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Pays basque : forte mobilisation contre l'expansion des locations de type Airbnb

Se Loger au Pays / Herrian Bizi veut obtenir des pouvoirs publics une politique déterminée et ambitieuse du logement au service de celles et ceux qui veulent vivre, travailler et étudier au Pays Basque.
Pays Basque : forte mobilisation contre l’expansion des locations de type Airbnb

Se Loger au Pays / Herrian Bizi veut obtenir des pouvoirs publics une politique déterminée et ambitieuse du logement au service de celles et ceux qui veulent vivre, travailler et étudier au Pays Basque.

Difficile de s’opposer à la spéculation immobilière et de préserver la possibilité pour les personnes les plus modestes, plus particulièrement les jeunes, de se loger dans les zones urbaines ou rurales à forte fréquentation touristique.
Concernant l’Ipparalde (Pays Basque Nord), le tribunal administratif de Pau a, le 3 juin dernier, suspendu la mesure de compensation votée quelques mois auparavant par la Communauté d'Agglomération Pays Basque, prévoyant que chaque propriétaire d'une location de type Airbnb devra également louer un autre bien à l'année ; mesure étant destinée à freiner l'expansion du nombre de meublés de tourisme.
La Communauté d'Agglomération Pays Basque n’a pas baissé les bras. Elle a déposé un recours devant le Conseil d'État. Le recours devrait être examiné fin 2023. Les conseillers communautaires ont par ailleurs, le 9 juillet dernier, assoupli la mesure de compensation afin de tenir compte du jugement qui la jugeait « disproportionnée ». Ils ont notamment retardé la date de prise d’effet jusqu’au 1er mars 2023 afin de laisser davantage de temps aux personnes morales pour réorganiser leur activité et élargi les modalités de compensation (seuls les locaux situés en rez-de-chaussée et dont la vitrine donne sur le domaine public ne pourront pas servir à respecter l'obligation de compenser les logements dédiés à la location touristique de type Airbnb). Un membre de la plateforme
Se loger au Pays /Herrian Bizi a commenté en ces termes la décision des magistrats : « Des juges, qui privilégient l'intérêt privé de certains à l'intérêt général, viennent d’écraser ce vote démocratique ». Les membres de la plateforme ne sont pas pour autant découragés. Ils entendent renforcer leur action. En ce sens , le 4 juin dernier, a eu lieu la première assemblée générale de la plateforme. A cette occasion, il a été validé un modèle de gouvernance, adopté une feuille de route courant sur deux ans et retenu deux objectifs majeurs : se doter d’un « point de vue global sur la problématique du logement au Pays Basque » car cette problématique « concerne aussi bien le monde rural que les villes de la côte » ; s'unir aux forces vives du Pays Basque car comme l’ont expliqué plusieurs adhérents : « On sait que tout seul on ne pourra pas changer les choses. »


8 000 personnes ont défilé
La pâte de cette union à d’ailleurs déjà bien levé.

Le 20 novembre de l’an passé, à Bayonne, à l’appel de la plateforme, 8 000 personnes avait défilé pour exiger une régulation des locations saisonnières afin que chacun au Pays Basque puisse accéder au logement. La plateforme compte, parmi ses membres fondateurs, une trentaine de syndicats et d'associations. Enfin, le 26 juillet dernier, à l’occasion de la séance des questions au Gouvernement, lIñaki Echaniz, député Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) de la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, s’est fait le relais des élus et des associations qui se mobilisent en faveur du droit au logement au Pays Basque : « Pas possible de louer, pas possible d’acheter, le parc immobilier de mon territoire et de tout le littoral atlantique est aujourd’hui sous l’emprise de spéculateurs, qui accumulent les biens immobiliers et qui vivent uniquement de leurs rentes ». Le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, a répondu. « Vous avez raison, il n’est pas possible que dans certaines zones un certain nombre de spéculateurs profitent et ne mettent pas ces logements à la location. » L’assemblée générale de la plateforme a aussi fixé un grand rendez-vous. Elle a appelé à une « immense » manifestation le samedi 1er avril 2023.
La plateforme demande « à chacune et chacun d’inscrire cette date dans son agenda, pour qu’elle s’impose comme un rendez-vous incontournable et qui pèse vraiment dans la bataille du logement ici, afin de constituer une marée populaire plus forte que la vague actuelle de la spéculation immobilière ». Se Loger au Pays / Herrian Bizi veut ainsi « maintenir la pression sur les différents acteurs intervenant dans le domaine de l’immobilier et du foncier et demander aux pouvoirs publics locaux et nationaux une politique déterminée et ambitieuse du logement au service de celles et ceux qui veulent vivre, travailler et étudier au Pays Basque ».

Alexandra Sereni
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