cépages endémiques, qui avaient quasiment disparus alors qu’ils étaient plus adaptés au climat insulaire.
Il utilise des méthodes d’entretien et de plantation plus anciennes, oubliées par l’agriculture moderne.Comme les plants dit « en gobelet », la vigne se développe sur 3 dimensions et crée naturellement une plus grande surface d’ombre.Avec des tailles plus respectueuses des flux de sèves.
Sur une partie du domaine, il tente de ne pas mécaniser les rangs, et travaille avec des chevaux et non des tracteurs.Il tente de nouveau assemblages qui sortent du commun, moins uniformisés, plus authentiques.Des gestes simples, ancestraux, que son grand-père faisait lui aussi.
Des degrés qui comptent
Le bon sens et l’impératif de produire avaient façonné les méthodes agricoles. Les convictions de Paul-Antoine s’inspirent de ce bon sens, et il n’est pas le seul. Une nouvelle génération de vignerons s’engage sur ce retour aux traditions.
« Je suis convaincu que la Corse peut être en proue de l’innovation culturale et viticole notamment grâce à sa trentaine de cépages autochtones »
Un atout essentiel à son sens pour sortir du monovariétal et retravailler les assemblages. Autres atouts, la diversité topographique de l’île et des sols très diversifiés.Des clefs, qui laissent Paul-Antoine optimiste.Mais son optimisme a une condition.Une seule.
Tout ces efforts, tout ces espoirs ne vaudront que si les accords de Paris sont respectés.
Si la température monte au-delà de 3 degrés, ces efforts seront vains.
Jean Colonna
Dans les soixante-quatre hectares du clos Culombu, Paul-Antoine Suzzoni, compose avec le réel.
Sous un soleil de plomb, les vignes de la microrégion résistent péniblement aux chaleurs extrêmes.
Elles subissent un manque d’eau maintenant devenu systémique : la sécheresse sévit en Balagne une année sur trois
Et si, il est vrai que la vigne s’adapte parfaitement au climat méditerranéen avec peu d’eau, face à des sécheresses toujours plus intenses et de températures toujours plus hautes, Paul-Antoine se pose légitimement cette question : « Comment continuer à produire ? ».
Si le remède miracle n’existe pas encore, Paul-Antoine fait le choix de s’adapter à ces conditions, et change ses méthodes de culture.
Sauve qui pleut !
L’île produit 375 000 hectolitres de vin chaque année.
Une production modeste face au continent mais qui fait travailler tout de même les 300 producteurs de l’île dont Paul-Antoine Suzzoni fait partie, sur près de 6 000 hectares .Depuis plusieurs années, chaque viticulteur voit les conditions climatiques changer et ce changement ne fait que rendre plus dur un travail déjà laborieux.Rien que sur l’année 2022, la Corse était en déficit pluviométrique de 50% et le clos Culombu n’a pas été épargné.
« Il faut optimiser le travail à la vigne pour limiter celui en cave »
Le mercure monte donc et le pluviomètre descend.Face à cette situation, le monde du vin s’inquiète sans pour autant réussir à répondre d’une seule voix.Les initiatives personnelles, fleurissent ça et là.A qui veut monter les vignes en altitude, à qui veut plus traiter, a qui veut une « irrigation maitrisée » …Paul-Antoine lui a choisi de revenir à des techniques anciennes
« Le réchauffement climatique c’est une aggravation des contrainte climatique qui étaient déjà connues chez nous »Explique-t-il avec sagesse, malgré ses 30 ans.La réponse a toujours été là, perdue derrière les affres de la modernité.
Le sens de la terre
« On revient à des pratiques qui étaient adaptées à notre terre »
Il a décidé de réhabiliter et valoriser des cépages endémiques, qui avaient quasiment disparus alors qu’ils étaient plus adaptés au climat insulaire.
Il utilise des méthodes d’entretien et de plantation plus anciennes, oubliées par l’agriculture moderne.Comme les plants dit « en gobelet », la vigne se développe sur 3 dimensions et crée naturellement une plus grande surface d’ombre.Avec des tailles plus respectueuses des flux de sèves.
Sur une partie du domaine, il tente de ne pas mécaniser les rangs, et travaille avec des chevaux et non des tracteurs.Il tente de nouveau assemblages qui sortent du commun, moins uniformisés, plus authentiques.Des gestes simples, ancestraux, que son grand-père faisait lui aussi.
Des degrés qui comptent
Le bon sens et l’impératif de produire avaient façonné les méthodes agricoles. Les convictions de Paul-Antoine s’inspirent de ce bon sens, et il n’est pas le seul. Une nouvelle génération de vignerons s’engage sur ce retour aux traditions.
« Je suis convaincu que la Corse peut être en proue de l’innovation culturale et viticole notamment grâce à sa trentaine de cépages autochtones »
Un atout essentiel à son sens pour sortir du monovariétal et retravailler les assemblages. Autres atouts, la diversité topographique de l’île et des sols très diversifiés.Des clefs, qui laissent Paul-Antoine optimiste.Mais son optimisme a une condition.Une seule.
Tout ces efforts, tout ces espoirs ne vaudront que si les accords de Paris sont respectés.
Si la température monte au-delà de 3 degrés, ces efforts seront vains.
Jean Colonna