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Festival de Lama du 30 Juillet au 5 aôut

Trois écran en plein air pour admirer des toiles sous les étoiles.

Festival de Lama
La promesse des étoiles !

Du 30 juillet au 5 août le cinéma vous donne rendez-vous à Lama. Au menu des avant-premières de fiction à découvrir avant leurs sorties en salles. Trois écrans en plein air pour admirer des toiles sous les étoiles. Une compétition de courts-métrages. Des documentaires.



Pour le coup d’envoi de la manifestation Louis Garrel, réalisateur et comédien sera présent avec son quatrième long-métrage, « L’innocent », dont la critique dit que c’est sa meilleure réalisation. « L’innocent », aussi étonnant que réjouissant, conte l’histoire d’une mère d’une soixantaine d’années qui se remarie avec un taulard plus jeune qu’elle à la plus grande inquiétude de son fils. Emmanuel Mouret, auteur de onze long-métrages viendra montrer sa dernière création, « Chronique d’une liaison passagère », une comédie de mœurs sur les pièges de l’amour impromptu.

Lola Quivoron doit répondre à l’invitation des organisateurs du festival pour « Rodéo », un premier long-métrage au sujet original puisqu’il met en scène une bande de cross-bitume très masculine infiltrée par une jeune femme passionnée de moto. Dans ce film on retrouvera avec plaisir la comédienne corse, Antonia Buresi, coscénariste de « Rodéo ». Une actrice remarquable dans « C’est ça l’amour » de Claire Burger et époustouflante dans « Bastia l’hiver » de Noël Casale. Sélectionné dans la section cannoise, « Un certain regard », ce film a suscité une vive polémique à la suite des propos de Lola Quivoron mettant en cause la police dans le phénomène des rodéos urbains.

De Claire Devaux, attendu à Lama, on va guetter, « Tout le monde aime Jeanne », un premier film retenu dans la section « La semaine de la critique » de Cannes, sur un thème mariant dépression et humour. Un récit cocasse et grinçant avec Blanche Gardin et Laurent Lafitte.

En avant-premières encore
: « Sans filtre » de Ruben Östlund, palme d’or de Cannes 2022 ; « RMN » du Roumain Cristian Mungiu traitant de la crise socio-économique en Transylvanie ; « Retour à Séoul » de Davy Chou sur le parcours d’une jeune femme en quête de ses origines coréennes alors qu’elle a été adoptée par des occidentaux. L’héroïne de ce film, plein de sensibilité qui interpelle les consciences, interprété par Ji-Min Park, viendra également à Lama.

De Catalogne le festival doit accueillir, « Nos soleils » (Alca rràs) de Carla Simón, un film dont la thématique allie le social et l’écologie. Sa projection à Lama est le résultat de l’initiative de l’association, « Corse-Catalogne », lancée par Marie Pascal Castelli de Corte.

A noter précieusement
« Christophe… définitivement » de Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia sur le chanteur disparu il y a deux ans. Un documentaire sur son œuvre et sa carrière… Olympia. Scènes prestigieuses. Home-studio où créait le chanteur.

Le 1er août, au Stallò,
se tiendra un débat sur « Culture, agriculture et territoires » avec Agnès Poirier, (réalisatrice de documentaires), Christophe Rossignon, (producteur de cinéma), Laurent Billard, (producteur et documentariste), Pierre-Loïc Aubert du ministère de l’agriculture, Pierre Acquaviva, (vigneron), Jean François Sammarcelli, (éleveur).


ENTRETIEN avec Jean Louis Devèze, président du festival de Lama.


Avant chaque édition quels problèmes devez-vous régler en priorité ?

Préparer une édition est un travail de longue haleine qui commence dès la clôture d’un festival. Notre priorité est alors de faire le point sur la logistique : locations à retenir d’avance pour nos prochains invités, et ceci dès janvier. On examine aussi très tôt quels sont les travaux à entreprendre et quels achats de matériels faire.


Le festival avec son affluence doit bouleverser la vie du village !

A Lama, il y a en gros 150 habitants à l’année. L’été avec le retour des Corses de la diaspora et les festivaliers on dénombre facilement plus de 7000 personnes ! Il nous faut donc concilier l’arrivée des spectateurs et la vie villageoise. En 2021, années où nous devions nous plier à des contraintes sanitaires nous avons reçu 6700 spectateurs un peu moins qu’en 2019, année d’avant le Covid, où nous avions accueilli 7500 spectateurs.


Comment élaborez-vous la programmation cinématographique ?

Notre souci est d’avoir des films en avant-premières qui seront distribués au dernier trimestre et en début d’année suivante. Or, les dates de sorties des films n’arrêtent pas d’être modifiées actuellement en raison des œuvres, qui n’ont pu être diffusées à cause de la pandémie. Heureusement, nous pouvons compter sur des distributeurs amis, qui nous font confiance et à qui je rends hommage. En fait c’est au festival de Cannes que se dénouent les propositions de films que nous pourrons visionner à Lama. Je tiens à souligner que nous voyons tous les films programmés et que nous les retenons en fonction de notre public.


Mais quel est votre public ?

Nous allons renouveler une étude typologique cette année. La précédente montrait que 30 à 37 % de notre public était constitué de gens de notre microrégion, les deux tiers restant étant des Corses de la diaspora et des touristes. A 62 – 63 % nos spectateurs sont des spectatrices. Elles viennent en famille ou avec des amies pour passer une bonne soirée, profiter d’un bon film et du patrimoine. L’adéquation entre rencontres culturelles et le lieu est très forte.


Quels sont les retombées économiques pour le village ?

Globalement des études nous apprennent que pour un euro investi les retombées sont de six euros entre ce que les organisateurs d’une manifestation achètent auprès des artisans locaux, des loueurs et les achats effectués en direct par les festivaliers.


Qu’est-ce qui séduit vos invités célèbres à Lama ?

Le cadre et la convivialité. Les lendemains d’avant-premières nous invitons public et équipes de films à des discussions sous les platanes. Ces rencontres sont la marque du festival… son identité.


Qu’est-ce qui détermine le choix des films projetés à La Piscine, à L’Umbria, au Mercatu ?

« U Mercatu » est réservé aux enfants. Là, il faut que les projections ne soient ni trop longues ni trop courtes. Si besoin est, des bénévoles s’occupent des petits, si ls séances auxquelles participent les parents se prolongent. A « L’Umbria » sont visionnés les films d’auteurs et la compétition des courts-métrages des îles de la Méditerranée. La plateforme, « Allindi » y propose aussi une carte blanche. Pour la dernière soirée nous allons projeter, « Le petit Nicolas », film qui a obtenu le « Cristal » d’Annecy. A « La Piscine » nous mettons à l’affiche des comédies ou des films traitant de problèmes de société et nous essayons de faire la part belle aux réalisations corses. Pour cette édition Gérard Guerrieri sera à nos côtés.


Vous êtes attaché au jeune public. Pourquoi ?

Toute l’année nous sommes soucieux d’éduquer les scolaires à l’image. C’est une constante… Depuis les débuts du festival nous organisons un atelier de réalisations pour les 9 – 12 ans. Les enfants sous la houlette d’animateurs conçoivent un scénario, le tournent, le montent et le projettent au public lors de la clôture du festival et c’est pour nous un moment d’intense émotion. Des moniteurs du parc naturel de la Corse viennent aussi sensibiliser parents et enfants à la défense de l’environnement. Cette année ils ont choisi de parler du gypaète barbu.


Quelle est la récompense du lauréat de la compétition du court-métrage ?

Il reçoit l’équivalent de 1500 euros en matériel de location de matériel de cinéma de la part de la société Transpalux, qui est numéro un dans ce domaine en France.


Quel thème privilégiez-vous dans la section documentaire ?

La ruralité, qui était le thème du festival à ses débuts ainsi que la Méditerranée. Nous mettons aussi l’accent sur ce qui se réalise, ici, en la matière car ce genre est fertile en Corse.


Votre fil rouge ?

La qualité des films et des projections… Notre objectif est d’ouvrir des horizons.


Des films vont-ils susciter des débats lors de cette édition ?

Les gens à Lama sont tolérants… Mais je pense que « Sans filtre » sur les influenceurs, que « Rodéo » sur le cross-bitume, ainsi que les trois films portant sur l’enfance maltraitée : « La Jauria », « Dalva », « Retour à Séoul » vont provoquer des discussions.

Propos recueillis par M. A-P
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