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Secteur associatif : les temps sont durs

Confrontées à de graves difficultés financières, de nombreuses associations doivent réduire la voilure et d’autres mettent la clé sous la porte.
La FNARS (Fédération des acteurs de la solidarité) a dernièrement déploré la baisse des dons consentis aux associations de lutte contre la pauvreté. En 2018, la diminution a été de l'ordre de 150 millions d'euros et tout indique que l’année 2019 n’a pas été bonne. Par ailleurs, la baisse des aides publiques et la disparition progressive des emplois aidés a accentué les effets négatifs du recul de la générosité. Selon le directeur de la FNARS : « On va vers une crise très grave » car la baisse des dons intervient dans un contexte d’augmentation du taux de pauvreté et des besoins en découlant. La crise ne concerne d’ailleurs pas que les associations de lutte contre la pauvreté. Confrontées à de graves difficultés financières, de nombreuses associations doivent réduire la voilure et d’autres mettent la clé sous la porte car elles ne peuvent réunir les sommes nécessaires à leur fonctionnement et plus particulièrement à la rémunération de salariés. Bien entendu, outre les salariés du secteur associatif qui perdent leur emploi, les publics les plus défavorisés ou les plus fragiles sont les premières victimes de cette évolution et en conséquence on assiste à un recul de la cohésion sociale et du bien-être. Le plus désolant est que tout cela découle en partie de la suppression de l’Impôt sur la fortune (ISF) qui permettait une très forte défiscalisation des dons. Eh oui, tout en affichant volontiers être de bons samaritains, beaucoup de riches ne donnent pas gratuitement ! Pourtant, à ce jour, pas un ministre n’a fait connaître sa préoccupation quant à la fragilisation du secteur associatif.


En attendant que la Grâce…

Dans les allées du pouvoir parisien, on semble penser qu’il conviendrait de revenir à une action associative dépendant essentiellement du bénévolat, de la charité de sortie de messe ou de kermesse ou d’appels grand spectacle à la générosité (Téléthon, Sidaction…). Chez nous, l’action de la plupart des collectivités territoriales n’est pas de nature à mettre du baume au cœur. En effet, alors que des associations caritatives, solidaires, éducatives, culturelles ou civiques peinent à joindre les deux bouts et à apporter aux plus démunis ou aux plus fragiles une aide dans des domaines vitaux (alimentation, habillement, hébergement de nuit, santé, alphabétisation, accompagnement scolaire, économie domestique…), les collectivités territoriales consacrent annuellement des centaines de milliers d’euros de subventions et des millions d’euros d’investissement à l’activité sportive. Au diable l’avarice s’il s’agit de débourser 400 000 euros pour que 100 paires de crampons puissent courir derrière un ballon ou pour construire un club-house ! Soutenir la fonction éducative du sport est louable et justifie que l’on construise ou rénove un Cosec qui accueillera des centaines de pratiquants petits et grands, mais sombrer dans une logique « du pain et des jeux » est à mon sens scandaleux. Il est donc urgent d’agir pour que le tissu associatif insulaire qui prend en charge des besoins vitaux conserve sa capacité d’action, en particulier à partir des compétences et de l’expérience de salariés permanents et bien formés. En effet, ses activités ne sauraient se contenter de l’investissement de bénévoles ou de personnels inexpérimentés relevant d’emplois provisoirement aidés ou de contrats courts. En attendant que la Grâce touche la classe politique, permettez-moi de vous rappeler que les dons aux associations ouvrent droit à déduction fiscale.
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